Fraude électorale au Cameroun : Dr. Serges Mboumegne crie au scandale
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Fraude électorale au Cameroun : Dr. Serges Mboumegne crie au scandale :: CAMEROON

Le président exécutif de l’Association internationale Kofi Annan a présidé Samedi dernier à Bafoussam, la réunion d’évaluation de l’élection sénatoriale du 25 mars 2018. Election entachée des flagrantes irrégularités à en croire le rapport rendu public par cette organisation de la société civile

Joseph Olinga, journaliste du quotidien le messager, a frôlé le pire le 25 mars 2018, pris en sandwich par les éléments des forces de l’ordre placés devant un bureau de vote, alors qu’il ne demandait qu’à exercer sa profession. Il a fallu user de beaucoup de tact pour entrer en possession de quelques informations dont il avait besoin. Or, la loi en la matière se veut claire, les dépouillements des élections ou le comptage des votes s’effectuent en public, aux yeux et aux sus de tous. Mais pour le cas précis, les hommes de médias ont été systématiquement mis à l’écart des opérations de comptages de voix au cours des sénatoriales 2018. Réunis ce samedi 30 Juin 2018 au siège social de l’Association internationale Kofi Annan à la faveur de cette réunion d’évaluation convoquée par le président exécutif de ladite organisation, plusieurs journalistes ont réitéré la frustration et l’intimidation dont on ils ont fait face ce 25 mars dans la quête de l’information. Une situation que dénonce amèrement l’Association internationale Kofi Annan à travers son président qui évoque en même temps le non respect de la loi électorale à plusieurs niveaux, dont la fermeture hors norme des bureaux de vote, bien avant l’heure prévue par la loi. « Pendant les élections sénatoriales du 25 mars 2018 au Cameroun, de manière générale nous avons fait une observation dans un contexte très tendu en tenant compte des difficultés notées dans les régions anglophones du Cameroun. Mais aussi nous allons relever que d’importantes irrégularités ont été observées de part et d’autre, à l’encontre des acteurs engagés dans cette élection. On a par exemple noté l’abus des pouvoirs chez certaines autorités administratives, mais aussi chez certaines forces de l’ordre qui sont intervenus à l’encontre de la loi électorale en demandant dans certains bureaux de vote de procéder au dépouillement lorsque le dernier votant avait effectivement réalisé son devoir. Nous constatons que c’est une violation grave de la loi. Nous allons également relever la fermeture du bureau de vote avant l’heure légale tel que constaté dans un bureau de vote dans la Menoua à Dschang », expose Serges Mboumegne.

Violation grave du code électoral

On se souvient que la fermeture avant l’heure prévue des bureaux de vote dans certaines localités à l’Ouest avait d’ailleurs fait l’objet du contentieux post électoral soulevé par le candidat Koupit Youmo Adamou, tête de liste de l’Union démocratique du Cameroun (Udc). Il sera malheureusement débouté par le conseil constitutionnel qui aura jugé ce motif comme non fondé. Dans le rapport de l’Association Internationale Kofi Annan, l’on a déploré l’achat des consciences qui s’est voulu une règle chez les caciques du parti dominant et l’influence caractérisée des chefs traditionnels sur leurs sujets. « Nous avons également constaté l’achat des consciences dans l’ensemble de la région de l’ouest, mais aussi la pression portée par certains chefs traditionnels sur leurs sujets par des consignes de vote. Cela a permis que la liberté de conscience ne soit pas exprimée pendant cette élection. Nous relèverons aussi ce rôle qui n’a pas été accordé aux médias qui devraient également jouer pleinement leurs rôles. Les médias ne se sont pas réellement exprimés pendant cette élection parce qu’au début le conseil national de la communication avait en quelque sorte alerté les médias par des menaces. Ce que nous avons constaté comme un musellement de la presse pendant la période électorale au Cameroun », ajoute le président de l’Association Internationale Kofi Annan qui annonce en même temps des mesures en voie d’être prises pour faire changer la donne lors des prochaines consultations électorales : « Ce qui va changer pour les élections à venir dans le déploiement de notre dispositif c’est l’intégration des techniciens dans l’observation électorale. Nous allons redynamiser notre équipe d’observateurs, en faisant appel à des compétences spécifiques pour des observations précises, en début de la campagne, pendant le déroulement des élections et à la couverture du prononcé des résultats définitifs des élections ».

C’est donc clair que l’Association Internationale Kofi Annan, organisation de la société civile, est déterminée à tout mettre en œuvre pour mettre fin ou mieux réduire la mascarade électorale au Cameroun à travers le programme « Agir pour l’efficacité d’Elecam (Election’s Cameroon) et un choix responsable des gouvernants en 2018 au Cameroun »

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