Morts du Covid-19 : Inhumation accélérée
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Pour éviter des contaminations dues à la manipulation des corps, les victimes sont inhumées dans les 12 heures qui suivent le décès, en présence de quelques membres de la famille sous l’encadrement des autorités sanitaires.

C’est la procédure, pas de débat. Les corps des personnes décédées de maladies infectieuses, comme le Covid-19 sont enterrés au plus tard 12 heures après le constat du décès. Une procédure qui fait mal à plus d’un, mais qui doit être appliquée. Martine N., en a encore un goût amer. Son frère aîné décédé des suites du Covid-19 dans la ville de Douala a tout de suite été enterré en son absence. Résidente dans la ville de Yaoundé, elle n’a pas vu le corps et elle ne le verra plus jamais.

Difficile de lui arracher des mots. La jeune dame encore sous le choc, ne s’imaginait pas convoler en justes noces sans son frère qui aurait dû avoir l’honneur de la conduire à l’autel. « Cette situation est très difficile pour moi. Je ne pouvais pas déjà le voir quand il était à l’hôpital et maintenant il s’en est allé sans que je ne lui dise aurevoir (…). Il ne sera pas présent à mon mariage », dit-elle, effondrée. À sa résidence, l’ambiance est morose. Elle a néanmoins décidé de lui rendre hommage à sa manière. À l’entrée de la maison, juste une photo du défunt et des bougies, puis, des chansons religieuses. Pas de programme donc, de deuil, juste des visites des proches qui viennent consoler la famille.

Même ambiance dans plusieurs autres familles qui ont perdu des proches des suites du Covid-19. La peine de ne pas voir son frère, père, sœur, pour la dernière fois leur reste en travers de la gorge. Chez Valdès P., l’émotion est encore plus grande. Son père décédé en France suite à cette épidémie a été incinéré. Une règle qui reste inconcevable pour la famille, purement traditionnaliste. Par le préfet des hauts plateaux, Ousmanou Yampen, c’est une situation difficile, mais il faut sensibiliser au maximum les populations. Le chef de terre explique qu'il lui a été rapporté que certains malades du Covid-19 refusent d’aller à l’hôpital de peur de mourir sans bénéficier d’un enterrement à « l’Africaine ».

Une réaction pourtant dangereuse selon les professionnels de la santé. L’un des médecins du Centre des opérations des urgences de Yaoundé qui a requis l’anonymat explique : « Pour les corps déclarés Covid-19, la procédure veut qu’ils ne soient pas déplacés et qu’ils soient enterrés dans les heures qui suivent. Cela est fait avec la collaboration des hygiénistes de la mairie, qui vont procéder à l’inhumation du corps. Avec une épidémie comme celle-ci, on ne peut pas autoriser un enterrement normal. Parce qu’on ne sait pas quel est le degré de contagion du corps.

Les maladies extrêmement contagieuses comme celles-ci, il vaut mieux ne pas déplacer le corps. Généralement les corps sont plus contagieux que l’orque le sujet est vivant ». Les médecins exhortent les familles à faire montre de compréhension dans cette situation. Car le corps d’une personne déclarée Covid-19 doit être rapidement traité et enterré en présence de quelques membres de la famille, sous l’encadrement d’une équipe médicale.

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