INTERPELLATIONS DE KAMTO ET COMPAGNIE : Force reste à la loi
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Le président du MRC est aux arrêts depuis lundi soir, au même titre que certains responsables et militants de son parti. Ils sont mis en cause pour ‘’insurrection et destruction de biens’’ à la suite des marches illégales organisées le 26 janvier.

Après un long suspense, Maurice Kamto a été interpellé tard dans la soirée du lundi 28 janvier par la police à Douala. Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et mauvais perdant de la dernière présidentielle se trouvait alors à la résidence de Albert Dzongang, nomade politique nouvellement converti à sa vision, lui aussi embarqué par la police, en même temps que Christian Penda Ekoka, qui a rallié le MRC à la veille de la présidentielle du 7 octobre 2018. Après une audition au siège de la police judiciaire du Littoral, ils ont été conduits sous bonne escorte au siège de la police judiciaire (PJ) à Yaoundé. Dans la capitale politique, ils ont rejoint en garde à vue Alain Fogue Tedom, Paul Eric Kingue l’ex-directeur de campagne de Kamto, l’artiste Valsero de son vrai nom Gaston Serval Abe, soutien inconditionnel de Kamto et d’autres activistes du MRC interpellés depuis samedi. Ils devraient tous répondre des faits ‘’d’insurrection et de destruction de biens’’, d’après un communiqué du directoire national du MRC signé lundi soir par Me Emmanuel Simh, 3è vice-président du parti.

C’est que, le MRC a organisé le 26 janvier des ‘’Marches blanches’’ pour protester notamment contre un supposé hold-up électoral. Des marches dites pacifiques qui ont conduit au Cameroun à des heurts avec la police faisant 6 blessés d’après le communiqué du gouvernement et à des mises à sac des ambassades du Cameroun en France et en Allemagne. L'info claire et nette. En France par exemple, après s’être introduits par effraction dans l’enceinte de l’ambassade, la horde de voyous emporte des documents, pille le service financier et emporte une somme en espèces évaluée à 70.000 euros Des effigies du chef de l’Etat sont détruites et remplacées par des portraits de Maurice Kamto. Au regard de l’ampleur des dégâts, le consulat suspend tout service jusqu’au remplacement des appareils endommagés et une note de protestation est adressée au Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères.

Maurice Kamto pourrait difficile nier sa responsabilité dans les événements de samedi. A tout le moins, ses marches blanches ont servi de prétexte à tout ce que l’on déplore aujourd’hui. Sinon plus. « Au-delà de ce que ces marches n’ont pas reçu l’onction des pouvoirs publics, donc qu’elles étaient illégales, remarquez bien qu’il ne s’est pas désolidarisé de toute la casse des ambassades du Cameroun en à Paris et à Berlin. Ce qui laisse aisément deviner que tout ceci participe d’une démarche bien orchestrée », soutient un acteur politique proche de l’opposition.

Or, en juriste de haut vol, Maurice Kamto sait mieux que quiconque que Sed Lex, Dura Lex. En d’autres termes, la loi est dure, mais c’est la loi. Surtout que c’est son cabinet, Brain Brust, qui a hérité du marché de réforme du code pénal. Qui devrait faire office de bréviaire pour le mettre face à ses responsabilités. En effet, son article 116 sur l’insurrection dispose : « Est puni d’un emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans celui qui, dans un mouvement insurrectionnel, provoque ou facilite le rassemblement des insurgés par quelque moyen que ce soit ; (…) envahit ou détruit des édifices publics ou privés ».

Une ironie du sort pour le président du MRC, qui dévoile que son ambition de renaissance du Cameroun passe par le viol des lois et l’insurrection populaire.

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