Ce n'est pas une anecdote, mais un fait bien réel survenu il y a 3 jours.Les parents de la fiancée de Bernard, jeune paysan de 27 ans residant à Bana - lieu dit bakap non loin de la mission catholique - lui avaient exigé la confection d'un plat special au rat comme élément indispensable dans le processus de conquête d'Elisabeth leur fille unique. C'est ainsi que pendant 9 mois il éleva un rat pour faire un bon ragout de macabo " raté". 

Samedi dernier, revenu des champs avec comme récolte un demi sac de macabo rouge qu'il avait minutieusement épluché et lavé, Bernard se rendit au lieu ou il avait spécialement pris soin du rat dont le poids et la taille ressemblaient plus à un hérisson. Il était convaincu qu'il était sur le point d'accomplir la dernière formalité nécessaire pour accueillir la femme de sa vie. 

Malheureusement, il ouvrit la cage au même moment que le téléphone sonna. Une petite seconde d'inattention et le rat s'échappa dans la forêt environnante. Bernard se mit à le suivre. Il ne courut pas aussi vite que le rat malgré sa détermination guerrière. Épuisé après la course folle dans les pistes et broussailles, l'âme en peine, Bernard tout essoufflé, s'arrêta et s'assit sur un tronc d'arbre. Levant les yeux, il lut sur une pancarte " école publique de Bangangté" 

Bernard n'avait pas attrapé le rat. Il ne pouvait plus faire le macabo "raté" et était inconsolable à l'idee de perdre sa fiancée Elisabeth. Il n'avait non plus d'argent pour prendre le taxi pour rentrer de Bangangté à Bana. Fatigué, il ne pouvait non plus faire les 22 km de route. Aux dernières nouvelles, il serait revenu à Bana après avoir négocié à credit les frais de transport avec un taximan qui le connaissait. 

Pauvre Bernard 

Nkongsamba FM 
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