Le Biyaïsme eschatologique : au-delà de Biya et de Kamto, l’intérêt supérieur du Cameroun
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Le Biyaïsme eschatologique : au-delà de Biya et de Kamto, l’intérêt supérieur du Cameroun :: CAMEROON

Avant le 7 octobre dernier, un de nos articles de presse a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que le vote n’était pas un fétiche. Son objectif et sa compétence ne sont nullement de résoudre les conflits fondamentaux dans un pays, mais de servir d’instrument procédural pour des choix au sein d’une société où l’acceptation de sa nationalité et de la continuité de la nation ne souffrent d’aucune contestation. Ceux qui pensaient que le vote était un fétiche sont allés aux élections. Celles-ci ont eu lieu et le Cameroun est toujours le même : Paul Biya est toujours au pouvoir, la crise anglophone n’est pas sortie de son acmé, Boko Haram n’a pas disparu et la frontière camerounaise de l’Est reste insécurisée. Les faits nous donnent raison, le vote n’est effectivement pas un fétiche. Il n’a pas un pouvoir magique qui fait disparaitre les conflits fondamentaux dans un pays. Son pouvoir n’est que celui de faciliter le choix lorsqu’on est déjà d’accord sur les fondements centraux d’une société.

Dans la même période pré-électorale, il nous a aussi été donné de répondre, via une interview sur camer.be, à un certain nombre de questions relatives à la présidentielle. À la question de savoir ce que nous pensions de cette dernière, nous disions que dans sa forme actuelle de scrutin à un tour, l’élection présidentielle camerounaise était une « fake news » au sens de contrefaçon d’une chose. Quand à notre avis sur qui allait être à terme vainqueur, notre réponse a été que ce sont ceux qui organisent la présidentielle camerounaise qui la gagneront. S’agissant de notre avis sur l’opposition camerounaise, nous soulignions le fait qu’elle devait savoir que si elle acceptait qu’Elecam qualifie ses candidats alors elle entérinait par ce fait tout le processus électoral jusqu’à la proclamation des résultats officiels par le Conseil Constitutionnel. Manifestement elle a cru qu’elle pouvait seulement accepter la qualification de ses candidats par Elecam et refuser la suite du processus. Cela s’appelle de l’inconséquence politique flagrante.

Puisque ce que nous annoncions est arrivé, non parce que nous sommes un grand clerc, mais parce que cela était évident à prévoir, souffrez que nous vous parlions de ce que nous pensons du Cameroun au-delà de Paul Biya et de Maurice Kamto. Pour nous, ce qui est en jeu est supérieur à ces deux hommes politiques qui, malgré leurs qualités, ne peuvent être que des moyens et non la fin de l’intérêt supérieur qu’est l’avenir du triangle national.

* Qui a gagné la présidentielle camerounaise du 7 octobre 2018 ?

Cette question peut sembler superflue à la fois pour les partisans de Maurice Kamto et ceux de Paul Biya. Pour les membres, les sympathisants et les électeurs du MRC, c’est Maurice Kamto qui a gagné. Personne ne peut le leur enlever de la tête car c’est une croyance presque magico-religieuse. Du côté des adeptes et électeurs du RDPC, Paul Biya garde son maillot jaune et a déjà prêté serment. C’est le champion toute catégorie qui vient de terrasser Maurice Kamto comme il l’a fait de tous les autres depuis 1982. Là aussi, c’est une évidence qui ne se discute même pas pour eux. Ils vous brandissent les scores finaux de l’un et de l’autre et vous demandent si vous savez lire. Ce premier constat à partir du discours des Camerounais acquis à la cause de Maurice Kamto et de ceux acquis à la cause de Paul Biya, ne permet pas de répondre à la question de savoir qui est le vainqueur de la présidentielle du 7 octobre dernier. Chaque camp a son vainqueur et est prêt à défendre celui-ci corps et âmes. Le discours partisan des militants, sympathisants et électeurs fait donc deux vainqueurs à la présidentielle du 7 octobre dernier et installe un bicéphalisme d’opinion par rapport à celle-ci.

Insatisfait par ce résultat, adoptons une autre façon de réfléchir en nous intéressant à deux autres types de discours : le discours personnel de Maurice Kamto et le discours institutionnel du Conseil Constitutionnel. Il apparait que le discours personnel de Maurice Kamto s’est manifesté par une autoproclamation de sa victoire dès le lendemain du scrutin. Ce discours a par la suite demandé une annulation partielle du scrutin, puis une défense de la victoire par le peuple et, enfin, une demande de recomptage de toutes les voix bureau de vote par bureau de vote. À l’opposé, le discours institutionnel du Conseil Constitutionnel a rejeté tous les recours de l’opposition camerounaise et a proclamé Paul Biya vainqueur. Nous n’avons toujours pas de réponse à notre question de départ car le discours individuel produit, via un plaidoyer pro domo, une vérité individuelle qui n’est pas la vérité officielle, quand le discours institutionnel produit une vérité officielle qui n’est ni la vérité individuelle de Maurice Kamto,

