Téléphones interdits aux réceptions présidentielles : une mesure qui soulève de nombreuses questions
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Dans le cadre des cérémonies et réceptions officielles organisées par le couple présidentiel camerounais, une directive claire a été transmise aux invités : les téléphones portables sont strictement interdits. Cette restriction concerne aussi bien les événements tenus sur le Boulevard du 20 mai, haut lieu symbolique des festivités nationales, que les rendez-vous organisés au Palais de l’Unité. Les convives sont donc priés de laisser leurs appareils à domicile.

Une telle consigne, inhabituelle pour un événement public ou semi-public à l’ère du numérique, ne peut qu’interroger. Pourquoi une telle interdiction ? Est-ce pour des raisons de sécurité ? De confidentialité ? Ou alors, s’agit-il d’une tentative plus profonde de contrôle de l’image et de l’information ?

Dans un monde où la captation instantanée fait désormais partie du quotidien, notamment à travers les réseaux sociaux, interdire l’usage des téléphones revient à priver la population d’un regard direct sur ce qui se passe dans les cercles du pouvoir. Les événements présidentiels, souvent relayés uniquement par les médias officiels, deviennent alors des espaces totalement verrouillés, où la transparence est absente et où le récit est unilatéral.

Certains observateurs y voient une volonté de cacher des réalités, d’empêcher la diffusion d’images non contrôlées qui pourraient compromettre la perception publique du pouvoir en place. Parmi les hypothèses avancées dans les discussions citoyennes : la santé du chef de l’État, la rigidité protocolaire, ou encore la crainte de débordements médiatiques.

Ce climat de fermeture pourrait paradoxalement alimenter les rumeurs, renforcer la défiance, et donner davantage de poids à la critique d’un régime accusé de déconnexion avec la société civile. À l’heure où la technologie devrait rapprocher les gouvernants des citoyens, ce type de décision semble aller à contresens de l’évolution démocratique.

Refuser les téléphones, c’est aussi refuser un droit fondamental : celui de témoigner, de documenter, de participer à la mémoire collective. Le pouvoir ne peut plus se permettre d’exister uniquement dans un halo de mystère. La confiance se gagne par la clarté, pas par l’obstruction.

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