GRAND DIALOGUE NATIONAL, Déclaration de principe (2): Claquer la porte ? C’est NON, NON, ET NON !
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CAMEROUN :: GRAND DIALOGUE NATIONAL, Déclaration de principe (2): Claquer la porte ? C’est NON, NON, ET NON ! :: CAMEROON

L’histoire des peuples, l’histoire de notre pays, l’histoire des rapports humains avant même l’histoire des rapports entre les nations, renseignent suffisamment, sur les conséquences lourdes de regrets et de désolations, de la politique de la chaise vide, de la politique des sautes d’humeurs et des coups de tête.

C’est le boycott par l’URSS du Conseil de sécurité en 1952, qui permit aux Etats Unis de faire passer une résolution autorisant l’envoi des troupes sous le parapluie de l’ONU en Corée, justifiant et légalisant le corps expéditionnaire américain qui y stationne jusqu’à ce jour. L’une des erreurs de l’UPC fut exactement l’extrême rigidité face à un colonisateur dirigé par le Général De Gaulle qui se montra tout de même disposé à des concessions. Plus proche dans le temps contemporain, il y a le boycott de la tripartite par les forces authentiquement nationalistes et patriotes, suivi du boycott tout autant des élections législatives qi suivirent. Nous payons et nous payerons encore et pour longtemps, ces graves bévues.

Tirant les leçons du passé et s’imprégnant des réalités actuelles, le Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR – PMDR), exprime des regrets profonds, s’agissant des bruits aussi inutiles que dommageables, qui enfument l’air avec les déclarations tonitruantes de quelques leaders d’opinion et chefs de partis sur « ON CLAQUE LA PORTE ». On claque la porte pour aller où donc?

L’étape actuelle de notre pays et le moment crucial voire décisif que constitue l’appel de Paul Biya au dialogue, commande, nous l’avons suffisamment répété et martelé, une exigence d’humilité extraordinaire et un sens du sacrifice exceptionnel. Ce n’est ni le temps des accusations même fondées, ni l’occasion d’expression d’un amour propre sectaire et cruellement égoïste.

Le Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR – PMDR), observe, que les principaux acteurs récalcitrants à s’intégrer dans le processus du Grand dialogue en cours, sont presque tous de pures fabrications du système dont ils croient pouvoir se présenter comme des opposants irréductibles, dans l’intention de tromper l’opinion et de se positionner dans le sens d’une éventuelle rotation prochaine du vent. Le peuple les connaît, et ne supportera pas une telle manipulation. Le passé de chacun de nous témoignera pour lui, et la postérité saura valoriser ceux qui auront fait preuve d’autocritique, d’humilité, de loyauté et d’honnêteté quel que soit le camp, l’idéologie, la doctrine et le parti au service au Cameroun.

Le Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR – PMDR), fait connaître ouvertement et sans réserve aucune, sa position selon laquelle :

1 - La concentration des accusations sur le président et l’exigence de son départ ne résolvent aucun problème radicalement, dès lors qu’un dialogue sur l’enclenchement d’un consensus sur des solutions de sortie de crise est possible à travers le dialogue. Il faut demeurer dans la logique, la mécanique et le processus du dialogue, maintenant, demain et après-demain.

2 – L’essentiel aujourd’hui, c’est de créer une dynamique pour avancer réellement vers un changement, vers un cadre institutionnel qui satisfasse nos frères et sœurs des deux régions anglophones.

3 – Ni le l’UNC/RDPC, ni le SDF, ni aucun autre parti, ni aucune organisation et ni aucun individu, n’assume et n’assumera de façon solitaire, la responsabilité de l’état de crise dans lequel notre pays est plongé. Nous sommes tous individuellement et collectivement responsables. Tout ce qui s’est fait l’a été avec nous, en notre présence, avec notre intelligence explicite ou implicite, notre approbation, notre passivité ou notre lâcheté.

4 – La synthèse des humeurs vives, des intentions réelles et des proclamations ouvertes, secrètes ou sournoises qui se dégage des échanges, montre sans détours, que la question de la forme de l’Etat, s’impose comme la préoccupation majeure, et le fédéralisme comme exigence incontournable, presque non négociable.

5 – Il doit être clair, suffisamment clair et limpide, que nous avons passé le temps à nous tromper, à jouer avec la vérité, et à frustrer nos compatriotes des deux régions en ébullition aujourd’hui. A ce propos ce n’est pas mentir ni exagérer, que de soutenir, que d’affirmer, que de reconnaître que ce qu’il est convenu de nommer le problème ou mieux les revendications des anglophones, est partagé, soutenu et plébiscité dans toutes les familles originaires de ces deux régions, de haut en bas, et du bas en haut. Cessons de nous tromper, et avançons, avançons en acceptant pour une fois et pour toujours, que derrière la marginalisation clamée, marginalisation réelle et effective, s’exprime au fond et définitivement, la demande insistante, consistante, constante et conséquente du retour au fédéralisme.

6 – C’est faute d’avoir eu depuis 1961, les meilleures institutions, des institutions appropriées pour satisfaire les peuples des deux rives du Moungo, faute d’avoir construit le meilleur système de gouvernance adapté aux attentes, un système équitable, réellement républicain et non discriminatoire, que des revendications sécessionnistes ont fait surface.

7 – Le Cameroun n’éclatera pas et ne perdra ni en auréole, ni en prestige, ni en richesse, ni en solidarité et ni en puissance avec un système fédéral. Au contraire, le système fédéral renforcera le pays, accélérera son développement, encouragera ses populations à travailler plus et mieux, à se valoriser et à s’accepter d’avantage dans une diversité politicienne dont l’expression globale de la représentation internationale, diplomatique, financière et économique, restera homogène et centralisée.

