Au moment où disparaît ce grand chêne de la littérature africaine force est de reconnaître qu’il n’avait pas un précédent. Nous ne pouvons le comparer à personne d’autre. Il disparaît à 103 ans ! Il a traversé deux siècles avec un regard d’enfant. Rendre hommage c’est avoir la maîtrise de celui qui s’en va.

Ce serait prétentieux de ma part car il faudra alors citer du bout des doigts les contes les nouvelles, les pièces de théâtre et les roman qui sont devenus des grands classiques de notre littérature. Bernard B Dadié a écrit des œuvres d’une perfection admirable qui nous ont familiarisé avec l’école française en nous amenant à mettre des mots sur les clichés de notre Afrique mère.

Bernard Dadié était la quiétude de l’Afrique, il était sa douleur, bref il était l’Afrique complète, ouvrant cependant brusquement la même Afrique sur la vie. On riait, on pleurait, on pensait on dansait, on lisait avec lui. Non je ne pourrais pas citer tels ou tels de ses cours récits, qui contiennent, en quelques pages, la moelle même de ce que l’Afrique a de plus intime. Si je le faisais il me faudra citer tout ce que Bernard B Dadié a livré au monde au nom de l’Afrique !

Qu’il dorme donc son bon sommeil dans cette Afrique, si chèrement acheté, confiant dans la santé triomphante de l’œuvre qu’il laisse! Elle vivra, elle le fera vivre. Nous qui l’avons connu, nous resterons le cœur plein de sa robuste et douloureuse image. Et, dans la suite des temps, ceux qui ne le connaîtront que par ses œuvres l’aimeront pour l’éternel chant d’amour qu’il a chanté à l’Afrique, finalement à la vie.