Maurice Kamto fait foule à Gouache
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Parti de Yaoundé pour aller sur le site du drame de Gouache se recueillir, le voyage du leader du Mrc à l’Ouest du pays s’est mué en une ferveur populaire de Makenene à Bafoussam. Maurice Kamto en fusion inédite avec ses partisans.

Makenene, Tonga, Bandjoun, et enfin Bafoussam. Tout est inopiné et traduit toute la spontanéité d’un amour d’une ville, d’une localité pour son leader. Maurice Kamto, est à chaque fois descendu de son véhicule pour communier avec la foule le long de son itinéraire vers Gouache. Avec des branchages d’arbre de paix et les bannières tricolores, c’est une marée humaine qui accompagne le promoteur de la renaissance du Cameroun vers les pinacles de la démonstration de sa force de frappe politique. Ce n’est pas exagéré de le dire, dans une région où tous les symboles ont un sens fort. A Tonga, une militante lui a remis en signe de bienvenue un bébé, pour lui témoigner toute la dimension des attentes que le peuple camerounais place en lui, pour le travail qu’il aurait à abattre pour atteindre son ambition politique. A Tonga, le leader du Mrc a compris qu’on lui demandait de travailler comme une maman qui prend délicatement soin de son nourrisson, avec passion et patience.

L’autre symbole fort est celui de la paix. La floraison de cette plante mythique, le long des rues, traduit dans la spiritualité de la région l’état de conviction, de foi que cet enseignant de droit a un message qui sied avec cette partie du pays. Tout était bien compris, entre Maurice Kamto et ses partisans. Si dans les autres villes traversées, l’accueil de ses militants a été affectueux et sommaire, à l’entrée de la ville de Bafoussam, les choses vont prendre une autre dimension, comme si la ville l’attendait depuis les lustres. Des motos taximen de manière spontanée, vont constituer une haie autour de son véhicule, se disputant la vedette avec d’autres militants et sympathisants qui galopent de joie près de lui, excités d’être si près de leur champion.

La discrétion des forces de l’ordre

Les chants populaires fusent tant de la tête que de la queue du peloton de ce long convoi bigarré, qui se fraie péniblement un chemin sur les artères de la ville vers Gouaché, le lieu du drame où une quarantaine de personnes ont perdu leur vie. Combien de temps a-t-il fallu pour traverser toute Bafoussam pour atteindre Gouache, vers l’autre sortie pour aller à Bamenda ? Deux heures ? Quatre heures, ou un peu plus ? Il faut le dire, que jamais dans cette ville, on a vu une telle mobilisation grandeur nature. C’est à seize heures, qu’il amorce la descente de Gouache, alors qu’il est entré dans la ville peu après midi. Visiblement, cette démonstration monstre de la popularité de Maurice Kamto dans les rues de Bafoussam, témoigne comme on a pu lire sur certaines pancartes, de la volonté de Bafoussam, par ailleurs la ville natale de Maurice Kamto, de crier ou de dire que « L’Ouest n’a pas tourné le dos à Kamto ».

A voir la dimension de la foule derrière le leader du Mrc, on s’inquiétait au fur et à mesure qu’elle grandissait, des possibilités de dérapages faute d’encadrement. Aucune force de l’ordre en tenue, en vue, laissant le soin aux militants eux-mêmes de se discipliner. C’est ici le lieu de féliciter d’emblée cette attitude des forces de l’ordre, car une intervention aurait pu être interprétée comme une manœuvre pour empêcher l’accès ou l’arrivée sur le site de la part des militants. Dans une atmosphère si euphorique, tout peut basculer et devenir contrôlable. Le portail des camerounais de Belgique. Une mention spéciale aux autorités de la ville qui ont donc laissé aux membres du Mrc d’organiser eux-mêmes la sécurité. A Gouache, on a vu des jeunes gens se tenir par la main pour former un cordon de sécurité. Sur les lieux du drame, une foule compacte attendait l’homme.

Une nouvelle ère pour le Cameroun

Depuis combien de temps était-elle là ? Sortis des classes, les élèves sont tous autant mobilisés. Comment comprendre une telle liberté accordée à Maurice Kamto de se mouvoir contrairement à tout ce qu’on a toujours vu depuis l’élection présidentielle de l’année dernière ? On en était à croire que c’est une ère nouvelle que le pouvoir accorde aux libres manifestations des partis politiques de l’opposition jusqu’à ce la décision d’interdiction de meeting du Mrc à Douala vienne doucher les espoirs de tous ceux des militants qui déclaraient une foule monstre. Déjà, par la taille de la mobilisation à Bafoussam, les observateurs avisés étaient acquis que le pouvoir ne permettrait aucunement une répétition dans les rues de Douala. Maurice Kamto, par ce qu’on a vu à Bafoussam, a pris une autre dimension.

Une certaine frange de l’opinion avait estimé qu’il sortirait de la prison avec une aura en lambeaux. C’était sans compter avec les des réalités subjectives ou congénitales aux Camerounais. On voit bien que par son engagement déterminé d’atteindre un objectif, le challenger de Paul Biya fédère chaque jour un peu plus autour de lui des forces tenaillées par la volonté de changement. Bafoussam, vient de tordre le cou à ceux qui estiment que les Camerounais sont désintéressés de la chose politique. La passivité ou la léthargie tant décriée des citoyens, est en train de fondre au soleil comme peau de chagrin. Et c’est la conscience démocratique qui se ragaillardie de toute évidence, sortant peu à peu de tous les clichés rébarbatifs.

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