ni la vérité démocratique. Nous avons donc d’un côté une vérité individuelle et de l’autre une vérité officielle mais nous n’avons toujours pas la vérité populaire même si la vérité personnelle et la vérité officielle évoquées se revendiquent toutes les deux en congruence étroite avec la vérité démocratique. Il va donc sans dire, ne pouvant faire complètement confiance, ni à la vérité personnelle de Maurice Kamto, ni à la vérité officielle du Conseil Constitutionnel, que la vérité démocratique, seule à même de nous dire qui a gagné l’élection présidentielle camerounaise du 7 octobre n’existe pas car seul un système démocratique peut la produire, ce qui n’est pas encore le cas du système camerounais. Dès lors, l’évidence est que celui qui gagne et a gagné les élections présidentielles au Cameroun est celui qui a les faveurs de la vérité officielle produite par le discours du Conseil Constitutionnel.

* Quelle vérité avons-nous si nous ne pouvons avoir la vérité démocratique ?

Si nous n’avons pas de vérité démocratique, nous avons cependant une vérité politique. Celle-ci se résume à dire qu’autant Ahmadou Ahidjo a dominé politiquement la classe et le champ politiques camerounais de 1960 à 1982, autant son successeur, Paul Biya, domine le champ politique camerounais depuis 1982. Cela se matérialise notamment par le fait que c’est lui qui contrôle la production du discours électif officiel depuis 1982 et en constitue le principal bénéficiaire. La domination du champ politique africain en général et camerounais en particulier, depuis l’avènement du principe électif comme modalité d’accès au pouvoir, peut s’approcher comme la capacité à mettre en place et à contrôler de bout en bout une technologie nationale et internationale de production, de diffusion et de légitimation du discours électif officiel. C’est cette vérité politique-là, de nature systémique et systématique, qui décide de l’issue des scrutins en Afrique depuis la période coloniale. Sa perenité postcoloniale doit tant à la volonté de perdurer au pouvoir des leaders politiques africains, qu’à la caution apportée par les anciennes puissances coloniales frileuses des leaders politiques africains enclins à l’indépendance par rapport à l’Occident. Dès lors, la vérité démocratique des élections africaines est sans cesse battue en brèche par des vérités politiques qui restent des constructions circonstancielles des acteurs dominants en réseaux performants à la fois sur le plan national et international. Il en découle que l’État postcolonial africain en général, et camerounais en particulier, est resté une machine politico-administrative et institutionnelle dont le but, même après l’avènement de la démocratie formelle, est d’être une technique administrative, politique et institutionnelle d’autoconservation de l’ordre dominant. De là un processus démocratique purement cosmétique en ce sens que les constitutions africaines sont démocratiques, les scrutins se tiennent, le multipartisme est en place, des sénats et parlement pluralistes existent, les observateurs internationaux observent, mais la machine auto-élective politico-administrative et institutionnelle a sans cesse le dernier mot. Cette réalité est très ancienne. Elle a terrassé Um Nyobè et l’UPC sous Ahidjo, elle a eu raison de John Fru Ndi et du SDF sous Biya, elle est en train d’avoir le scalp du MRC et de Kamto en 2018 et peut continuer après Biya. C’est également elle qui met les fils d’anciens Présidents au pouvoir ou permet au Président algérien d’être réélu alors qu’il est couché dans son lit de malade. Comment en sortir ?

En venir à bout est un vaste programme avec plusieurs entrées comme une révolution populaire qui balaierait le système même si le cas égyptien montre que les systèmes ont la peau dure. Une piste parmi d’autres est néanmoins de constater qu’autant l’Etat africain a été créé du haut et de l’extérieur, autant le processus démocratique africain souffre d’une dynamique top-down ou le haut des sociétés africaines et les dynamiques exogènes effacent l’énergie sociale, la ferveur associative et le génie populaire des luttes de libération de la base. L’Afrique ne peut venir à bout de la machine auto-élective politico-administrative et institutionnelle dont nous parlons sans réussir à transformer l’énergie sociale, la ferveur associative et le génie populaire des luttes de libération de la base en arguments d’expansion d’une culture des passions démocratiques qui, ainsi, s’élèveraient alors de la base des sociétés à leurs élites, institutions et mœurs.

* Maurice Kamto est-il uniquement une victime du Biyaïsme systémique ?

