La crise post-électorale en Guinée compte ses morts
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Les forces de défense et de sécurité guinéennes ont tiré à balles réelles contre les manifestants au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre, accuse dimanche Amnesty International dans un communiqué.

S’appuyant sur des récits de témoins, des images satellites et des vidéos authentifiées, l’organisation de défense des droits de l’Homme déplore « de nombreux morts et blessés », des destruction d’habitations, ainsi que des perturbations et des coupures d’internet et des liaisons téléphoniques.

Le ministre de l’Administration territoriale, dans une déclaration lue à la télévision nationale, a annoncé vendredi la réquisition de l’armée « pour maintenir l’ordre partout où besoin sera sur l’ensemble du territoire national ».

Sur la base d’images satellite, Amnesty « est en mesure d’affirmer que des éléments des forces de défense et de sécurité détenteurs d’armes de guerre en ont fait usage dans plusieurs localités, dont Conakry et Labé. »

A Labé, des balles et des douilles de 7,62 x 39 mm ont été récupérées. Ce calibre correspond aux armes de type AK/PMAAK fréquemment utilisées par des membres des forces de défense et de sécurité guinéennes en dépit des dénégations des autorités, précise Amnesty.

L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) a affirmé vendredi que 27 personnes avaient été tuées par balles depuis le 19 octobre, dont 18 à Conakry, 3 à Manéah, 3 à Labé, une à Mamou, une à Télimélé et une à Pita.

Le Front national de Défense de la Constitution (FNDC, société civile) pleure deux coordinateurs tués par balle à Conakry et à Pita.

Le bilan réel est difficile à établir mais s’élève sans doute déjà à plusieurs dizaines de victimes, selon Amnesty.

Cellou Dalein Diallo est prisonnier de sa maison encerclée par la police depuis qu’il a proclamé sa victoire à la présidentielle sur la base du décompte des voix opéré par l’UFDG, estimant avoir remporté l’élection avec 53% des suffrages.

Profitant d’un retour temporaire de la connexion, il a écrit sur facebook que son parti refusait » les faux résultats proclamés par la CENI » et continuait « les manifestations pour protester contre le hold-up en cours et exiger la vérité des urnes. » Il a également appelé ses partisans à ne pas « suivre Alpha Condé dans l’ethnicisation du conflit qui n’est que politique. »

Le FNDC a lancé pour sa part une grande campagne citoyenne pacifique, au slogan « seule la lutte libère, Alpha Condé doit partir », à partir de lundi. Le front entend perturber l’exploitation minière, la circulation ferroviaire et routière, « rendre invivable la cohabitation avec les familles des membres des forces de l’ordre » et bloquer tous les services de l’Etat « sauf les structures sanitaires et les ambulances. »

Sans surprise, la Commission Electorale contrôlée par le parti au pouvoir, a annoncé samedi qu’Alpha Condé avait été élu dès le premier tour, avec 59,49% des voix, pour un troisième mandat.

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