l'opposition met la pression sur le président Bongo
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GABON :: l'opposition met la pression sur le président Bongo

Des leaders de partis de l'opposition et de la société civile réclament la démission d'Ali Bongo Ondimba. Ils l'invitent à s'exécuter dans une semaine.

L'opposition gabonaise commence à afficher sa vraie stratégie de prise de pouvoir, et ce, à quatre mois de la tenue de la présidentielle. Convaincus qu'Ali Bongo Ondimba, candidat à sa propre succession à la tête de l'État, fera « un coup de force » pour se maintenir au pouvoir, les opposants réunis au sein de l'Union sacrée pour la patrie (USP) ont adopté un plan d'actions visant tout simplement à « barrer la route » à sa candidature à la future présidentielle et à exiger sa démission ou sa destitution par les parlementaires dans les prochaines semaines.

L'argument de l'état civil d'Ali Bongo

« Ali Bongo Ondimba n'a pas un acte de naissance conforme. Il est coupable de faux et usage de faux en écriture publique. Nous allons l'enlever du pouvoir au nom de la loi », a déclaré du haut de la tribune le président de l'Union du peuple gabonais (UPG) sous les applaudissements nourris des militants de l'opposition. Selon Jean de Dieu Moukagni Iwangou, dont le point de vue est partagé par ses partenaires de l'opposition, l'actuel chef de l'État gabonais n'est pas le fils biologique de feu Omar Bongo Ondimba, mais son fils adoptif. À ce titre, ABO ne devrait pas se porter candidat au scrutin présidentiel, conformément à l'article 10 de la Constitution gabonaise. « C'est un imposteur. Nous devons barrer la route à sa candidature. J'appelle le peuple, notamment les forces de défense et sécurité, à prendre leurs responsabilités devant l'histoire », a renchéri le président de l'Union nationale (UN), Zacharie Myboto.

 Le problème Accrombessi

Autre grief : les opposants reprochent également au chef de l'État d'avoir gardé depuis plus de six ans Maixent Accrombessi, d'origine béninoise, au poste de directeur de son cabinet, malgré les réticences du peuple et les observations des membres du gouvernement et des cadres du parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). « C'est lui (Accrombessi) seul qui gère les finances de la République. Les ministres ne gèrent rien. Nous réclamons son départ depuis de nombreuses années », a fait savoir Michel Menga, l'un des députés dissidents du Parti démocratique gabonais (PDG) et membre du rassemblement Héritage et modernité, qui s'est exprimé à son tour devant un auditoire acquis à l'opposition.

Démission ! Démission !

S'exprimant au nom de l'USP dont il est le président en exercice, le professeur Ondo Ossa, candidat malheureux à la présidentielle anticipée de 2009, a invité Ali Bongo Ondimba à retirer sa candidature à la présidentielle dans un délai d'une semaine et à démissionner de son poste. Dans la même veine, l'opposant a appelé les députés à destituer l'actuel chef de l'État, avant d'inviter les jeunes, les femmes et les hommes à « l'échauffement » en vue des actions concrètes pour la prise du pouvoir. Il a appelé également tous les candidats à l'élection présidentielle à l'unité "pour faire tomber le régime en place" avant l'organisation du prochain scrutin présidentiel.

Des membres de l'opposition absents du meeting de l'USP

Le candidat Jean Ping et ses alliés qui sont en pré-campagne électorale n'ont pas pris part au meeting de l'Union sacrée pour la patrie, ainsi que les leaders d'autres partis de l'opposition tels que l'UN-AMO, l'UPG tendance Mathieu Mboumba Nziengui, le parti socialiste gabonais de Moussavou King ou le PDS de Pierre Claver Maganga Moussavou. Guy Nzouba Ndama, qui estime que la question d'acte de naissance d'Ali Bongo Ondimba doit être tranchée par la justice gabonaise, n'a pas assisté non plus à cette rencontre du 23 avril.

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