Catastrophe de Nsam : 21 ans déjà
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Le souvenir reste ineffaçable, mais la vie continue, malgré tout. Certaines mauvaises habitudes, comme le trafic de carburant, ont repris aussi.

Autour de 10h, mercredi, Martine Atangana lit sa Bible dans une pièce de son salon. Au-dessus de sa tête, deux photos sur le mur la replongent par moment dans le désarroi. Les photos sont celles de Maximilien Mbezele et son frère cadet Maurice Tsoungui. Les deux enfants, l’un la vingtaine apparente et l’autre la quinzaine, ont péri dans la catastrophe du 14 février 1998 au quartier Nsam à Yaoundé.

« J’ai trouvé refuge dans la parole de Dieu. Je m’y accroche pour ne plus vivre une pareille douleur », confie Martine Atangana, la mère des défunts. Dans l’autre coin du salon, son époux Jean Essomba Atangana, par ailleurs chef de Nsam, bloc 1, s’occupe à autre chose. « Quand on a perdu sept membres de la famille dont deux enfants le même jour, on reste marqué comme au fer, même après une vingtaine d’années. C’est difficile, mais le temps qui passe m’a aidé », confie le chef.

L’endroit où a eu lieu le drame garde une atmosphère de tristesse. La stèle, construite par la Scdp (Société camerounaise de dépôts pétroliers d’où est parti le sinistre) l’a même sacralisé. C’est aujourd’hui un espace de souvenirs, de recueillement, de rappel à la réflexion et à la conscientisation. En le voyant, Dominique Mboudou Alima, un fils de Nsam, n’en revient toujours pas d’être resté sain et sauf. L'information claire et nette. « J’étais sur le pont à un jet de pierre du lieu de collision des wagons de train, lorsque ma petite amie de l’époque arrive et me tend une lettre. Pressé de la lire, je me suis retiré et à peine cinq minutes, j’entends le bruit assourdissant duquel ont jailli les flammes », se souvient le jeune homme. Un autre habitant du quartier, Robert Mvoundi, se souvient que le vin d’honneur de son mariage célébré ce jour là a été ruiné par ce drame. Le temps est passé, les trafiquants de carburant ont repris leur sale besogne, mais les vestiges de la catastrophe demeurent.

Comme cette maison, juste en face du lieu du sinistre. C’est là qu’on regroupait les morts. La propriétaire, traumatisée, ne veut plus la réhabiliter. Dans ce tableau sombre, il y a eu des lueurs d’espoir. « Nous restons reconnaissants envers la première dame pour sa générosité et son assistance aux rescapés. Un de mes fils, blessé a été entièrement pris en charge pendant des années, tous frais compris, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat », se félicite Jean Essomba Atangana. Le 14 février 1998, la collision de deux wagons citernes contenant du carburant avait créé un mémorable incendie où avaient péri 250 personnes.

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