Un dictateur peut-il être heureux?
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Après plus de 13 000 morts civils, 700 000 déplacés et autant de réfugiés hors des frontières du Cameroun, le régime Biya découvre visiblement que la guerre qu'il a déclarée et continue de mener aux ressortissants anglophones du pays aurait plongé les deux régions dans une crise humanitaire sans précédent, au moment même où l'ONU envisage précisément de mettre en place des corridors humanitaires.

Le mensonge en tyrannie aura toujours de très courtes jambes.

Vous finirez tous individuellement par répondre de vos crimes contre l'Humanité, en dépit de la protection honteuse que vous assure la diplomatie française au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Toutes ces tristes nouvelles renforcent l'idée que la reconnaissance, la vie, la liberté, et la recherche du bonheur sont la pierre angulaire de la démocratie.

La constitution américaine, qui est l'une des meilleures au monde, reconnaît que ces éléments importants sont nécessaires à une démocratie productive. "La vie, la liberté et la poursuite du bonheur" est une expression bien connue dans la Déclaration d'indépendance des États-Unis. L'expression donne trois exemples des "droits inaliénables" qui, selon la Déclaration, ont été accordés à tous les humains par leur créateur, et que les gouvernements sont créés pour protéger.

Ainsi, le bon gouvernement est celui qui pratique le bonheur et qui a le pouvoir et la capacité de fournir et de protéger les conditions d'une bonne vie qui est le plus grand bien de toute l'humanité. Par conséquent, selon la Déclaration, la qualité étendue du bonheur - ce que nous pourrions appeler la vie bonne ou florissante - est ou devrait être la préoccupation principale du gouvernement. Cela signifie qu'il ne s'agit pas seulement de mon bonheur en particulier défini de manière idiosyncrasique, mais du bonheur de tous les citoyens. Cela implique que, selon les pères fondateurs américains, la recherche du bonheur a une profonde ramification dans les politiques publiques et la justice sociale.

C’est une alternative radicale à ce qu'Achille Mbembe appelle la « tyrannie intime ».

En effet la tyrannie intime est une forme de bonheur hédoniste, une émotion fugace et une cible mouvante, dictée par des choses, des événements ou d'autres personnes, toutes extérieures à nous-mêmes. Au lieu de cela, les pères fondateurs avaient probablement à l'esprit le concept plus profond du sens, combinant la recherche de la bénédiction, du salut arrimés au pouvoir du logos.

La constitution américaine montre qu'être dictateur est une malédiction persistante qui essaye de combler un vide qui ne pourra jamais être comblé. Précisément comme Paul Biya le démontre amplement depuis 37 ans. Au fondt les dictateurs même s'ils aiment être considérés et se présenter comme infaillibles, sont en fait ceux qui commettent des erreurs les plus catastrophiques et creusent leurs propres tombes avec l’aide de leurs sycophantes du genre MEON et Atanga Nji au Cameroun.

Car la sale guerre que poursuit Paul Biya au Cameroun anglophone n'est que la manifestation d’une irrésistible tyrannie des normes d'un état en permanence d'exception. C'est le parfait produit du nazisme ou du fascisme bureaucratique qui se déchaîne sans aucune retenue, ce que Achille Mbembe appelle les « Nécropolitiques».

Cela explique pourquoi les dictateurs ne peuvent jamais montrer aux peuples qu'ils reconnaissent les erreurs fondamentales de leur politique et s’entêtent aveuglement dans des escalades meurtrières qui peuvent emprunter - comme ici au Cameroun anglophone - la voie d’un véritable génocide lent et silencieux. C’est aussi cette incapacité d’autocritique et de repentir qui les rendent à jamais inéligibles et monstrueux. Parce que leurs excuses doivent être profondes et réelles pour ouvrir une réelle possibilité de reconstruction sociale productive et de paix définitive.

Il faut impérativement reconstruire le pays comme une grande église. Pour cela c’est à nouveau le mérite, et non les passe-droits les sycophantes de la secte ethnofaciste, qui doit stimuler la promotion publique. À l’échelon de l'administration locale - où les ressources sont limitées – cela exige que la ligne de démarcation entre ce que le gouvernement peut faire et ce qu’il ne peut pas soit d’emblée clairement établie et visible. Pour cela l'agenda politique doit faire preuve de flexibilité et non de rigidité.

Au fond la tâche primordiale qui nous incombe est de mettre sur pied un nouveau leadership, à même de montrer qu'il a suffisamment l'imagination et la compétence nécessaires pour traiter les problèmes urgents auxquels le pays est confronté, lui-même libéré du dogme ethno-fasciste qui a condamné cette république finissante depuis le début.

Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P

http://www.cl2p.org 

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