Le bal des appels à la candidature de Paul Biya pour la prochaine élection présidentielle est ouvert au Cameroun. Les colonnes et antennes des médias publics sont sollicitées nuit et jour pour relayer ces transes collectives.

La masse silencieuse perçoit cette démarche comme une tentative désespérée d’un groupe de mendiants et voleurs de la république de maintenir les privilèges et avantages acquis sur le dos du peuple souverain, qui, lui, tire sans discontinuer le diable par la queue.

"Je ne faillirai point à mes engagements" disait Paul Biya au cours de sa prestation de serment faite le 06 novembre 1982, lors de son arrivée au pouvoir. Le résultat, on l’a connu. Plusieurs dignitaires de son parti politique dont il est l'inamovible et l'intouchable chef sont en prison pour avoir pillé les richesses du pays. Le laisser aller et l'abandon du peuple ont engendré le règne de la décrépitude. Le pouvoir du renouveau a intégré en son sein le népotisme, la corruption, le favoritisme etc.

Juste après la prise du pouvoir par Paul Biya, ses sbires, parmi les plus illustres, ont entouré toutes les hautes sphères de l'administration camerounaise . 33 ans après, le chantre du florissant bilan infrastructurel tombe du haut de ses rêves, prêté à tord ou à raison, d’instituer la dévolution monarchique du pouvoir, laissant ainsi le pays à un triste spectacle de dégringolade.

Voici un régime où les jeunes et mêmes des vieux n’ont plus de rêve, où les plus méritant souffre de la corruption où les populations n’ont de solution qu’en sortant de leur pays ou en se prêtant à des pratiques peu orthodoxes.

Les chiffres du bureau national de la statistique parlent d’eux-mêmes. 70% des 20 millions d'habitants que compte le Cameroun ont moins de 31 ans…Il s’agit-là de toute une génération qui est née et qui a grandi avec Paul Biya, à la tête du pays et, qui, n'ont jamais connu de bonheur pour la plus part

Lorsque cette attitude s'écrase sur un peuple comme un lourd fardeau, elle l’empêche de s’apercevoir que même libre, aussi longtemps qu’il ne transforme pas ses espoirs en moteur de son propre développement, toute liberté n’est qu’une servitude qui s’ignore.

Par ailleurs, l'homme du 6 novembre 1982 au Cameroun a été une semence on ne peut plus infertile. Mais, trente et trois ans après, pour que le grain ne meurt dans le sol encore réceptif de notre conscience citoyenne, nous sommes toujours en attente, ne serait-ce que d’un début de germination. A moins que l'endroit où cette semence avait été enfouie dans le sol ne soit plus repérable du fait des larcins des laboureurs de la terre nommés par Biya et issus d'une même chapelle politique.

Si les tristes créatures de Paul Biya tiennent tant à signer des motions ou appels, pourquoi ne le font-ils pas pour s’insurger contre les accidents de la circulation, les attentats-suicides dans l’Extrême-Nord,  les détournements de la fortune publique ou encore les coupures d’eau et d’électricité qui pourrissent le quotidien des Camerounais?

Le Cameroun et l'Afrique en général n'ont plus besoin de cette race de dirigeants dont la philosophie est basée sur l’égocratie

Appels à candidature de Paul Biya en 2018 au Cameroun: Paul Biya n'a-t-il pas honte de ses 33 ans à la tête de la magistrature suprême du pays? Telle est la question de la semaine.

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