Qui a tué Johson Ekoutou ?
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FRANCE :: Qui a tué Johson Ekoutou ?

L'affaire fait grand bruit dans l'hexagone. Le corps saisit du Camerounais de 52 ans, décédé le 08 avril dernier, à l'hôpital privé Paul D'égine de Champigny sur Marne, en régions parisienne, sera déplacé ce mardi, 14 avril, pour autopsie. Les circonstances de sa mort restent troubles.

De quoi est mort exactement Johson Ekoutou ? Difficile de répondre à cette question, pourtant basique et ordinaire en pareilles circonstances. Le Certificat de décès délivré le 8 avril 2020 par le Dr François Bart, ne mentionne aucune indication sur les causes de la mort. Une situation qui semble confirmer, aux yeux de Rose Nicole Ninga épouse Ekoutou, les soupçons de flou et de méprise autour du décès de Johson. D'autant plus que d'autres signes tout aussi troublants ont attiré l'attention de la veuve éplorée, dès l'admission de son mari à l'hôpital quelques jours auparavant. « Mon mari est entré à l'hôpital pour de simples maux de tête, pour y laisser sa vie.

Rien ne laissait penser que ça pouvait être grave. Même l'équipe médicale de l'ambulance qui est venue le chercher à la maison m’a assuré qu'il allait rapidement rentrer à la maison », raconte Mme Ekoutou, qui travaille elle-même dans le milieu hospitalier, à l'hôpital Henri Mondor. Elle avait donc de bonnes raisons de considérer, sous réserve d'un avis médical, que Johson Ekoutou avait juste mal à la tête.

Déplacement du corps ce mardi pour autopsie

Sauf que le 8 avril au matin, elle reçoit le coup de file du médecin qui a produit le certificat de décès. Le Dr François Bart lui indique que son mari est mort à 2h00 des suites du Covid-19. La brave dame n'y croit pas du tout. Surtout que le certificat de décès, qui porte l'heure du décès à 2h30, ne dit mot sur les causes de la mort. Pire, il mentionne l'autorisation de « don d'organes » du corps sans vie. D'où la colère et l'incompréhension de la veuve. « L’hôpital Privé Paul d'Egine de Champigny (Ramsay-Santé) a pris les organes de mon mari atteint du Corona sans mon accord, depuis quand prend-on les organes d'une personne atteinte du Coronavirus ? », s'interroge Rose Nicole Ninga Ekoutou, inconsolable.

Dès le lendemain de l'hospitalisation de son mari, Rose Nicole appelle pour prendre les nouvelles et le corps médical la rassure, parlant d'une simple mise en observation. Elle réitèrera ce rituel chaque jour. Johson lui dit même qu'il ne se sent pas à l'aise avec le personnel, appelant même clairement son épouse à « le sortir de là, de peur qu'il y laisse sa vie ». Elle va ensuite entendre dire de la bouche du corps médical que « l'état de son mari n'était ni grave ni rassurant ».

Un langage étrange pour qui connaît les termes du milieu médical où, on parle plus souvent d'un « état de santé stable », « rassurant » ou « dégradant », voire de « pronostic vital engagé », « réservé »...

Rose Nicole Ninga Ekoutou, qui a pris un avocat et demandé que le corps soit bloqué dans l'attente d'une autopsie, va obtenir, après plusieurs tentatives, de voir le corps de son mari à la morgue de l'hôpital. « En fait, je n'ai pas pu voir son visage. On ne m'a montré que sa nuque. Il était dans un drap. Pour quelqu'un qui est mort du Covid-19, il aurait dû être dans une housse », affirme-t-elle.

Le week-end dernier, elle s'est déplacée encore pour obtenir les effets de son défunt époux auprès de l'hôpital privé Paul D’Egine de Champigny sur Marne. Un hôpital qui a déjà fait parler de lui, il y a quelques semaines, deux de ses salariés étant impliqués dans un trafic de respirateur cardiaque qu'ils vendaient sur Internet. L'un des salariés a reconnu les faits.

Le corps de Johson Ekoutou doit être déplacé ce mardi pour l'autopsie. Si la préfecture du Val de Marne donne son accord pour cette opération, on pourra alors avoir le net quant aux causes de sa mort.

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