MANIFESTATIONS PUBLIQUES : La marche à reculons du MRC
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Les «Marches blanches » programmées les 2 et 9 février 2019 pour dire une fois de plus «Non au hold-up électoral, non au hold-up de la paix dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, non au hold-up des fonds publics sous couvert de l’organisation de la CAN 2019» ont été reportées sine die par la hiérarchie du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.

Il leur aurait fallu une bonne dose de courage pour investir de nouveau les rues, après les manifestations du 26 janvier 2019, qui avaient malheureusement dégénéré avec non seulement des arrestations au Cameroun mais aussi la mise à sac des représentations diplomatiques à l’étranger, notamment en France et en Allemagne, par les partisans de cette formation politique. Obéissant aux ordres des leaders de leur parti d’opposition spécialisé dans les casses et les appels à l’insurrection, les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avaient dans un premier temps annoncé, et malgré l’interdiction des autorités administratives, qu’ils défieraient de nouveau les forces de maintien de l’ordre, au cours des manifestations dites «Marches blanches», initialement programmées les 2 et 9 février.

Puis, coup de tonnerre ! «Les marches prévues le 2 et le 9 février 2019 sont annulées et reportées à une date ultérieure. Le MRC appelle toutefois les militants à rester mobilisés pour des nouvelles instructions», a écrit Mamadou Mota, le 1er viceprésident du MRC dans un communiqué du 1er février, sans donner les raisons de cette annulation subite. Cependant, sur les réseaux sociaux, le bureau du mouvement des jeunes de ce parti, revient avec plus de détails sur ce changement. camer.be. «En raison de certaines informations qui nous sont parvenues à la dernière minute, pour la sécurité de nos compatriotes détenus et du fait que l'administration aurait en projet avec l'aide de certaines personnes de dissoudre notre parti républicain le MRC, les marches prévues ces 2 et 9 février sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Restez sereins. Ne lâchez rien».

Les raisons de cette volteface pourraient bien se retrouver dans les menaces brandies par les autorités camerounaises, en l’occurrence Paul Atanga Nji et René Emmanuel Sadi, respectivement ministres de l’Administration territoriale et de la Communication, de mettre en oeuvre, toutes les mesures légales en vue de suspendre au mieux le MRC ou à défaut, de le dissoudre. Me Emmanuel Simh (Vice-président du MRC), qui redoute cette éventualité, essaye dans un récent communiqué, de trouver une porte de sortie. Pour cet avocat, «il n'est pas exclu que les actes aujourd’hui déplorés aient été commandités par une main invisible dans le but de ternir l'image du MRC, de le décapiter et à terme de justifier la dissolution du parti». Aussi, rappelle- t-il, avec force que « le MRC est un parti républicain, dont le credo a toujours été le respect des institutions et le changement dans la paix. Le parti a toujours organisé ses activités dans le strict respect des lois et règlements de la République».

Même si les responsables du MRC soutiennent , mordicus, que les manifestations de leur parti au Cameroun se sont déroulées «pacifiquement, sans détérioration d'édifices publics ou privés ou de tout bien meuble», les pouvoirs publics ont procédé, à l’issue des manifestations du 26 janvier 2019, à des interpellations à Douala, Yaoundé, Bafoussam, Dschang et Bafang à la fois des militants et des têtes de proue de la rébellion, au rang desquelles le leader du MRC, Maurice Kamto et les activistes Célestin Djamen, Christian Penda Ekoka, Engelbert Lebon Datchoua, Albert Dzongang. Leur neutralisation est sans doute pour beaucoup dans la suspension des marches blanches. Même s’il faut aussi rappeler que les manifestations prévues dans la capitale Yaoundé avaient été interdites par le préfet Joseph Tsila qui, pour «la préservation de l'ordre public», avait demandé à leurs organisateurs d'y renoncer.

Maurice Kamto, avocat, ancien ministre de la Justice qui s’était autoproclamé «Président» lors de la présidentielle du 07 octobre 2018 a officiellement obtenu 14% de suffrages, se classant deuxième loin derrière le chef de l’Etat sortant Paul Biya crédité de 71,28% de suffrages par le Conseil constitutionnel, est aux arrêts depuis lundi 28 janvier 2019. Le tireur du pénalty manqué du 07 octobre 2018 est accusé de «Rébellion», «Incitation à l'insurrection», «Attroupement», «Hostilité à la patrie», «Trouble à l'ordre public», «Association de malfaiteurs», selon ses avocats. Il risque une peine allant de 15 à 20 ans de prison !

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