Décès du Dr Hélène Ngo Kana : L’Ordre des médecins revient à la charge
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Cette instance annonce des sanctions contre tout praticien ayant été impliqué dans la prise en charge de leur consoeur.

Voilà bientôt un mois qu’Hélène Ngo Kana, médecin en service à l’hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala, a trouvé la mort à l’hôpital général de Douala. Cette mort qui a provoqué une vive émotion a surtout entraîné plusieurs sorties de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) qui a décidé de se pencher sur le sujet afin de comprendre ce qui a conduit à ce décès. « Lorsque l’Onmc a été saisi de ce décès, nous avons mis sur pied une première commission d’enquête. Celle-ci était une commission interne. Une réunion du conseil de l’Ordre a été convoquée. Réunion au cours de laquelle on a décidé de créer une commission nationale d’enquête indépendante.

Cette commission est arrivée au terme de sa mission, laquelle mission avait comme cahier de charges de déterminer de quoi est morte la patiente, de déterminer ce qui a été fait pour concourir à sa guérison et de tirer des conclusions », a déclaré le Dr Gervais Atedjoe, le porte-parole de l’Onmc. La commission est arrivée au terme de ses investigations. « La commission a conclu que la patiente est morte de suite d’infection grave qui a entrainé la défaillance de ses organes vitaux. Elle était enceinte. Entrée en hospitalisation à la clinique du Gros chêne le 4 janvier 2016, elle a perdu sa grossesse pendant son hospitalisation dans cette formation sanitaire », rappelle le porte-parole de l’Onmc. Seulement, apprendon, ladite commission estime que la prise en charge d’Hélène Ngo Kana à la clinique du Gros chêne a été défectueuse.

Médecin de garde absent

« On ne sait pas de quoi elle souffrait, on ne sait pas pourquoi on la soignait, on ne sait pas quel traitement elle a reçu. Il n’y a aucun dossier médical qui indique ce qui a été fait. Et surtout, d’après les déclarations du mari de la patiente, le médecin de la Gros chêne a décidé à un moment de sortir la malade de l’hôpital. C’est l’époux qui a contesté, ceci vu l’aggravation de l’état de santé de son épouse. Mais surtout, ce médecin a décidé trop tard de transférer la malade vers un hôpital qualifié », confie Gervais Atedjoe.

Et d’ajouter : « Compte tenu du fait qu’elle ne respirait pas bien, on aurait dû transporter la malade à l’hôpital général dans une ambulance médicalisée avec oxygène. Ils l’ont juste mis dans la voiture du médecin et l’ont amenée ». Arrivé à l’hôpital général, le médecin de garde est absent. « Il a dit qu’il été remplacé, mais la personne qui était censée le remplacer n’était pas là non plus. Elle a été transportée à l’hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala. Là-bas, elle a été examinée mais n’a pas été prise en charge parce que ce qu’il n’était pas question de génécologie mais de réanimation.

Il fallait donc la ramener  à l’hôpital général. L’ambulance était bien en place, mais l’ambulancier de garde était absent. Il a encore fallu la transporter dans les mêmes conditions de départ. Aussitôt arrivée, elle va être conduite en salle de réanimation où elle va rendre l’âme dans la nuit du 9 au 10 janvier 2016 », informe le Dr Gervais Atedjoe . L’Onmc a décidé de traduire au conseil de discipline, toute personne qui a été impliquée de près ou de loin à la prise en charge du défunt médecin. Les sanctions iront de l’avertissement jusqu’à la radiation en passant par la suspension d’un à trois ans.

Il faut toutefois relever que de nombreux camerounais meurent chaque jour dans nos formations sanitaires dans les mêmes circonstances que le Dr Hélène Ngo Kana sans que le moindre doigt ne soit levé pour dénoncer ces défaillances reconnues à nos hôpitaux.

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