L’homme d’affaires du Nord-Ouest Cameroun a été révélé par le magazine Forbes comme 1er richissime de l’Afrique noire francophone.

Dans la planète peule, l’argent ne fait pas trop de bruit, manifestement. La preuve, il a fallu attendre la publication du magazine américain Forbes, dans sa version africaine, en 2014, pour que l’opinion camerounaise, peu accoutumée à ce nom, se fasse une idée de l’immense fortune que détient aujourd’hui Baba Ahmadou Danpullo.

Le magazine indiquait alors que cet opérateur économique camerounais, originaire du Nord-Ouest du pays, trônait à la tête d’un vaste empire financier évalué à 920 millions de dollars, soit environ 547 milliards de F Cfa.

Normal dès lors que Baba  Ahmadou Danpullo fût numéro un au classement des 25 hommes les plus riches d’Afrique francophone au sud du Sahara, d’après Forbes. Les actions énumérées pêle-mêle sont logées à la Société de développement du coton (Sodecoton) dont il détient 11% des arts du capital social, aux Aéroports du Cameroun et à Cameroon Tea Estate (Cte). Ou encore à la société Nexxtel Cameroun, filiale du Vietnamien Viettel, où il aurait déboursé près de 5 milliards F Cfa, à l’époque de l’attribution de l’offre au troisième opérateur de téléphonie au Cameroun, pour acquérir 30% dans le capital social de la nouvelle  société.

Rencontrer « l’empereur » de Ndawara relève toujours d’un immense exploit. Quand il n’est pas employé à superviser les activités de son cheptel constitué de près de 1000 boeufs, dans cette localité du Nord- Ouest Cameroun, le grand milliardaire Baba Danpullo est au Nigeria, en France, en Suisse ou en Afrique du Sud où réside son unique fille, apprend-on. Dans chacun de ces pays étrangers, il a investi dans l’immobilier, socle de sa fortune.

« Alors que la crise économique pousse nombre d’expatriés à quitter le pays, rapporte JA en 2013, Danpullo saisit l’aubaine pour se constituer un riche patrimoine immobilier, achetant à tour de bras pour revendre plus tard. » Des immeubles en Afrique du Sud, au Nigeria, en France et en Suisse.

Youssoufa Daouda

Les témoins de l’histoire racontent que le promoteur de la télévision camerounaise Dbs, régulièrement en conflit avec des populations des localités du Nord-Ouest où est implanté ledit cheptel, est issu d’une modeste famille. Sa rencontre dans les années 70 avec Youssoufa Daouda, alors ministre de l’Economie et du Plan, est considérée comme le moment capital de sa vie. Le commerçant obtient des licences d’importation de riz et de farine après avoir mobilisé 4,5 millions F Cfa en peu de temps, et partant, convaincu le décideur.

Selon Jeune  Afrique, il est mis en contact par la suite avec Sadou Hayatou, Dg de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Cameroun (Bicic), et plus tard avec l’expremière dame Jeanne Irène Biya. Grâce aux facilités d’affaires à lui accordées par cette dernière, Baba Danpullo rachète, à un franc symbolique, les Minoteries du Cameroun.

« Alors que la crise économique pousse nombre d’expatriés à quitter le pays, écrivait JA en 2013, Danpullo saisit l’aubaine pour se constituer un riche patrimoine immobilier, achetant à tour de bras pour revendre plus tard. »