HOMMAGE AU PATRIARCHE ANGE EBOGO EMERANT : LA VOIX DE L’ANGE S’EST TUE
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CAMEROUN :: HOMMAGE AU PATRIARCHE ANGE EBOGO EMERANT : LA VOIX DE L’ANGE S’EST TUE :: CAMEROON

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès d’Ange Ebogo Émérant, figure tutélaire de la musique camerounaise, que beaucoup surnommaient affectueusement « la voix de l’ange ». Patriarche respecté, enseignant de générations entières, il laisse derrière lui une marque  indélébile, à la fois dans l’art et dans la mémoire collective. Ange Ebogo Émérant est considéré comme l’un des pères fondateurs de la modernité du Bikutsi. Avec son style inimitable, il a su imposer une esthétique musicale qui a franchi les frontières et inspiré de nombreux artistes.

Le doux Marcellin rappelait encore récemment une rencontre marquante entre les artistes camerounais  et le ministre de la Communication, où le patriarche, en véritable porte-parole, avait fondu en larmes en évoquant la précarité des musiciens camerounais, admirés à travers le monde mais trop souvent négligés dans leur pays. C’est en 1980, il fonde son groupe OZIMA et offre au public l’album Nwoulu Minam (Le Voyageur), dont un extrait sera repris deux ans plus tard par Georges Seba. Suivront de nombreux succès : Sita Mengue (Tantine Mengue, 1982), produit par Africa Umba, vendu à plus de 12 000 exemplaires dès sa sortie, un record au Cameroun à l’époque. Okone ma kone (La Maladie dont je souffre), l’album de la consécration, qui lui permet d’obtenir un crédit bancaire historique pour acquérir un parc instrumental complet. « C’est mon plus beau souvenir, disait-il, car aucun artiste n’avait réussi cela.

C’était une école pour toute une génération. » Man nena (1986), un disque qui réunira des musiciens promis à une carrière internationale, aux côtés de Paul Simon quelques années plus tard. Sogolo mone (Bouscule l’enfant, 1987), chef-d’œuvre à la portée éducative, prônant la responsabilité parentale, utilisé ensuite par le Planning familial africain. À partir des années 1990, formé à l’arrangement musical, il travaille sur de nombreux projets dont le mythique Ascenseur de l’artiste K-Tino, qui fera le tour du monde. Ange Ebogo Émérant n’était pas seulement un musicien, il était aussi un syndicaliste engagé. Il n’a cessé de dénoncer le laxisme dans la gestion des droits d’auteur et voisins, plaidant pour plus de justice et de dignité pour les artistes.

Sa voix n’était pas uniquement faite pour chanter : elle portait les revendications d’une profession souvent malmenée. Pour ses proches, il était le grand cordon, le père des enfants. Dans la sphère familiale, il incarnait l’amour, la transmission et le sacrifice. Sa disparition laisse un vide immense, mais son héritage demeure. À ce titre, une mention spéciale revient à son fils, Tonton Ebogo, qui a accompagné son père avec courage et persévérance jusqu’à son dernier souffle. Sa fidélité et son dévouement sont salués par toute la famille.Le Cameroun, l’Afrique et le monde artistique pleurent aujourd’hui une légende. Mais, comme le dit l’adage : « un lion ne meurt pas ». La musique d’Ange Ebogo Émérant, sa voix et son message continueront d’inspirer les générations futures. Repose en paix, patriarche. Ton souvenir restera gravé dans nos cœurs, et ta voix résonnera à jamais comme celle d’un ange.

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