Le MRC, La politique électorale et révolutionnaire à Yaoundé
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Le boycott du processus électoral par le MRC à Yaoundé va au-delà du simple refus de donner une onction légitime ou démocratique au régime de Yaoundé.

Le CL2P a maintes fois prouvé que l’indépendance de l’Afrique française n’était qu’un faux récit de progrès intégré aux changements de modes de domination, où la présidence était en réalité une arme de domination de masse. C'est ce qu'on appelle un régime présidentiel doté d'un pouvoir exécutif renforcé, où les contrôles et contrepoids sont inexistants, de sorte que le pouvoir judiciaire et le législatif doivent se rapporter au Président. Dans ce contexte, le présent est juge et jury; et le pouvoir est de facto privatisé entre ses mains car son pouvoir souverain décide au quotidien qui doit vivre et qui doit mourir.

Il joue également le rôle de Chef Terre, ce qui signifie qu'il contrôle non seulement les propriétés privées, mais également les personnes qui y vivent avec tous les hubris et désinhibitions qui accompagnent ce pouvoir absolu, en particulier dans le contexte du pouvoir illimité, du capitalisme racial et de l'évidement déclassement de la classe moyenne puis de toutes les formes de médiation qui résistent à l'hallucination consensuelle imposée par ce système d’addiction au pouvoir.

En boycottant les élections, Maurice Kamto va au-delà de la politique politicienne pour aborder le problème de la conscience nationale et plaider pour un changement de système, dans lequel la souveraineté ne constitue pas seulement un contrôle hobbesien de la terre et de la population, mais un nouveau régime politique où le pouvoir est défini par la responsabilité et la capacite de faire respecter les droits politiques, puis écouter le peuple au lieu de l’instrumentaliser.

Ce boycott est en cela révolutionnaire, car il constitue un coup mortel contre une politique électorale qui est basée sur de ce que Joel Didier Engo appelle «la politique du bantoustan », qui ne fait pas que délégitimer une expérience politique rationnelle, car motivée par les tensions tribales ; et par laquelle les gens se font confiance entre eux (au nom de leurs origines ethno-tribales), mais pas à leurs compatriotes qui sont considérés comme des potentiels traitres donc des suspects en puissance. C’est une forme de tribalisme insensible aux instincts démocratiques enracinée dans la masculinité toxique, la mentalité de la loi de la populace tribale et ses théories du complot.

Avec les multiples problèmes auxquels le Cameroun est confronté aujourd’hui, nous voulons non seulement changer cet imaginaire national rétrograde grâce à des personnes dignes de confiance, formées et compétentes pour diriger le pays avec respect, écouter le peuple sans juger ni se moquer de lui et à même de négocier avec lui en toute empathie et bonne foi, puis de transmettre le pays à la génération suivante mieux qu’elles ne l’ont trouvé.

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