L’Etat plus que jamais interpelé sur le monopole accordé inexplicablement à cette structure prédateur qui nargue la République et les citoyens au gré de ses seuls intérêts.Selon des informations obtenues par Camer.be auprès des propriétaires de poissonneries, braiseuses de poissons et autres protagonistes de cette chaîne alimentaire, Congelcam, une entreprise de distribution de poisson frais au Cameroun, achemine tout le bon au pays de Theodoro Obiang Nguema Mbazogo, et ne vend que du pourri et du fretin aux Camerounais.

Un baromètre de votre journal réalisé auprès des commerçants et ménages, donne des sueurs froides. « Il faut que l’Etat arrête Congelcam. Il nous vend seulement des petits poissons pourris, alors qu’il achemine tout le bon et gros poisson en Guinée Equatoriale où il est vendu infiniment plus cher qu’au Cameroun », nous confie Mme Mota Bekwadi. Plus loin, Joséphine NKul Nnam, braiseuse de poisson, a senti la présence d’un journaliste. Elle approche : « Depuis un certain temps, mes clients se plaignent de la qualité de poisson que je leur sers. Soit il est petit, soit il est alors gros mais pourri. Congelcam va nous tuer », déclare impuissamment la jeune femme.

Au détour du marché Mvog-Mbi à Yaoundé, un propriétaire de poissonnerie témoigne : « J’ai en vain passé beaucoup de temps ici au marché, croyant obtenir du bon poisson auprès de Congelcam, mais seul le pourri nous est vendu. J’ai donc dû me rendre à une autre agence Congelcam de la ville où j’ai pu obtenir de bons petits maquereaux moyennant 2000 francs Cfa de pourboire que j’ai donnés à un manœuvre qui est allé fouillé au fond, après m’avoir dit

sous cape que Congelcam positionne le poisson pourri en avant, et conserve le bon au fond . Lequel poisson du fond qu’il achemine en Guinée Equatoriale ». Du maquereau aux carpes en passant par les autres espèces, l’on se plaint de la mauvaise qualité du poisson que sert Congelcam aux Camerounais dans leur propre pays.

Déjà en septembre dernier, au cours d’un atelier sur la sécurité sanitaire des aliments organisé à la Chambre de commerce de Yaoundé, une femme leader d’association avait déjà attiré l’attention sur la qualité de poisson que vend Congelcam au Cameroun. « Congelcam vend du poisson pourri au vu et au su de tout le monde. Des femmes achètent ce poisson pourri à Douala, le sèchent, et le revendent tranquillement à de nombreuses ménagères », avait alors affirmé courroucée, cette dame leader d’association du département du Mfoundi. Bien avant cela, c’est la soutenance d’une thèse de doctorat en Commerce international à l’université de Yaoundé II à Soa, qui tançait déjà le monopole qu’accorde l’Etat à Congelcam pour la distribution du poisson frais. Monopole qui à en croire les témoignages, s’est mué en monopole de distribution massive de « poison frais ».

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