La crise anglophone en vedette dans les journaux camerounais
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La Crise Anglophone En Vedette Dans Les Journaux Camerounais :: Cameroon

La visite, en fin de semaine dernière, dans le cadre de la crise anglophone, du haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Michelle Bachelet, suscite des passions enflammées dans les journaux camerounais parus lundi, reléguant au second plan les sujets à caractère économique.

«Michelle Bachelet : belle marquise» : c’est par cette manchette sous forme de boutade, agrémentée d’une photo tout sourire de la diplomate onusienne et du président Paul Biya, que Mutations l’audience de vendredi entre les deux personnalités.

Surtout, note le quotidien à capitaux privés, l’hôte du pays, dont le rapport sera décisif en vue de la décrispation sociopolitique, aura été très courtisée à la fois par le pouvoir et l’opposition, cette dernière, mais aussi la société civile ayant, à en croire Émergence, copieusement «chargé» le régime de Yaoundé quant à ses multiples atteintes aux droit fondamentaux.

Pour son confrère gouvernemental, Cameroon Tribune, l’ONU est désormais mieux outillée sur la situation des droits de l’homme dans le pays, Michelle Bachelet s’étant engagée, au nom de l’institution qu’elle représente, à l’accompagner dans la promotion des droits fondamentaux et la résolution pacifique des conflits internes.

L’idée que Michelle Bachelet avait du Cameroun à son arrivée ne sera certainement plus la même, tant l’écart est grand entre les rapports insidieux qui parviennent aux organisations internationales et aux grandes puissances, et la réalité sur le terrain, renchérit L’Essentiel.

Le bihebdomadaire, qui a également suivi avec intérêt la rencontre entre l’ex-présidente du Chili, l’opposition et la société civile, rapporte ainsi l’état d’esprits de ces dernières, qui exige la mise en place d’une commission d’information neutre comprenant des membres d’organes internationaux, l’autorisation de visites dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest aux fins d’établir certains faits irréfutables, mais aussi le déclenchement d’un processus de sanctions individuelles contre les membres du gouvernement, rendu responsable de la violence et du chaos actuels dans le pays.

«Pour plusieurs observateurs, souligne La Nouvelle, il était temps pour le gouvernement d’engager une contre-offensive sur le plan international, pour tordre le cou à toutes ces campagnes de diabolisation du Cameroun.»

Sous le titre «Le sombre dessein de l’opposition», Aurore Plus s’attaque de manière frontale aux adversaires de Paul Biya qui, incapables de se choisir un candidat unique à l’élection présidentielle, semblent avoir retrouvé leur symbiose à travers la crise sécessionniste anglophone et, ignorant les exactions commises par les milices séparatistes sur le terrain, espèrent une intervention militaire étrangère au Cameroun pour accéder au pouvoir.

Tous les péchés convergent donc vers le pouvoir, qui a certes sa part de responsabilité dans la situation actuelle au Nord-Ouest et au Sud-Ouest. Pour cette opposition, qui comme un seul homme s’est déversée sur les réseaux sociaux, après avoir remis ses rapports incendiaires à Mme Bachelet, le contexte camerounais est à ce point pourri que la déflagration est devenue un horizon certain. On a beau tendre l’oreille, personne ne dénonce les tueries, incendies, vols, viols, enlèvements contre paiement de rançon des bandes armées, qui pour l’occasion se sont graduellement transformées en hordes terroristes.»

Pas étonnant alors, soupire Cameroon Tribune, que les rapports des ONG sur la gestion de la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ne soient qu’un festival de gifles et de fessées, comme si cela ne relevait pas d’abord d’une situation interne au Cameroun, et comme si un partenaire de longue date, soucieux de porter un regard objectif sur ce drame, ne trouvait pas une seule action positive à mettre au crédit du Cameroun.

Ce sont ces mensonges éhontés, s’écrie L’Anecdote, qui ont amené Michelle Bachelet à modifier son agenda au Cameroun, se rendant à l’évidence que ces interlocuteurs abondaient davantage dans le mensonge, l’exagération et la manipulation de l’opinion nationale et internationale.

Le Conseil de sécurité de l’ONU va se pencher, le 13 mai prochain, sur la crise anglophone à l’initiative des États-Unis, affirment de leur côté Émergence, La Voix du Centre et The Guardian Post, prévoyant déjà une série de sanctions ciblées contre les gouvernants.

Faux ! rétorque InfoMatin : «Le programme de travail provisoire, publié depuis mercredi par le Conseil de sécurité des Nations Unies, prévoit une seule activité pour le 13 mai 2019 : consultations (matin) ; Moyen-Orient (Syrie) [armes chimiques]-Date limite de présentation du rapport sur la mission politique spéciale en Haïti. Point final. Pour qui connaît les méthodes et la programmation des réunions de cette instance, il est quasiment impossible d’imaginer une modification de cet agenda.»

Mais ceux qui croyaient au grand amour, entre les séparatistes, vont devoir réviser leur jugement à la lecture de Défis Actuels qui explique pourquoi que le président intérimaire de la république autoproclamé d’Ambazonie, Sisiku Ayuk Tabe, incarcéré et en attente de jugement devant le tribunal militaire, a dissout son «gouvernement» : son remplaçant, Samuel Ikome Sako, est accusé de corruption et de détournement des fonds destinés aux miliciens qui mènent des atrocités en régions anglophones.

Le leader «ambazonien» s’exprime d’ailleurs, depuis sa cellule, dans les colonnes de The Post non pas sur la nouvelle guerre de leadership entre séparatistes mais davantage par rapport à la posture du gouvernement qui, affirme-t-il, ne l’a jamais approché pour engager le dialogue.

Fixer la capitale du «pays anglophone» à Buea est le but ultime des séparatistes, maintient Ayuk Tabe, conditionnant par ailleurs la reprise des classes en zone anglophone au retour des troupes gouvernementales dans leurs casernes.

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