DELINQAUNCE : Un jeune homme jugé pour violence sur ses parents
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Il est soupçonné d’appartenir à un ordre mystique dans lequel on lui exige de sacrifier ses géniteurs. Face aux difficultés de réaliser la basse besogne, il a opté de les troubler.

Depuis trois mois Sauvekipe* médite son sort à la prison centrale de Yaoundé. Il a comparu devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 16 juin dernier. La trentaine sonnée, arborait une culotte et un maillot de football de couleur jaune, dossard numéro 10. Beaucoup attendaient sans doute de suivre l’histoire d’un grand sportif. Mais le jeune homme excelle dans un registre peu reluisant, il a pris l’habitude de violenter ses parents, ses frères y compris. Le ministère public l’a traduit devant la justice pour qu’il réponde des supposés faits de violence sur ascendants. Il plaide coupable.

Papa Honoré, le père de Sauvekipe, a fait un témoignage plein d’émotion et d’affection. Il raconte que leur domicile famille situé au quartier Madagascar à Yaoundé s’apparente désormais à un champ de guerre. Son fils incriminé y sème la terreur. Selon lui, tout le monde dort avec un oeil fermé.

«Quand il rentre de ses marches, c’est les problèmes à la maison. Tout le monde est mal à l’aise. Au moindre reproche, il sort la machette pour nous frapper. C’est terrible! ». Il révélé quelques scènes de violence. De retour du travail, il s’est couché sur le canapé. Il était surpris dans sa sieste par plusieurs coups de machette et des coups de poings. Il n’a eu la vie sauve que grâce à la prompte intervention des voisins. Son épouse, mama Brigitte, la mère de l’accusé, n’est pas épargnée. Alors qu’elle préparait le repas, son fils l’a surpris dans la cuisine avec des coups de poings. «Il a versé toute la nourriture au sol. Il a frappé sa mère sa mère.

Sans les voisins attitrés par les cris. Il aurait pu la tuer. Il a tenté de s’enfuir on l’a interpellé et conduit à la brigade». Mama Brigitte écoutait les débats assises au fond de la salle d’audience égrenant son chapelet. «Où sont les autres enfants ?», interroge le tribunal. Le témoin explique que les frères de l’accusé «sont éparpillés». Apeuré par les évènements, ils ont trouvé refuge auprès de leurs oncles. Le juge a demandé à papa Honoré si son fils récalcitrant lui pose des problèmes particuliers. Le témoin a répondu par la négative. «Je lui donne tout ce qu’il veut. Je lui ai offert une moto avec le plein de carburant pour qu’il se débrouille. Il a tout vendu». Il a ajouté : «Je lui a donné sa parcelle de terrain pour faire ses champs. Il refuse. Même dans le village de sa mère il y a beaucoup de terrains».

Sacrifice humain

Papa Honore a une idée sur la situation de son enfant. Il le soupçonne d’avoir intégré un ordre mystique dans lequel on lui demanderait de faire des sacrifices humains. Il indique que son fils lui avait demandé de l’amener chez son oncle prête exorcise officiant dans une localité du département de la Kadey. Lorsque le prélat avait débuté «les séances de délivrance », Sauvekipe a exigé qu’ils rentrent ne voulant pas se «confesser». «Il a déjà mangé pour les autres ! On lui demande la tête de ses parents. Il pratique la grande sorcellerie. Tant qu’il ne le fera pas, on ne sera pas tranquille.»

Dans sa brève prise de parole, Sauvekipe, a présenté ses excuses à ses parents promettant ne plus recommencer. Ironie de l’histoire. L’accusé n’est pas un inconnu de la juridiction. C’est le juge en charge de l’affaire qui l’avait condamné lors d’une autre procédure judiciaire pour les mêmes faits. «Je me souviens vous avoir déjà condamné ici. Vous avez promis la même chose. Vous êtes assez costaud, vous pouvez aller faire les champs. Quelle est cette histoire où vous violenter vos parents avec la machette», déclare le juge. Avant de demander à l’accusé de choisir la durée de sa peine d’emprisonnement. «Trois mois seulement», réagit l’accusé.

«Une fois sorti de prison vous n’allez plus porter main sur vos parents ?», renchérit le juge. Sauvekipe va ronronner des réponses inaudibles. Son père va l’enfoncer en indiquant qu’après chaque forfait il fait «le même cinéma» précisant que son fils prend régulièrement du cannabis et beaucoup d’alcool. Le tribunal lui a demandé s’ils sont toujours en contact.

«Il m’a même appelé ce matin. Je ne pars pas seulement lui rendre visite en prison mais je lui envoie de l’argent et la nourriture chaque jour. Je suis dépassé ! Personne ne peut faire son enfant pour le voir condamner», répond papa Honoré. Le verdict est attendu ce 21 juillet. Si Sauvekipe est reconnu coupable il encourt jusqu’à la peine de mort.

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