Belgique- Cameroun: La  Fête du Travail sert-elle à quelque chose au Cameroun ?
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La "fête du Travail", célébrée le 1er mai, est née aux Etats-Unis au XIXe siecle.La journee des travailleurs, célébrée le 1er mai dans la plupart des pays, est en fait née à Chicago en 1886 pour réclamer la journée de travail de huit heures et a été officialisée en France sous l'appellation « Fête du Travail » par le régime de Vichy. C'est en 1886 que les syndicalistes de l'American Federation of Labor choisissent de consacrer le 1er mai - jour de renouvellement des contrats de travail - à la revendication des huit heures de travail quotidien. Plus de 300.000 ouvriers quittent leurs usines et une gigantesque manifestation se déroule dans le calme à Chicago.

Aujourd'hui, la Fête du travail, est un jour chômé dans la quasi-totalité des pays d'Europe à l'exception des Pays-Bas et de la Suisse. Dans le reste du monde, le 1er mai est également fêté en Russie, au Japon, en Afrique  et en Amérique latine. Aux États-Unis, où cette tradition est née, on célèbre le «Labour Day» le premier lundi de septembre. Au C, que célèbre t-on le 1er mai de chaque année ?ameroun,

Combien parmi les très nombreux fêtards sont-ils vraiment des travailleurs ? Là où le bât blesse c'est l'étendue de la misère dans laquelle opèrent les employés dans la plupart des entreprises ou ce qui en tient lieu. Au fallacieux prétexte de la crise économique et par conséquent, de la rareté de l'emploi, les patrons, abusent de leurs employés. Combien d'années des compatriotes passent-ils au sein des sociétés privées, parapubliques, publiques (ou même dans la fonction publique) avec le statut de temporaire? C'est-à-dire sans matricule, sans salaire convenable et régulier en proie à des licenciements abusifs et obligés de s'en remettre aux humeurs des patrons. Plus triste encore au Cameroun, l'employé, sur un simple coup de tête du patron, peut être mis à la porte à tout moment sans possibilité de se plaindre. 

Le 1er mai. Le patron que l'on aperçoit rarement, se montre soudainement gentil et affable. On oublie, le temps d'une journée, toutes les indigences cumulées pendant douze mois du fait d'employeurs véreux. 
Peu importe, chacun a reçu un T-shirt et une casquette aux couleurs de l'entreprise. Le directeur général a prévu à boire et à manger quelque part. On s'entasse comme on peut dans des camions, des cars, des taxis, des motos, ou des bus pour des entreprises un tant soit peu sérieuses. On fait du bruit jusque tard dans la nuit. On est content. Même si madame n'a rien préparé à la maison pour défaut d'argent de ration. Même si les enfants ne vont pas à l'école, même si les cotisations de l'employé ne sont pas reversées à la CNPS... Demandez en guise de curiosité à un «travailleur» ou un «employeur», ce que signifie «Fête du Travail», il vous répondra par exemple: «C'est notre jour de fête, nous devons aller au défilé, puis nous allons boire, manger et danser» (1)

Même les syndicats et l'Inspection du Travail, supposés être les protecteurs des intérêts des travailleurs donnent plutôt la triste impression d'être les défenseurs des intérêts des employeurs. Les délégués du personnel, quant à eux, ne sont plus que de simples agents de propagande et des défenseurs des privilèges des chefs, et s'érigent parfois en agents de renseignements des patrons. On n'est plus surpris de voir lors d'un conseil de discipline, un délégué du personnel défendant la cause de l'entreprise, au lieu de celle de son collègue. La raison en est simple, il faut sauver son emploi, ses prérogatives et surtout ses avantages. Pis encore, le respect des conventions collectives est plus ou moins facultatif. 

Côté Ministère du Travail, même si le ministre en charge du travail affiche une détermination de vouloir positivement changer les choses, l'on remarque néanmoins que c'est pratiquement les mêmes discours (ou presque) depuis des décennies. Les patrons du Ministère, qui apparemment reçoivent régulièrement du «carburant» des dirigeants de sociétés, ne peuvent eux aussi que jouer des employeurs véreux. 

Au final, la  Fête du Travail sert-elle à quelque chose au Cameroun ?  Telle est la question de la semaine

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(1),(2) Dieudonné Mveng | La Météo

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