Madame Lucie Ngallé, Commerciale et médiatrice culturelle, est actuellement en pleine organisation d’un festival unique dans sa ville de Château-Gontier, marquant le début de l’été. L’équipe de camer.be s’est entretenue avec elle pour obtenir des détails sur cet événement, et elle a partagé de précieuses informations lors de cette interview productive.

Bonjour Lucie, nous apprécions que vous preniez un moment pour discuter avec nous de votre festival. Nous sommes conscients de votre emploi du temps chargé actuellement, mais avant de débuter, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Lucie Ngallé, je suis originaire du Cameroun, naturalisée italienne puis française, je suis mariée et mère de 4 enfants.

Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

Partie du Cameroun en 2001  après mon baccalauréat pour poursuivre mes études supérieures en Italie, je suis un cursus de licence en économie et Marketing international à l’université de Modena et Réggio Emilia. En 2008 je suis sélectionnée à un concours nationale des médiateurs linguistiques et culturels organisé par l’état italien . nous sommes 100 médiateurs sélectionnés sur toute  l’Italie et allons faire notre parcours de formation à Rome ensuite dans nos villes respectives.

Cette formation en immersion d’un an avec tous mes collègues originaires de différents pays du monde m’a permis de me connaitre déjà  et de comprendre la migration dans laquelle j’étais plongée , mais aussi dorénavant de voir la vie sous un autre angle. C’est le début d’une vie de médiation des cultures dans mon quotidien et autour de moi. Arrivée m’installer en France en 2012, je suis employée tour à tour pour le service client EDF, ou encore comme commerciale sédentaire acheteuse sur l’Italie avec l’entreprise NOZ, je suis aujourd’hui employée au service commercial de Hutchinson Le joint Français.

J’aime ma carrière professionnelle, mais dans mon analyse de la région où je m’installe ( en Mayenne) je trouve également le besoin de communiquer sur la diversité. Je fonde pour cela l’association entr’aide 53 en 2017 et nous commençons à œuvrer dans la connaissance des différentes cultures présentes sur le territoire à travers les journées à thèmes ( l’Italie, le magreb, l’afrique sub sahérienne etc..). je suis persuadée qu’une connaissance des codes culturels des origines des uns et des autres permet non seulement de se connaitre dans nos justes valeurs, mais aussi de limiter les appréhensions et les préjugés, et par ricochet  facilite le vivre ensemble. Même si je me sens citoyenne du monde car Camerounaise, Italienne et puis française, je porte fièrement ces identités issue de mon parcours migratoire et je rêve d’un monde où chacun se sentirait aussi partie intégrante des cultures et valeurs de ses lieux de résidences.

 En tant que présidente de l’association Entr’aide53, pourriez-vous nous faire découvrir cette organisation et nous expliquer ses buts précis ?

Nous sommes une association loi 1901 créée le 20/02 2017 à Laval et transférée à Château-Gontier depuis le 31/01/2024. Nous œuvrons pour la connaissance des différentes cultures vivants en Mayenne, à travers nos différentes actions nous promouvons le vivre ensemble et aidons à l’inclusion sociale et la limite des fractures sociales. Parmi nos activités, Nous organisons des journées culturelles, Soirées repas à thèmes divers, voyages de découvertes, médiations linguistiques et culturelles et bien d’autres.

Vous pourrez voir nos publications sur nos actions menées sur notre page https://www.facebook.com/associationentraide53. A côté de ma vie de famille, de ma vie professionnelle et mes différentes implications dans la vie associative, j’ai décidé de valoriser la culture africaine à travers le concept «  Amibi ô saveurs d’ici et d’ailleurs »  je présente ici la richesse et la diversité culinaire et vestimentaire d’Afrique . Amoureuse et passionnée de cuisine, je présente à la société française la gastronomie africaine et comment pouvoir utiliser les ingrédients et épices d’un repas africain à un repas européen et vice versa. Tout ceci m’amène à penser «  Carré d’Afrique » le festival de la culture Africaine dont je suis la promotrice. Je suis persuadée qu’en présentant l’authenticité de ma culture d’origine à ma terre d’accueil, j’ apporte un plus dans la connaissance de ce continent qui semble si éloigné pourtant si proche.

 Pourriez-vous nous partager ce que vous avez prévu pour ce début d’été ?

Le 05 et 06  juillet , aura lieu le festival de la Culture africaine  « Carré d’Afrique » . ce sera un  festival dynamique et captivant qui célèbrera la richesse et la diversité de la culture africaine. Ceci est la première édition et nous souhaitons qu’il sera désormais  un rendez-vous incontournable pour les passionnés de l’Afrique, ainsi que pour les curieux désireux de découvrir  les merveilles de ce continent. Ce sera le lieu de mettre  en avant les arts, la musique, la danse, la mode, la cuisine et bien plus encore. Les habitants de Château-Gontier et environs auront l’opportunité de plonger au cœur de la culture africaine à travers des performances artistiques , des expositions d’objets d’art, des défilés de mode inspirés par les styles africains, des ateliers interactifs (débat, projection cinématographique) et des démonstrations culturelles.

Carré d’Afrique sera également un lieu de rencontre et d’échange, favorisant les liens Interculturels. Ce sera l’occasion de  nouer des opportunités d’affaire entre les différents exposants venus de la France et de l’international.  Nous voulons offrir ainsi la possibilité de découvrir la culture africaine dans toute sa splendeur, de partager des moments de joie et de célébration, et de renforcer la compréhension l’appréciation mutuelle entre les populations . L’idée de ce festival regroupant autant de participants venant des différentes villes de la France et même à l’international est de faire vivre de manière authentique en une journée à Château-Gontier ce qu’est la vie en Afrique au plus près, mais aussi de créer des partenariats d’affaires entres les différents participants locaux et étrangers.

Pourriez-vous nous donner un aperçu concis de votre programme ?

Vendredi 05 juillet

– 8h00: Mise en place des exposants et animations.

– 18h30 : Projection cinématographique d’un film africain par les cinémas d’Afrique d’Angers

– 20h00 : Conférence débat « Aspects médico-sociaux en situations migratoires Et transculturelle.

Samedi 06 juillet

– 8h00: Mise en place des exposants et animations diverses.

– 10h00: Visite d’une entreprise Mayennaise par les participants venus d’Afrique

– 19H30: Soirée de clôture avec repas sur réservation.

Au cours de la soirée il y aura le spectacle du célèbre  Pie TSHIBANDA auteur de  » un fou noir au pays des blancs ».

La soirée sera meublée par un défilé de mode d’un styliste ivoirien et des animations des groupes NAATABA et Tarapanga.

Pourriez-vous nous indiquer les participants et les invités attendus à ce festival ?

Les participants arrivent des villes Françaises , mais également d’Italie et du Cameroun. Nous avons la confirmation de la chambre de commerce et d’artisanat du Cameroun à mobiliser ses associations d’artisans pour être présents à Carré d’Afrique . c’est un réel plaisir ! le point focal Afrique des participants venants d’Afrique est géré par la présidente du Fasfecam (fédération des associations des femmes entrepreneures du Cameroun ) et pionnière du Salon international de l’entreprenariat féminin en Afrique) Mme Deumany Elysée.

Nous vous laissons carte blanche pour conclure cette interview.

Je vous remercie ainsi que toute la rédaction de camer.be de vous intéresser à notre évènement. Intégration n’est pas négation de ses origines, je me sens citoyenne du monde, souvent étrangère dans mon propre pays d’origine  parce que trop « occidentalisée », mais je suis convaincue que le monde est si riche et varié alors pourquoi ne faisons-nous pas de cette diversité une richesse !