L’infortuné qui a donné une conférence de presse ce 06 janvier 2016 à Yaoundé, a dit faire un sit-in tous les lundis devant ce média d’Etat. Il a aussi décrié le comportement d’Amadou Vamoulké qui en dépit de nombreuses lettres appuyées de documents, n’avait jamais daigné l’écouter.

«20 ans sans salaire, je veux mes droits pour l’habillage officiel du poste national de la Crtv ». Voilà le message qui surplombait la salle d’un hôtel de la capitale qui a accueilli ce jour la presse pour la dénonciation d’Isidore Modjo. Selon l’auteur, compositeur et producteur, la Cameroon radio television (Crtv), ne lui a rien versé en termes de droits d’auteur depuis 20 ans qu’il a procédé à l’habillage officiel du poste national de ce média gouvernemental. « J’ai adressé de nombreuses lettres appuyées de documents à Amadou Valmouké le directeur général de la Crtv, désigné un médiateur. Celui-ci avait toujours fait semblant de m’écouter, alors qu’il ne le faisait pas. Il a fallu qu’on en arrive là pour que M. Vamoulké prenne conscience de la gravité de la situation », répond alors Isidore Modjo à la presse qui lui demande pourquoi il a attendu aussi longtemps pour revendiquer son dû.

Expert et consultant en droit d’auteur, Rémi Atangana Abéga qui tenait le panel avec Isidore Modjo, a affirmé que la somme que doit normalement verser la Crtv à l’infortuné, est de 1,8 milliard francs Cfa. « Sur 400 millions de francs que dispose la Crtv pour ce genre de cas à raison de 20%, multiplier par 20 ans, c’est 1,8 milliard que devrait percevoir M. Modjo », clame l’expert qui précise cependant que le producteur souscrit absolument dans la logique d’arrangement amiable.

« Combien voulez-vous de la Crtv ? », lance un confrère à l’endroit de Isidore Modjo. « Je ne demande ni un milliard, ni 500 millions de francs. Ce que je veux, c’est de voir la Crtv manifester bonne foi et volonté de réparer les dommages que j’ai subis. De ce point de vue, je suis ouvert à toutes propositions financières raisonnables », répond-il à ce propos. « Pourquoi ne veut-on pas qu’un artiste soit milliardaire au Cameroun, alors qu’ailleurs, ce sont les hommes d’affaires et les artistes qui sont les personnes les plus riches ? », s’est en ce qui le concerne, demandé Rémi Atangana Abéga qui a ajouté que le Cameroun a déjà manqué plusieurs occasions de rendre ses artistes multimillionnaires voire milliardaires.

Isidore Modjo qui s’est aussi plaint de ces nombreuses familles qui croupissent dans la misère alors que les leurs à l’exemple des auteurs de l’hymne national du Cameroun, ont produit des œuvres dont nul ne saurait leur dénier la paternité, a enfin mentionné qu’il est sous contrat avec la Crtv pour la production de l’émission « Public love » qu’il n’a pas hésité à vanter aux Hommes de média venus nombreux l’écouter dénoncer la délinquance de la chaîne à capitaux publics en termes de payement de droit d’auteur.

NB: Illustration: Photo: (c) PNK