Mini comice d’Ebolowa : Des paysans menacent
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Ils revendiquent 75.600.000 F.Cfa, représentant 108 tonnes de maïs livrés au minader.

L’incertitude plane sur la tenue du mini comice agropastoral régional du Sud, prévu du 21 au 23 décembre 2015. Plus de 200 producteurs du village Bityili, regroupés en coopérative, menacent la tenue de ce rendez-vous annuel du monde rural lundi prochain par des émeutes sur le site retenu pour abriter la foire, si leur argent n’est pas payé. Une somme de 75.600.000 F.Cfa, représentant 108 tonnes de semences de maïs livrés au fonds semencier du ministère de l’agriculture et du développement rural. Les paysans disent avoir épuisé toutes les voies de recours pour se faire payer, mais le fonds semencier les tourne en bourrique.

Hier encore, mardi, 15 décembre 2015, ils sont allés rencontrer le sous-préfet d’Ebolowa 2, pour une ultime mise en demeure. Ce dernier les a envoyé chez le préfet, qui à son tour les a envoyé chez le gouverneur, après un détour chez le délégué régional de l’agriculture et du développement rural du Sud, sans proposition concrète. Lundi prochain donc, Louise Sylvie Mezene Mvaébeme, président de la coopérative et ses membres, menacent de débarquer sur le site de la foire, armés de gourdins et de machettes pour se faire entendre. Le collectif des paysans accuse en effet le fonds semencier d’abus de confiance.

Au mois de mars 2014, d’après la présidente, « le fonds semencier a contacté les paysans de ce village de l’arrondissement d’Ebolowa 2 pour la production des semences de maïs. Un maïs qui devait être acheté par ledit fonds à 1000 FCFA le kg, au plus tard au mois d’août 2014 afin de permettre aux producteurs de préparer sereinement la rentrée scolaire de cette année. Boostés par les promesses du minader, les paysans vont se lancer dans la production de ces céréales et vont livrer 108 tonnes de semences de maïs en deux ans ».

Défrichage, abattage, nettoyage, désherbage, engrais, épandage, récolte, transport, séchage, égrainage… etc. Les paysans ont payé un prix fort pour la production des céréales. Et même, ils ont parfois fait recours aux ouvriers temporaires pour des tâches ponctuels. Aujourd’hui, ils ne savent plus à quel Saint se vouer face à ce qu’ils qualifient de « roublardise » des fonctionnaires du minader. D’où le mouvement d’humeur annoncé pour lundi prochain. Joint au téléphone hier après-midi, Gervais Evina Akoa, point focal régional du programme national de l’amélioration de la filière maïs a fait savoir que, « c’est un petit problème. Si c’est comme ça qu’ils veulent fonctionner, qu’ils aillent même prendre tous les médias de Yaoundé ».

© Le Jour : Jérôme Essian

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