Accès aux Logements : Quand Les riches font main basse sur les logements sociaux
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A Douala, pour devenir locataire d’un appartement de la Société immobilière camerounaise (SIC), il faut être financièrement aisé.

Les procédures d’accès aux logements sociaux dans la capitale économique s’apparentent, d’après certains habitants, à une véritable « mafia ». Car pour devenir locataire d’un appartement à la Sic, par exemple, il faut avoir un bon carnet d’adresses. Et appartenir à un bon réseau. A Douala 5e, quartier de la ville abritant le plus d’immeubles de la Sic, le phénomène est connu de tous. Ici, les les locations ne sont annoncées, apprend-on. Tous les appartements sont visiblement occupés.  

Et ceci, depuis des lustres. Dans les bureaux de la Sic au quartier Bonamoussadi, c’est d’ailleurs la réponse que l’on donne à l’usager qui se rend sur place. Néanmoins, l’on vous présente une fiche d’informations à remplir et l’on vous promet de vous contacter si un logement répondant à vos exigences se libère. Seulement, voilà six ans que Jeannine Ekobo attend qu’on lui annonce la bonne nouvelle. Mais rien.

Les tours à répétition dans les bureaux de l’agence immobilière n’y ont rien changé. Avoir donc un logement social est un parcours de combattant réservé aux initiés. A Maképè, à Bonamoussadi et à Kotto, les clés se vendent à prix d’or et dans un cercle bien circonscrit. Ici, « la location » s’appelle « la clé » et en toute discrétion, elle se négocie autour d’un pot. Jeannine E, grâce au concours d’une de ses amies en service à la SIC, a eu l’information selon laquelle, une famille affectée hors de la capitale économique, va libérer les lieux d’un logement social dans deux mois. Seule condition, pour y accéder, prévoir la somme de 03 millions de FCFA pour l’achat de la clé.

L’appartement en question comporte 04 chambres, 01 salon, 02 douches et une cuisine. Pour son rendez-vous, elle va inviter le reporter de LQE à l’accompagner à condition de ne pas dévoiler sa profession. A 20h, le Mardi 05 octobre, nous retrouvons le vendeur de la clé, ainsi que l’amie de la future locataire, dans un restaurant de la place. Sans aucune forme de civilités, le vendeur fait part du prix de sa clé à Jeannine Ekobo qui, aussitôt s’étonne de son prix élevé. « Je l’ai acheté moi-même à 5 millions », se défend le vendeur.

Avant de poursuivre : « Je suis même en train  de la brader, parce que votre amie m’a dit que vous recherchez un appartement à la Sic, depuis plusieurs années déjà. Sinon, je l’aurais vendu plus cher encore à quelqu’un d’autre ». Malgré les encouragements de son amie, Jeannine n’a pas plus d’un million FCFA à proposer à son « sous-loueur ».

La rencontre va donc se terminer ainsi. Une autre personne sera présentée au vendeur de la clé très rapidement, apprend-on de la jeune dame. « Ces appartements ne trainent pas ! », précise-t-elle. Dans cette transaction, il n’y a pas de visite préalable des lieux, ni de contrat de bail au nom du nouveau locataire.

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