Kamto mobilise près de 300 000 personnes à Douala.
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CAMEROUN :: Kamto mobilise près de 300 000 personnes à Douala. :: CAMEROON

Le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a tenu un meeting, quelques heures après son retour au bercail.

L’atterrissage du vol spécial ayant à son bord le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) était prévu pour le mercredi 26 février 2020 à l’aéroport international de Douala. Maurice Kamto est arrivé quelques heures plus tôt, dans la nuit du mardi au mercredi aux environs de 22 heures. Hier, 26 février 2020, sa visite à l’immeuble abritant la Fédération régionale du Mrc Littoral, au quartier Grand-Moulin à Deido, s’est transformée en un grand meeting public, auquel ont pris part des centaines de militants et sympathisants du parti.

Dans l’après-midi, des sources au sein du parti évoquaient un chiffre avoisinant 300 000 personnes présentes à ce meeting. Peu avant son arrivée au siège régional du parti, un vieil homme dans la foule s’est mis à genoux, les mains levées vers le ciel. Comme s’il implorait la bénédiction de celui que certains Camerounais considèrent comme le « sauveur » au regard de son courage et de sa détermination.

Des messages rédigés sur des banderoles souhaitent la « bienvenue à bord du train de la renaissance ». On peut également lire « Changeons l’avenir dans la paix » ou encore « Président Kamto, le Sud vous aime et vous souhaite bon retour au pays ». Dans la salle d’accueil du siège, sis au deuxième étage de l’immeuble, le portrait agrandi de maître Sylvain Souop, le président du collège des avocats du parti, décédé le mois dernier des suites d’un accident de la circulation, jouxte des photographies du président national du Mrc portant tantôt un enfant dans les bras, ou marchant dans la rue en signe de protestation contre le pouvoir en place. L’hymne national du parti est rédigé sur un tableau placardé contre le mur. Lorsque le Pr Kamto apparait dans le balcon de cet immeuble en présence de deux cadres de son parti, sa majesté Biloa Effa et le professeur Alain Fogue Tedom, il salue des deux mains la foule en liesse avant de débiter son discours.

Prisonniers politiques

Le professeur de droit, qui dit avoir les mains toujours tendues, dans l’attente d’une éventuelle manifestation de la disponibilité au dialogue de la part de ses adversaires du parti au pouvoir, réitère l’exigence d’une réforme en profondeur du code électoral avant toute chose. Il plaide par ailleurs en faveur d’un cessez-le feu dans les deux régions anglophones en proie depuis le mois d’octobre 2016 à une violente crise sociopolitique, et exige enfin la libération sans condition des prisonniers politiques, notamment Ayuk Tabe, l’un des leaders de l’insurrection de la partie anglophone du pays. Maurice Kamto rappelle en outre qu’il n’a jamais souhaité prendre le pouvoir par les armes, ni verser le sang des Camerounais pour atteindre ses fins. Il demande au peuple camerounais de se tenir prêt pour répondre à d’éventuelles sollicitations de la part de son parti politique, qui en est à la troisième phase de son plan national de « résistance citoyenne ».

Un message qui ne tombe guère dans les oreilles des sourds. « Je suis un homme heureux. Je me rends compte, aujourd’hui, que Maurice Kamto a un destin présidentiel. Il a la sympathie du peuple camerounais et il faut que le pouvoir qui est à Yaoundé s’organise pour encadrer ses meetings », affirme Bertrand Tagne, militant Mrc à Douala 3ème. « Les populations de Douala sont venues massivement, ce qui prouve qu’il (Maurice Kamto) est l’élu du peuple. Notre victoire est certaine », commente pour sa part Serge Youmbi, le président régional des jeunes du Mrc dans le Littoral.

« Je comprends qu’il n’est plus seulement le président du Mrc, mais du Cameroun et de son peuple », réagit Florence Tchuenkam Nziko, déléguée Mrc, chargée des affaires sociales à Douala 3ème. Elle a versé les larmes, sous le coup de l’émotion, lorsque le président de leur parti a rappelé qu’il sera toujours aux côtés du peuple et ne le trahira jamais.

Lorsque le professeur Kamto quitte les lieux, la foule massée le long du tronçon routier Ecole publique- Ndokoti, qu’elle occupe sur près de 500 mètres, entonne en choeur un refrain qui a rythmé les meetings politiques du Mrc, lors de la campagne en vue de la présidentielle d’octobre 2018. « Au revoir Paul Biya, Kamto arrive ». Aussi bien au quartier Bessengue qu’à Edéa, où le chef de file de l’opposition est passé, son cortège a été bloqué par des populations en émoi, qui souhaitaient que le leader politique leur adresse une parole. La dizaine de gendarmes et policiers des Equipes spéciales d’intervention rapide (Esir) regardait la scène sans intervenir. Ils ont même dû intervenir quelquefois pour sortir le leader de l’étau d’une population trop exigeante et friande de paroles rassurantes.

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