Je voudrais prendre un peu de temps à la manière d’un sociologue de rendre public une dizaine de petits textes, fruit à la fois d’une recherche de terrain mais aussi d’une confrontation des idées, pour montrer comment le gouvernement en place au Cameroun construit politiquement un enracinement dans le sous-développement. Je voudrais ici à la manière de Durkheim (1858-1917) prendre tous les faits qui vont se présenter à nous comme des choses. C’est à ce titre là et seulement à ce titre que nous allons les étudier. Le problème du Cameroun en ce début du 21ème siècle est peut-être dans notre incapacité à pouvoir poser les problèmes dans leur essence ce qui nous empêche de voir les lignes de partage et de sombrer dans la dictature du relativisme. Le relativisme comme l’affirmait le cardinal Joseph Ratzinger en 2005, ne reconnait rien pour certain et il a pour but le plus élevé son propre égo et ses propres désirs.

Je ne sais pas si je dois demander aux lecteurs et commentateurs de camer.be un peu de charité. Ce site d’information devient est passé en tête des sites d’information de notre pays par la qualité de ses plumes mais aussi par la qualité de ceux et celles qui commentent et critiques ces plumes. Je reste persuadé que si j’obtiens la charité du lecteur, alors, il pourra étudier ce que je dis ici, de pardonner les erreurs et les faiblesses et d’inventer au final un peuple au bout du souffle de notre critique.

Un des traits les plus importants du phénomène de sous-développement est sa complexité, l'imbrication des symptômes sociologiques et économiques, leurs interactions enchevêtrées. Cette complexité est une des principales causes des difficultés auxquelles se heurtent les tentatives de développement qui ne s'attaquent qu'aux malaises jugés les plus graves. Pourquoi jusque-là on ne s’est attaqué qu’aux malaises et non aux racines? C’est parce que les politiques, ceux qui prennent les décisions se sont toujours arrangés pour rester en marche non seulement des débats mais aussi des solutions. Ils sont les principales victimes d’un système qu’ils pilotent cependant.

Voici la liste des thèmes que je vais étudier avec vous tout au long des prochaines semaines.

1° L’insuffisance alimentaire

2° Les faiblesse de notre agriculture

3° La faiblesse du revenu national moyen et des niveaux de vie

4° Une absence d’industrialisation

5° Une faible consommation d’énergie mécanique

6º Une situation de subordination économique et monétaire

7º Un secteur commercial hypertrophié

8º Des structures sociales d’un autre siècle

9º Le faible développement des classes moyennes

10º La faiblesse de l’intégration nationale

11º La puissance du sous-emploi

12º La faiblesse du niveau d’instruction

13º La non maitrise de la natalité

14º Un état sanitaire défectueux et mensongèrement en voie d’amélioration

15º Une prise de conscience est-elle possible?

Je voudrais sans complaisance étudier chacune des thématiques soulevées ici et voir comment la main du gouvernement visible et invisible agit pour construire la misère et enferme ainsi le peuple et l’État lui-même dans le sous-développement. Mon désir est de lever le voile afin qu’ensemble nous puissions entrevoir les replis les plus secrets, avec l’espoir que nous puissions ensemble y faire entrer la lumière en déliant chaque nœud.