Abdelaziz Moundé recadre MATHIAS ERIC OWONA NGUINI
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CHER MATHIAS ERIC OWONA NGUINI,

AUCUN SUD-AFRICAIN, MALGACHE, AMERICAIN OU FRANCAIS N'A JAMAIS ETE CONDAMNE PARCE QU'IL DEMANDAIT OU DEMANDE LA DEMISSION DU PRESIDENT, " UN POUVOIR, UNE AUTORITE CONSTITUES "...

  • Les Gilets jaunes, des députés de divers bords politiques, très régulièrement, à travers manifestations, marches, sit-in, pétitions, tribunes de presse, plaidoyers demandent la démission d'Emmanuel Macron. Lui comme nombre de ses prédécesseurs, en mai 68 pour de Gaulle, comme en 1997 pour Jacques Chirac et bien d'autres moments de mobilisation. Jusqu'ici, dans les annales judiciaires, aucune condamnation n'a jamais été prononcée contre un citoyen qui vitupère et demande au président de " partir, dégager, démissionner ou quitter le pouvoir " !
  • Aux Etats-Unis, le mouvement anti-Trump, très actif sur plusieurs fronts, est monté plusieurs fois au créneau, pour appeler à la démission, au départ du 45e président américain. Cela a d'ailleurs été le levain de la procédure constitutionnelle, dite d'impeachment, donc de destitution, portée par des parlementaires démocrates, d'opposition. Procédure à laquelle le président des tweets n'a échappé que sur un fil. Avant lui, Nixon, suite à des révélations d'un scandale, celui dit du Watergate, par la presse, a démissionné, en cours de mandat. Aucun etatsunien n'est aujourd'hui dans un pénitencier, n'a une balafre pour cela.
  • En Afrique du Sud, aucun contestataire de Jacob Zuma, pays dans lequel est prévue une procédure de destitution, n'a été inquiété par la justice ni gazé pour avoir demandé sa démission. Aucun !

Le pouvoir, l'autorité constitués ne sont pas des veaux d'or ; des fonctions sacrées. Ils sont, en démocratie, contestables, bien que protégés par des dispositions légales. Ils sont critiquables, n'ayant ni le sceau de la surannée infaillibilité pontificale ni la couronne de la monarchie absolue. Cette divinisation du pouvoir qui fait d'Etoudi, le Ciel et de son locataire, une sorte de Yahvé tropical.

Un citoyen qui n'est pas content de son maire, de son député, de son sénateur, de son président est dans la plénitude de ses droits pour manifester par des moyens pacifiques et légaux son mécontentement, demander sa démission ; exiger une enquête à son égard ; critiquer et contester sa gestion, sa gouvernance.

C'est le sens même de la modernité citoyenne et démocratique, soit la faculté de diversifier les modes d'action et de participation politique. Et il ne faut pas écrire en majuscules ou en jargon obscur, il ne faut pas de thèses doctes pour s'en rendre compte.

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