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© AFRIKSURSEINE : Ecrivain Romancier Calvin DJOUARI
- 27 May 2025 07:36:20
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FRANCE :: LA FONCTION D’HOMME D’ETAT ET LE DEVOIR D’EXEMPLARITE
Dans la vie d’une nation, il est des instants où le protocole est non seulement un décorum, mais l’expression silencieuse d’une exigence : celle de l’exemplarité. Être chef d’État, ce n’est pas seulement gouverner, c’est incarner. Dans les gestes, dans les paroles, dans la manière de se tenir, de réagir, de représenter son peuple, chaque détail compte. Car lorsqu’un président est sur la scène internationale, il n’est plus un homme ordinaire : il devient le visage d’un pays entier. Ce qui s’est passé récemment en France, et qui a circulé sur les réseaux sociaux comme une gifle symbolique plus que conjugale, interroge. Beaucoup s’en sont amusés, certains s’en sont indignés, d’autres ont tenté de relativiser. Mais derrière cette image – qu’elle soit lue comme une plaisanterie maladroite ou comme un geste déplacé – se cache un malaise profond : celui du rôle de représentation, vidé de sa gravité. La fonction présidentielle n’admet pas la banalisation.
Un homme d’État, surtout dans le cadre d’une visite officielle, ne peut être rabaissé à une scène de spectacle. Et sa compagne, en tant que Première Dame, porte elle aussi la double responsabilité d’être soutien privé et reflet public. Ce n’est pas seulement l’honneur d’un homme qui est en jeu, mais la dignité d’une fonction, la crédibilité d’une nation. La France, par son histoire, ses valeurs, sa place dans le monde, n’appartient pas seulement aux Français. Elle incarne une idée universelle de la République, de la diplomatie, du leadership démocratique. À ce titre, tout ce qui abîme son image publique affaiblit aussi, symboliquement, le respect que lui accordent les autres peuples. Il ne s’agit pas ici de condamner un couple, ni de moraliser une relation personnelle. Il s’agit de rappeler que la vie privée des chefs d’État cesse d’être vraiment « privée » dès lors qu’elle s’invite sur la scène publique. L’on peut aimer, plaisanter, traverser des tensions humaines comme tout le monde. Mais devant les caméras du monde, on représente un pays, une culture, une histoire.
À ceux qui y voient une anecdote sans conséquence, rappelons que les symboles sont puissants. Une gifle, même anodine en apparence, peut devenir le miroir de toutes les frustrations silencieuses, des incompréhensions culturelles, ou d’une dégradation de l’autorité. Ce n’est pas tant le geste lui-même que ce qu’il provoque dans les imaginaires collectifs. Certains en appellent à la dérision, d’autres s’en emparent pour dénoncer les violences faites aux hommes. D’autres encore invoquent des éléments mystiques, l’énergie des lieux, les blessures des ancêtres. Soit. Mais au-delà de toutes ces lectures, une chose demeure : un président giflé, même symboliquement, dans une cérémonie officielle, est un message désastreux. La politique est aussi faite d’images. Elle façonne la perception des peuples. Et aujourd’hui plus que jamais, la posture publique est un pilier de l’autorité. Lorsqu’on préside une nation, on n’a pas seulement le devoir de gérer les affaires de l’État. On a celui d’inspirer, de rassurer, de représenter avec dignité. Ce n’est pas à la France seule que revient cette exigence, mais à tous les dirigeants du monde. La scène politique n’est pas un théâtre d’improvisation intime. C’est un espace où chaque geste, chaque regard, chaque silence peut devenir une leçon – ou une humiliation.
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