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© Le Jour : Patrice Etoundi Mballa
- 27 Feb 2019 08:48:00
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Cameroun: « Emonder » la diaspora… :: CAMEROON
Ne croyez surtout pas que nous avons une idée fixe, concernant ce que nous avons pris l’habitude d’appeler « la diaspora », pour désigner tous ces hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, d’origine camerounaise, qui se baladent aux quatre coins du monde. Mais, puisque la « diaspora » devient, chaque jour, une voix de plus en plus écoutée, quel que soit le secteur qui intéresse les Camerounais vivant à l’intérieur du Cameroun, c’est notre indifférence vis-à-vis d’elle qui ne serait plus compréhensible.
Les Camerounais de l’intérieur s’intéressent à leur « diaspora », parce que cette diaspora se donne, ces derniers temps, un rôle très important à jouer dans leurs affaires. Par exemple, la manière dont une certaine « diaspora » gère les incidents post électoraux amène forcément à se poser quelques questions.
Suffit-il, quand on vient du Cameroun, de franchir seulement une frontière, de traverser une mer ou un océan, pour être aussitôt compté parmi les membres de notre « diaspora » ? N’y a-t-il pas un minimum de conditions à remplir qu’on devrait examiner ? Serait-il normal de rester, à vie, « membre de la diaspora » camerounaise ? Quels avantages le Cameroun tire-t-il de sa diaspora ?...
Ce ne sont pas les seules questions que l’on pourrait se poser, concernant cette « diaspora » qui prend de plus en plus les dimensions envahissantes d’un vrai serpent de mer. Il y a des tas de gens à évacuer de la « diaspora ». Car, telle qu’elle se présente aujourd’hui, cette « diaspora » ressemble, à s’y méprendre, un gros arbre touffu, dont les branches sauvages vont dans tous les sens. Il faudrait absolument émonder ce gros arbre dont les branches trop touffues ne permettent plus aux rayons du soleil d’inonder la plaine.
Cela relève, bien entendu, de l’organisation que chaque diaspora pourrait, à cet effet, mettre en place… Il y a d’abord la raison pour laquelle on a quitté le Cameroun. Ce n’est un secret pour personne : il y a plein de délinquants camerounais, à l’extérieur, qui ont fui le pays, parce que la Justice s’apprêtait à leur mettre la main dessus, à la suite des « actes délictueux » qu’ils avaient commis. Même à des milliers de kilomètres d’ici, il n’est pas acceptable qu’on honore, du titre de « membre de la diaspora », un petit voyou qui avait passé le plus clair de sa vie, ici, au Cameroun, à détourner les deniers publics, à violer ses nièces de dix ans ou à vendre, dans les terres laissées par son père, un même lot à cinq différentes personnes, à la fois… Il faudrait également parler des activités. C’est bien beau, pour une jeune femme de trente ans, d’être à Paris, depuis cinq ans.
Mais, si c’est au Bois de Boulogne que celle-ci passe la plupart de ses nuits, c’est inutile de nous rabâcher les oreilles avec les histoires de la diaspora : on peut exercer le même métier dans n’importe ville du pays…
On devrait aussi préciser la date à laquelle on compte rentrer au Cameroun. Etre de la « diaspora », à vie, est suspect.
Question d’honnêteté. En effet, quand on a pris la décision de quitter définitivement un pays, sans le moindre espoir d’y revenir, puisqu’on a même renoncé à sa première nationalité, ce n’est plus normal de s’occuper de ce qui se passe dans ce pays, surtout si vous ne contribuez, d’aucune manière, à son effort de développement…
Enfin, les membres de notre « diaspora » devraient avoir assez d’humilité pour comprendre que leurs initiatives, les plus importantes comme les plus insignifiantes, n’ont de chance de prospérer au Cameroun que si elles sont conformes aux Lois du pays.
Plus simplement dit : les décisions que la « diaspora » peut être amenée à prendre n’équivalent pas nos Lois. Pour le Gouvernement et le peuple camerounais, elles ne sont que des suggestions généreuses dont la qualité, plus ou moins bonne, ne peut se vérifier que dans leur application sur le terrain camerounais. Facile à comprendre : aucun pays ne s’est construit de l’extérieur !...
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