Règlements de comptes sur fond de françafrique
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MACRON ET DEBY VEULENT EN FINIR AVEC L’OPPOSANT TCHADIEN ABAKAR TOLLIMI, PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL POUR LA RESISTANCE DEMOCRATIQUE (CNRD)

Ancien Conseiller d’Idriss Deby Itno, Abakar Tollimi est aujourd’hui dans l’étau de la justice française pour « crimes contre l’humanité, complicité de ces crimes, association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes », des accusations que son avocat rejette, dénonçant plutôt une coalition de Paris et N’djamena pour faire taire à jamais son client perçu comme un des plus sérieux candidats à la succession du despote tchadien.

Le 17 juin 2019 dernier, le domicile français d’Abakar Tollimi, président du CNRD a fait l’objet d’une perquisition par la justice parisienne. Placé en garde à vue, il a été informé qu’il était soupçonné de « crimes contre l’humanité, complicité de ces crimes, association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes », des crimes qui auraient été commis entre 2005 et 2010 au Tchad et au Soudan. Au terme de 96 heures de garde à vue, il a été entendu, le 21 juin 2019, par les juges d’instruction en charge du dossier qui lui ont notifié son placement sous le statut de témoin assisté. D’après Maître Paul Dima, son Conseil « son client a regagné son domicile et se tient à la disposition de la justice » pour une procédure qui s’annonce longue et houleuse.

Règlements de comptes sur fond de françafrique

Abakar Tollimi, a quitté le parti d’Idriss Deby Itno, en raison des désaccords économique et politiques portant sur la remise en cause des mécanismes du Franc CFA, le refus des diktats du FMI et de la Banque Mondiale, la gestion calamiteuse des finances publiques, et la nécessaire démocratisation des institutions du pays. Il a fondé son parti politique le Rassemblement Pour la Justice (RPJ) alors qu’il se trouvait en exil au Soudan en 2006, et a successivement rallié trois forces politiques de l’opposition, avant de prendre la direction du CNRD en France. D’après sont avocat, « il y a mené des activités administratives et diplomatiques, qui consistaient à préparer et conduire les négociations pour la signature des accords de paix. Il n’a pas été en charge de l’enrôlement des troupes, et n’a pas a fortiori conduit de campagne militaire. Il ne saurait lui être reproché des actes de crimes contre l’humanité ». Il ajoute que son « client a de surcroit été militant des droits de l’Homme, et condamne l’existence d’enfants soldats dans les conflits armés. C’est un panafricain qui a été confronté aux difficultés de la démocratisation de son pays dans un contexte néocolonial », poursuit-il.

En février 2019, les Mirages 2000 de la France, ont frappé à plusieurs reprises dans le désert de l’Ennedi (extrême-nord du pays) une colonne de pick-up lourdement armés, venue du Sud libyen. Paris a argué qu’il s’agissait d’enrayer, à la demande de N’Djamena, une « incursion en profondeur de nature à déstabiliser le pays ». Pourtant, il n’a échappé à personne que cette intervention s’inscrivait dans la continuité des rapports mafieux que Paris et N’djamena entretiennent dans le but de spolier le peuple tchadien de ses richesses et porter un coup d’arrêt à sa marche vers la démocratie qui passe par la fin du régime Deby. L’intérêt de la justice française pour Abakar Tollimi participe du solde de tout compte de cette opération que l’opinion publique tchadienne et internationale progressiste ont largement décrié.

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