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© Mutations : Lucien Bodo
- 27 May 2020 09:52:00
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CAMEROUN :: COVID-19 : Le frein de vie de l’Etat :: CAMEROON
Le débat sur les dépenses prioritaires en cette période de pandémie enfle après la décision du gouvernement d’allouer plus de 4 milliards Fcfa pour l’achat des véhicules des députés.
Par une décision signée du 12 mai dernier, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, autorise le déblocage de plus de 4 milliards Fcfa. Somme représentant les primes accordées aux députés nouvellement élus pour l’achat de véhicules de fonctions et d’équipements divers. Aux yeux d’une frange de l’opinion, ce choix pose problème. En effet, après avoir dépassé la barre la symbolique de 5000 cas, le Cameroun est désormais l’un des pays de l’Afrique subsaharienne les plus touchés par le COVID-19.
La pandémie a infligé un sérieux revers à l’économie, comme l’a reconnu lui-même le chef de l’Etat dans son discours du 19 mai dernier. Pour Paul Biya, « nous nous trouvons aujourd’hui en face de nouveaux défis liés à la forte baisse des places boursières, à la chute des cours des matières premières et à un fort ralentissement imprévu de nos échanges commerciaux.
La pandémie du coronavirus a donc un impact négatif sur l’économie mondiale ainsi que sur la nôtre ». Et afin de ne pas sombrer complètement, le président de la République instruit au gouvernement de « se montrer ingénieux et inventif pour maintenir nos équilibres financiers, contenir le taux d’inflation, et réguler l’activité économique de manière à sauvegarder la stabilité et la paix sociales ».
En 2020, d’après les projections du ministère des Finances, le budget de l’Etat devrait être dégraissé de 800 milliards Fcfa. Conscient de ce que ses recettes vont fortement reculer par rapport aux prévisions de la loi de finances du fait du COVID-19, le pays a négocié et obtenu des moratoires pour ce qui est du paiement de sa dette extérieure. Le dernier cas en date est la décision le 19 mai dernier de sept pays du Club de Paris, un groupe de créanciers informels, d’autoriser le Cameroun à ne pas payer sa dette cette année.
Par ailleurs, le pays affronte quelques difficultés dans la prise en charge du coronavirus. Celles-ci sont liées à la disponibilité des tests de dépistage, de médicaments, ou encore des appareils respiratoires. Fort de tout ceci, il était attendu par beaucoup un coup de frein retentissant concernant le train de vie de l’Etat. La décision du Minfi en rapport avec les députés va à l’encontre de cette attente. Les experts estiment que pour aboutir à un usage plus efficace des ressources de l’Etat en ces temps difficiles, il faudrait redessiner l’échelle des urgences.
« La chose la plus urgente et orthodoxe à faire c’est de procéder à un collectif budgétaire. Lequel va permettre de redéfinir les priorités et de réallouer les dotations budgétaires en fonction de ces priorités. Et là, on pourrait apprécier la pertinence de dépenser la même somme d’argent pour les véhicules des députés ou pas. On ne peut pas se focaliser uniquement sur le cas des députés. Il faut que ce soit une stratégie d’ensemble qui concerne tout le budget de l’Etat », estime l’économiste et expert en finances publiques, Ariel Ngnitedem.
Ce dernier rappelle que « lorsqu’on préparait le budget de 2020, le coronavirus n’était même pas dans les plans. La priorité c’était par exemple l’organisation du Chan 2020 et la préparation de la Can 2021. Ce n’est plus d’actualité. Ce qui fait qu’il y a un certain nombre de poches de dépenses qui peuvent disparaitre ». La disparition ou la réduction des enveloppes destinées à ces lignes budgétaires permettrait à l’Etat de faire de grosses économies.
Collectif budgétaire
Au ministère des Finances, l’on confirme qu’un collectif budgétaire est effectivement en cours de préparation. Le projet de loi devrait être déposé au Parlement dès la prochaine session de juin. Afin de réaliser des économies et surtout pour être en phase avec le contexte économique défavorable, certaines administrations verront leur enveloppe être réduite.
Une source insiste toutefois sur le fait que la décision du Minfi concernant les députés est tout à fait légale. « Il s’agit d’une dépense statutaire. Le ministre est dans son rôle. Lorsqu’un député est élu, il lui faut des crédits pour la dotation en véhicules et d’autres dépenses. C’est la même chose avec les ministres nouvellement nommés. Ces véhicules c’est des outils de travail », explique ce responsable.
Ce dernier ajoute que c’est aux députés eux-mêmes de décider de renoncer à ce privilège ou de proposer un autre usage de ces fonds s’ils en ont envie. Des propos qui n'évacuent pas le débat sur l'opportunité de cette dépense en cette période de coronavirus.
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