IL FAUT LAISSER LE TEMPS AU TEMPS
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Pour soi-disant accélérer l’évolution du Cameroun, certains prétendent imposer une organisation institutionnelle qui s’oppose aux réalités sociologiques fondamentales du pays.

A l’appui de leurs thèses, ils évoquent les élections et les nominations des Noirs et des Asiatiques dans les hauts postes des pays européens américains, comme Barack Obama ou le maire de Londres.

Bien entendu, personne ne peut nier ces importantes évolutions, mais il faut absolument les inscrire dans une dynamique évolutive qui intègre un grand nombre de facteurs et qui se mature au cours du temps.

Il y a à peine 60 ans que ce Barack Obama que les Américains ont choisi comme Président ne pouvait même pas entrer dans un bus occupé par les Blancs, ni dans un bar de Blancs, et encore moins une Université de Blancs.

En France, en Grande Bretagne, les Noirs peuvent désormais convoiter tous les postes. Mais il y a à peine un siècle, l’idée même qu’un Noir puisse participer activement à la gestion d’une Communauté ayant des Blancs ne pouvait pas traverser l’esprit.

C’est progressivement que ces évolutions s’intègrent.

On ne saurait bâtir une Communauté humaine sur la base des aspirations des dirigeants ou d’un groupe, en méconnaissance du niveau d’évolution de cette communauté.

C’est cela qui a détruit les régimes communistes et entrainé l’explosion de leurs États (Yougoslavie, URSS).

Au Cameroun, l’idée qu’on puisse supprimer l’autochtonie ou des concepts comme l’équilibre régional au motif qu’on bâtirait une Nation relève de la pure folie. Les Communautés sont encore trop vivantes pour qu’on puisse imaginer un État qui n’en tienne pas compte.

Peut-être certains semblent encore l’oublier : il y a à peine deux siècles, juste avant que les Allemands ne viennent pacifier et fixer les peuples sur leurs territoires actuels, ceux qui viennent plastronner à Yaoundé, Douala, Maroua ou Bamenda ne pouvaient même pas regimber hors de leurs territoires tribaux.

Ils ne pouvaient même pas broncher, peut-être même pas circuler !

Ils auraient été réduits en esclaves et vendus aux Arabes, voire transformés en méchoui et dévorés au cours de sinistres agapes cannibales.

Nous n’en sommes plus là et nous avons évolué, mais cette évolution n’est pas irréversible ! Il ne faudrait pas que par précipitation, certains tentent de forcer les Communautés qui vont se rebiffer et mettre fin à une évolution qui tente de les dissoudre, au profit d’une entité coloniale insipide appelé « Nation camerounaise » ou même au profit d’autres communautés qui viennent les absorber sur leur territoire !

Il faut laisser le temps au temps.

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