Crise au Burundi: les inquiétudes de International Crisis Group
BURUNDI :: POLITIQUE

Crise au Burundi: les inquiétudes de International Crisis Group

Dans son rapport publié hier (05/04/2017, Ndlr) sur la crise burundaise, l'International Crisis Group (ICG) affirme qu'en l’espace de deux ans, la crise burundaise s’est enlisée. 

Après la réélection, en juillet 2015, du président Nkurunziza – dont la candidature, en avril, avait déclenché les troubles – et face à l’échec de la médiation, elle s’est transformée en conflit de basse intensité et près de 400 000 Burundais ont fui leur pays, pouvons nous lire dans ledit rapport.

Pour l'organisation indépendante qui analyse les conflits à travers le monde,"longtemps décrite comme la vitrine de l’accord d’Arusha de 2000 qui a mis fin à la guerre civile, l’armée incarne aujourd’hui la crise burundaise mieux que toute autre institution. Du fait de sa composition multiethnique, des formations dispensées par les partenaires extérieurs et de son rôle dans le maintien de la paix à l’étranger, l’armée burundaise avait acquis une bonne réputation à l’extérieur et un statut avantageux à l’intérieur du pays. Mais elle souffrait en même temps de fragilités latentes et la crise de 2015 a facilement brisé le double consensus sur lequel reposait la stabilité du régime burundais : celui entre l’armée et le pouvoir et celui, interne à l’armée, entre les ex-rebelles, issus majoritairement du parti au pouvoir, et les militaires de la vieille garde. Depuis lors, le régime s’efforce de capturer l’institution militaire par une campagne de purge et d’élimination en son sein des opposants réels ou supposés au troisième mandat – en premier lieu les officiers de l’armée de l’avant-guerre et les officiers tutsi, mais aussi des ex-rebelles hutu, y compris des officiers haut gradés."

Dans ce rapport intitulé "Burundi : l’armée dans la crise", l'ICG, explique comment la crise Burundaise actuelle muée en "forme d'assassinats croisés de militaires" remet " violemment en cause l’accord d’Arusha au niveau de l’armée et les efforts de dépolitisation et de professionnalisation menés depuis dix ans, révélant les tensions politico-ethniques à l’œuvre dans les coulisses de l’institution en dépit de ses transformations."

A cet égard, le groupe de réflexion, basé à Bruxelles, souligne que "seules des garanties sur la pérennité de l’accord d’Arusha, dont découle la réussite relative de l’intégration de l’armée depuis 2004, ou son adaptation consensuelle, pourraient rassurer les officiers en leur donnant les assurances nécessaires sur leur avenir et celui de leur institution."

Un clin d'oeil d'ICG est aussi fait aux Nations unies, l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est et l’Union européenne qui "devraient redoubler d’efforts pour qu’un dialogue inclusif entre le gouvernement et l’opposition en exil ait lieu, et les partenaires qui ont soutenu l’armée depuis 2004 ne devraient pas réinvestir dans la formation d’une institution désormais très politisée, tant qu’elle reste sous le contrôle d’un régime autoritaire et violent."

Le groupe de réflexion conclu enfin que la crise au sein de l’armée, à l’image de celle que traverse le Burundi, "souligne le risque d’un pourrissement durable de la situation". 

NB: Telecharger ledit rapport sur ce lien

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo