

-
© copy; Camer.be : La rédaction
- 23 Mar 2015 13:25:34
- |
- 3109
- |
Belgique: Olivier Ekobo Priso "Nous vous attendons tous à la formation idéologique et politique du 12 avril prochain à Bruxelles" :: BELGIUM
L’histoire des révolutions, nous apprend que tous les peuples ont le droit de choisir leur destin. La formation idéologique et politique que nous préconisons, a pour but de donner aux camerounais, ou aux africains d’autres pays les outils pour développer une conscience critique et engagée. Trop de camerounais ne connaissent pas suffisamment leur histoire, ou ne connaissent que la version que leur ont livrée des personnes qui n’avaient pas intérêt à ce qu’ils sachent ce qui s’est réellement passé.
Monsieur Ekobo, Camer.be tient à vous remercier de nous recevoir une nouvelle fois, pour discuter des initiatives de Jades, dont vous êtes le coordonnateur. Pourquoi proposer une formation politique et idéologique ?
Nous partons d’abord d’une question d’ordre général, sur laquelle, nous pensons pour la plupart être d’accord : sur les ruines d’un système déjà en décomposition, comment construire un nouveau système qui fasse le bonheur absolu du peuple ?
De cette question, nous dégageons trois postulats très simples : premièrement, il ne suffit pas d’interpréter la réalité de milles façons différentes, il faut la transformer. Or, comment peut-on y arriver si on n’est pas convaincu que cette transformation est possible ? Comment serait-elle possible si nous ne construisons et ne recherchons pas ensemble les outils pratiques et théoriques pour y arriver ?
Deuxièmement, si nous prétendons œuvrer pour l’émancipation des masses, il est plus qu’urgent d’apprendre la science de la révolution, sans laquelle nous ne pouvons nous libérer complètement du fardeau que nous sentons pesés sur nos épaules. C’est Félix Moumié qui résume bien ce point dans L’unique voie du succès :
Tant que nous n’avons pas assimilé les théories révolutionnaires, ce sont donc les théories et les habitudes contre-révolutionnaires qui tendent à guider nos actes. Dans un sens, la théorie révolutionnaire est même plus difficile que la mécanique ou les sciences naturelles, car c'est la science de l'homme en lutte non seulement contre la nature, mais aussi contre l'homme lui-même. Le Révolutionnaire en effet, doit Lutter d'abord contre les exploiteurs qui sont des hommes comme lui et parfois même doués d'une intelligence, d'une habileté, d'une volonté, etc ... , supérieures aux siennes ... Le Révolutionnaire doit ensuite lutter contre lui-même, contre les défauts qui l'empêchent de joindre étroitement ses efforts à ceux des autres révolutionnaires pour écraser l'infâme : l’exploitation de l'homme par l'homme ...
Troisièmement, apprendre la science de la révolution, que ce soit à travers les théories ou l’exemple d’autres nations et de nos pères qui l’ont pratiquée, ne suffit pas. Il sera nécessaire d’être dans la pratique sociale, quotidienne, s’engager résolument dans la bataille dans le peuple, avec lui et pour lui (sur le terrain). Pour ce faire, il faudra descendre de nos piédestaux d’intello nourris aux mamelles coloniales depuis le sein maternel. Comme le dit Che Guevara, dans Ecrits sur la révolution,
Nous ne devons pas nous rapprocher du peuple pour dire : « nous sommes venus te faire la charité de notre présence, t’instruire grâce à notre science, te montrer tes erreurs, ton inculture, ton manque de connaissances. ». Nous devons y aller avec un esprit de recherche, avec humilité, apprendre à la grande source de sagesse qu’est le peuple.
Vous comprendrez que l’humilité, la gratitude, celle du peuple qui nous semble beaucoup plus durable, et la solidarité, sont les valeurs que nous comptons promouvoir au sein de nos formations.
En bref, l’histoire des révolutions, nous apprend que tous les peuples ont le droit de choisir leur destin. La formation idéologique et politique que nous préconisons, a pour but de donner aux camerounais, ou aux africains d’autres pays les outils pour développer une conscience critique et engagée. Trop de camerounais ne connaissent pas suffisamment leur histoire, ou ne connaissent que la version que leur ont livrée des personnes qui n’avaient pas intérêt à ce qu’ils sachent ce qui s’est réellement passé.
JADES asbl souhaite lever les pans de l’histoire, sous un angle qui aura pour effet de nous aider à nous redonner confiance en notre nation et à réveiller notre courage politique.
Nous avons bien compris que la formation proposée par l’asbl JADES parlera notamment de l’histoire du Cameroun, serait-ce donc ce sur quoi portera la première séance?
Effectivement, nous aborderons lors de notre premier séminaire, l’histoire de la résistance camerounaise, pour montrer que le courage politique a existé et continue d’exister au Cameroun. Nous introduirons notre séance par une polémique sur la naissance du Cameroun, autour des actes révolutionnaires et nationalistes qu’ont posé Manga Bell et Mebenga Mebono (Martin Paul Samba, pour nous arrêter un instant sur la période du « maquis » avec des illustres personnages comme Singap Martin, Um Nyobè, Moumié, Ouandié. Nous interrogerons par la suite les années « 90 » et terminerons par notre époque pour questionner nos engagements actuels. Rappelons que nous ne donnons ici qu’un aperçu succinct du programme de la première séance.
Quel est le profil de vos formateurs ?
Nous préférons parler ici plutôt d’animateurs et non de formateurs. Car personne ne peut prétendre avoir l’expertise en la matière lorsqu’il s’agit de la construction de processus de transformations sociales. Ces animateurs sont des personnes de toutes les catégories sociales, enseignants, médecins, chômeurs, politiciens, etc., toutes convaincues qu’une autre société est possible. Nous aurons aussi le privilège de bénéficier de l’expérience des acteurs vivants des époques révolutionnaires, comme celle du « maquis ».
Tous les camerounais sont-ils les bienvenus, en d’autres termes auriez-vous à faire à une formation de politique politicienne ou le niveau est-il accessible même aux personnes les moins à l’aise avec ces sujets ?
On n’a pas besoin d’être un érudit ou un intellectuel pour participer à ces formations, dont le but est justement de s’adresser de façon ordinaire aux gens ordinaires.
Ces formations que Jades offre sont-elles gratuites ? Quelles en sont les modalités ?
Oui, évidemment. Nous saisissons cette occasion pour dire aux personnes qui ont des difficultés financières pour venir à la formation, qu’une quête solidaire sera mise en place dans ce but, à chaque séance. Si elles peuvent y arriver, nous trouverons ensemble une solution pour le retour. Un système de covoiturage sera aussi organisé à cet effet. C’est pour cela qu’il sera vraiment important que chaque participant s’inscrive par email : aslbjades@gmail.com ou par sms au +32.483.055.664 ou encore sur notre page Facebook. D’autres modalités et précisions sur le programme de la journée seront communiquées aux personnes inscrites pour la première séance.
Où et quand aura lieu la première formation?
Elle aura lieu de 10h à 15h le dimanche 12 avril dans la salle du FMDO, à la rue des alliés n° 52 à Forest, près de l’arrêt Châtaignes du tram 82.
Mais ne craignez-vous pas une faible participation des compatriotes, en plaçant votre formation un dimanche, quand on sait que la veille, samedi, de nombreuses fêtes s’organisent au sein de la communauté camerounaise ?
Nous aussi, nous faisons parfois la fête et jouons au foot les dimanches, sans compter ceux qui vont dans les différents cultes religieux. Mais nous savons compter sur la responsabilité de nos compatriotes qui savent bien établir et gérer leurs priorités. De plus, nous ne sommes pas soucieux d’attirer un grand nombre de personnes, mais seulement celles qui pensent et ont envie de réfléchir et de construire ensemble quelque chose de nouveau.
Merci Monsieur Ekobo pour cet agréable moment passé en votre compagnie et bon courage pour cette initiative.
Lire aussi dans la rubrique SOCIETE
Les + récents
Apres plus de 17 milliards recouvrés La SRC veut démystifier l’activité de vente aux enchères
La sécurité sanitaire des aliments comme priorité dans la chaine de production au Cameroun
Formation IA : Clap de fin pour les pionniers du SNK IA Challenge
L’ÉNIGME AKERE MUNA : ENTRE LE KARAOKÉ TRIBAL ET LE POLITICO-CLOWNESQUE
Grande veillée de prière ce 27 juin à Paris
SOCIETE :: les + lus



Etudier en Belgique: Voici ce qui change au 1er avril 2018
- 30 March 2018
- /
- 34570


Les secrets du terroriste Abaaoud révélés par les services américains
- 23 November 2015
- /
- 29450
LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 200364

Vidéo de la semaine
évènement