8 – Dans le cadre d’une volonté objective du Chef de l’Etat pour cette option, appliquant entièrement ou partiellement, c’est à dire valorisant des résolutions édictées par le Grand Dialogue national, des aménagements processuels pourraient être arrêtés et un calendrier de

déploiement souple et pragmatique convenu. C’est l’occasion de dire ici, que le discours martial selon lequel, ça passe ou ça casse, est très mal venu et devrait être proscrit. On ne parle pas du destin d’un peuple en ces termes-là et on ne détruit pas aussi facilement un système structurel qui a été bâti en plus de sept décennies et qui a produit des métastases.

9 – IL devrait appartenir à l’intelligence de tous, que dans l’histoire de l’humanité, des peuples, même traités de minoritaires, n’ont jamais été apprivoisés, enfermés, maintenus et soumis contre leur gré dans des cadres institutionnels dont ils ne voulaient pas. Mais il est tout autant vrai, que chaque fois que des gens se sont levés, ont pris les armes pour une guerre de sécession, ils ont été vaincus par un Etat central, dès lors que leur cause ne s’articulait pas sur des bases solides au-delà des fantasmes de quelques illuminés fétichistes et de quelques pouvoiristes en quête de royaume propre, et dès lors que l’expression par des urnes sincères et démocratiques étaient honnêtement possibles.

10 – La chance qui se présente au Cameroun, et dont la grande messe du Palais des Congrès de Yaoundé sert de prélude de concrétisation, est celle, maintenant placée entre les mains du chef de l’Etat, de procéder à des réformes, à une refonte radicalement positive des institutions, de façon à faire regretter toute personne ou groupe de personnes, qui nourrirait des ambitions de sécession. Il n’y a aucun doute que Paul Biya en est conscient au plus haut degré, lui qui plus que quiconque, sait qu’il n’a plus le temps d’attendre ou de manœuvrer autrement, lui qui sait combien ses compatriotes lui en voudront, s’il part en leur laissant un pays profondément divisé ou plongé dans le doute, le malheur et la guerre, lui qui a le souci d’entrer dans l’histoire comme celui qui a apporté la démocratie et la prospérité.

11 – Le pessimisme n’est pas ou plus permit, à la lumière des expériences historiques. IL est constant et quasiment acquis, consacré, que chaque ébauche de dialogue, de rapprochement des parties au moyen d’échanges directs ou indirects, au moyen de rassemblement ou de conférence au sommet, produit toujours des avancées même minimes. Il vaut mieux ces avancées minimes que rien du tout, et c’est pour cela que claquer la porte n’est ni sage ni pardonnable. C’est pour n’avoir pas su ou voulu acter sincèrement, effectivement et honnêtement les avancées minimes de la triparties de 1991, que nous avons plongé dans la crise, crise dans tous les sens en réalité, crise multidimensionnelle et plurielle. La tripartite fut certes un tout petit pas, mais ce fut un pas de géant par rapport à la décennie antérieure. Même si comparaison n’est pas raison, il n’y aucun doute que le Grand Dialogue National, se révélera, et cela quoi qu’il advienne par la suite, un autre grand pas par rapport à l’état des lieux actuels.

Le Mouvement pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR – PMDR), lance à nouveau un appel pour le rassemblement partout et par tous, pour le dialogue, un dialogue que nous entendons, souhaitons et recommandons permanent, un dialogue franc qui traverse la brousse et pénètre dans les lianes, dans les veines des insurgés, dans les cœurs des compatriotes devenus réfugiés dans leur propre pays, sur la terre de leurs ancêtres.

Le Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation en appelle à la mobilisation générale pour l’élimination de toutes les sources de la haine, de la méfiance, de la division et du sectarisme. Pour y parvenir, une seule solution, LE DIALOGUE et toujours LE DIALOGUE

Le Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation rappelle ce faisant, que mille dialogues sans honnêteté sur la nature des problèmes, et sans implication effective de tout cœur et de tous les acteurs, sans appropriation des vraies préoccupations des parties ainsi que de leurs questions contentieuses, n’aboutiront qu’à renforcer les extrêmes et à entretenir des passions dangereuses.

Le Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR – PMDR), renouvèle son soutien à toutes les initiatives d’où qu’elles viennent, de l’intérieur comme de l’extérieure, des individus comme des organisations, qui pourraient favoriser un retour rapide de la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, qui pourraient atténuer les souffrances des populations, permettre aux familles de retrouver leurs villages, leurs cases et leurs champs, permettre aux innocents enfants sacrifiés sur l’autel des incompréhensions et des folies sectaires des adultes, de retourner dans leurs écoles d’origine.

Le Mouvement Populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR – PMDR), condamne toutes les formes de violences et de tortures, et appelle à la dénonciation des promoteurs de la violence, qu’ils procèdent des excès et des égarements des éléments préposés publics ou des éléments privés contrôlés ou incontrôlés.

Le Mouvement Populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR – PMDR), réitère sa conviction pleine, sincère et citoyenne selon laquelle, le Président de la République en lançant l’initiative d’un Grand Dialogue national, s’est résolument placé dans le sens des exigences historiques et des demandes de l’ensemble du peuple camerounais dont il a internationalement la charge, non seulement de la conduite, mais mieux, de l’ordonnancement du destin. Il s’agit du bonheur politique, social et économique pour tous, pour maintenant, pour demain et pour après-demain./.

Le MPDR a parlé./.

Yaoundé, le 3 Octobre 2019

Le Président

SHANDA TONME

Médiateur Universel

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