OWONA NGUNI, LE PRÉDICATEUR DE LA MORT
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Pour arrêter les massacres, doit-on amplifier les hécatombes ? Être méchant serait-il, d’après toi, la façon la plus admirable d’être bon ? Veux-tu t’affranchir définitivement de l’humanité dont le Tout-puissant eut le tort de t’affubler, à son insu ? Prends-tu conscience de ce fardeau uniquement à la vue d’un ennemi ? Crains-tu l’action purificatoire ? Et l’horreur que l’inévitable révolution t’inspire réussit-elle à te dérober le bon sens ? Descartes s’est-il mépris en imaginant qu’il meurt avec l’homme ? Pourquoi redoutes-tu tant ton propre jugement ? Pourquoi des passions si troubles ? Pourquoi détestes-tu tant la paix ? La honte et le remords te sont-ils étrangers ? Es-tu si étourdi d’éloges que tu fuis désormais ta propre conscience ?

J’interroge ainsi parce que, hier, après le massacre des élèves survenu à Kumba, pour encourager les massacres et dissuader tes complices de dialoguer et de rechercher une résolution définitive du conflit au Nord-ouest et au Sud-ouest, Mathias Éric Owona Nguini écrit : « Ils seront combattus pendant 50 ans. S’il y a sécession, nous prendrons les armes pour rétablir l’unité du Cameroun par tous les moyens !!! »

Quelle fureur meurtrière ? Je comprends le mot du fantassin d’Alain. Avec toi : « on n’a plus peur ; on n’a plus que des transes » ! Devant certaines horreurs, les gueules grimaçantes deviennent insupportables.

Une autre question, MÉON, la plus importante peut-être : les moyens du peuple, l’argent et les armes du pays, sont-ils votre propriété ?

Avec toi, les Jean-Baptiste Colbert (auteur du Code noir), les Joseph Goebbels (idéologue du nazisme), Grégoire Kayibanda et Félicien Kabuga (des doctrinaires du génocide rwandais) et tous les autres passionnés de la mort ne font pas le poids. Tu es aussi blessant qu’incandescent.

Je sais que tu es fier de passer pour le brigadier anti-Talibans le plus en vue. Chez vous, le camp remplace la patrie. Les brigadiers anti-Talibans vivent l’expérience déshumanisante de la victimisation. Ragaillardis par leurs faux souvenirs de leurs déboires imaginaires engrangés par leurs peurs, ils aspirent à la revanche des ignominieux (des gens qui sont très bas) et, avec leurs cœurs d’opprimés, ils s’établissent sur la place publique comme des pontifes de la vengeance universelle.

MÉON, avoir un cœur si empreint de férocité te rend inapte à l’authentique empathie. Puisque tu as définitivement perdu le goût des seins, puisque ton cœur est moribond et ta sensibilité rassie, puisque ta nature empoisonnée commence à éternuer, daigne au moins te désaltérer aux seins régénérateurs de la lumière de l’universelle Raison, en palpant le souvenir de l’humanité bafouée que tu portes en toi, malgré toi…

Tu es doublement enfoui en tes mortifications, comme l’ombre des ténèbres. Quel cauchemar ! Quel homoncule !

Tu entretiens, malgré le tollé général, la prétention saugrenue d’incarner la beauté du penser. Pourtant, ta faim du déplaisir est insatiable : tu veux punir l’esprit lucide de l’affront qu’il fait à ton naufrage dans la haine. Tu es comme cet illuminé dont parle Nietzsche, qui est un prédicateur de mort et qui ambitionne de différer la survenue de son goût en s’inondant, en permanence, des assombrissements de ses passions malsaines. L’intéressé confie, dans « Nocturne » : « Une faim naît de ma beauté ; je voudrais faire souffrir ceux que j’éclaire, dépouiller ceux que je comble ; telle est ma faim de malfaisance ». Cet auteur indique que la méchanceté est le terrain où se rencontrent le présomptueux et le débile. Incarnes-tu les deux ?

En effet, la ressentiment, l’animosité, le meurtre, la guerre, les massacre, voilà les nourritures de ton esprit entravé. Tu crois qu’à force de penser au bien et de donner de l’amour à autrui, à l’étranger, à l’« Anglophone », ton cœur deviendrait calleux (dur, rugueux) !

Avec ton verbe galeux, MÉON, tu n’édifies point ton monde ; tu assombris toutes les interprétations, toutes les compréhensions. Généralement, la pourriture, lorsqu’elle est soumise aux rayons de soleil, sèche. Ce n’est pas le cas avec ce que tu dis et ce qui se passe au NOSO. Tout ce qui est entrepris par les autorités établies rime avec la sédimentation d’une inguérissable tavelure (au sens de grosse blessure ou gangrène).

Tu es affecté, par la loi, par le Décret présidentiel discriminant, à garantir l’épanouissement du goût et de l’intelligence de jeunes Camerounais. Cette mission divine est désormais compromise : à force de courbettes et de compromissions, on ne voit plus très loin. Tu sers, servilement, une oligarchie administrative, militaire et économique qui s’est constituée en parasite, sous l’épiderme de la nation. Elle exploite cyniquement le peuple en l’empoisonnant avec de faux espoirs, la peur et la mort.

Ces corps chétifs bafoués à Kumba, sur la mémoire desquelles tu bâtis ta réputation et ta fortune, ces anges dont tu as commandité le meurtre par ton intolérance et tes rancœurs mortelles, t’envoient, de l’au-delà, le message suivant : « Le bien c’est ce qui est à la fois joli et touchant » !

MÉON, résiste au naufrage de la haine qui te séduit ! Vaincs l’abjecte lassitude qui t’emporte dans les prairies ensanglantées de la malchance et de la malédiction en quoi consiste la théorisation des crimes d’État. Sois moins orgueilleux de ton humanité amputée, sinon tu seras classé parmi des sujets superflus. Crée-toi un nouveau corps qui puisse ressentir le monde et greffe-toi un nouveau cœur plus enclin à l’empathie. L’insensibilité est la pire des misères en cette vie. La vie, elle-même, n’est pas un cauchemar.

Ton dieu est un tortionnaire. Oublie tes souffrances et ambitionne de panser les blessures et les meurtrissures lointaines.

Toute appartenance doit être éprouvée, dépassée, au profit de fécondes interdépendances.

MÉON, l’âme humaine est un chant amoureux !

Fridolin NKE

Expert en discernement

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