Le pouvoir est productif, c’est-à-dire qu’il génère la naissance d’un type d’Homme, d’une forme de gouvernance et des sujets spécifiques. Les choses qui arrivent sous un régime ne tombent donc pas du ciel. C’est celui-ci qui les fabrique et c’est cela son rôle étant donné que gouverner c’est conduire, mener et atteindre des objectifs fixés par une vision de et sur la société. Paul Biya, en tant que leader incontestable du régime camerounais depuis 36 ans est donc le premier responsable de l’état actuel du pays car cet état est le produit de sa gouvernance. La crise sécuritaire (guerre civile dans la zone anglophone, les exactions de Boko Haram, le caractère confligène de la frontière camerounaise de l’Est), la crise économique chronique (retour de l’ajustement structurel), la crise civique (détournements tous azimuts de deniers publics), la crise sociale (chômage de masse, explosion de la pauvreté et des inégalités) et désormais la crise politique (contestation du Conseil Constitutionnel), sont donc des produits politiques authentiques du Biyaïsme systémique au sens d’industrie politique nationale depuis 36 ans. Ce chapelet de crises est réel, contemporain et incontestable car il fait le quotidien du Cameroun en 2018 tout en étant consubstantiel au Renouveau National. Il faut donc être clair et sans détour, le bourreau des Camerounais et du Cameroun, s’il faut s’exprimer dans ces termes, est le Biyaïsme. Il est responsable comme système et son leader est totalement responsable comme tête dudit système.

Nous devons cependant ne pas oublier que la responsabilité systémique du Biyaïsme et personnelle de son leader n’exclut en aucun cas la responsabilité individuelle de ceux et celles qui, à un moment ou un autre des mutations du Renouveau National, ont contribué à la bonne marche et à la consolidation du Biyaïsme. Maurice Kamto en fait partie car il a été ministre de Biya pendant 7 longues années en apportant ainsi sa pierre à l’édification et à la domination d’un pouvoir qui, aujourd’hui, est accusé par lui de tous les maux. Concernant le dossier Bakassi où, avec d’autres, on lui reconnait une contribution majeure, il a lui-même confirmé avec éloquence et insistance dans une interview que tout le mérite revenait au Président camerounais Paul Biya dans la résolution du conflit en conférant ainsi le statut de salvateur, de sage et de visionnaire à son actuel adversaire politique juré.

Nul besoin ici de contester la critique que fait Maurice Kamto. Ce qui importe le plus pour nous est de mettre en exergue le fait que Maurice Kamto avait, non seulement participé à la mise en place des lois qui aujourd’hui, d’après ses termes, engendrent « des fraudes massives et barbares », mais aussi au cautionnement de la modification constitutionnelle de 2008 permettant de faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats à la tête de l’Etat camerounais. Lorsque les jeunes Camerounais descendirent dans rue en 2008 pour crier leur famine et contester cette réforme constitutionnelle, lorsqu’ils furent exécutés par l’armée camerounaise, Maurice Kamto avait perdu son latin. Il n’a pas défendu le peuple au moment où celui-ci avait besoin d’une voix qui porte. Il n’a pas critiqué le gouvernement et encore moins le régime car il était du côté de ceux qui dirigent et ont toujours raison au point de ne plus entendre la clameur et le cri de souffrance du peuple.

Afin de souligner, toutes proportions gardées, l’effet boomerang des lois iniques sur ceux-là mêmes qui les soutiennent quand ils sont aux affaires, afin de témoigner de l’absence de solidarité de Maurice Kamto envers les jeunes camerounais qui étaient sommairement exécutés en 2008, afin de mettre en lumière sa propre responsabilité dans ce qu’il dit lui arriver aujourd’hui, voici une citation du pasteur Martin Niemöller  :

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester ».

Le peuple camerounais, et cela s’adresse à tous les leaders politiques camerounais, n’est pas seulement une matière politique à manipuler suivant vos intérêts individuels et les circonstances politiques qui vous sont favorables. Il est aussi et surtout une entité vivante et sensible à servir avec franchise et détermination lorsque vous êtes aux affaires. Si ce peuple ne répond pas aux appels à manifester, c’est parce qu’il n’est pas amnésique. Sans pour autant être complètement pour Paul Biya, il se souvient tout simplement que ceux qui appellent désormais la rue pour chasser Biya du pouvoir n’ont pas essuyé les larmes de cette rue lorsqu’elle pleurait et attendait d’eux un geste de consolation. Vous avez détourné le regard en 2008, le peuple camerounais détourne aussi son regard de vos lamentations en 2018. Une comptabilité et une évaluation populaires de l’action politique nationale et internationale existe et prend ses décisions de mobilisation populaire de façon discrétionnaire.

* Pour un Biyaïsme eschatologique comme dernière frontière d’un Renouveau National au service de l’intérêt supérieur du pays

Les produits politiques du Biyaïsme systémique ne sont pas seulement les crises civique, économique, politique, sociale et sécuritaire mentionnées. Les Camerounais de la diaspora qui manifestent contre le régime et les résistants intellectuels et locaux en sont aussi les produits autant que les opposants et l’opposition camerounaise. Le Biyaïsme est à la fois le créateur de ses adeptes et l’inspirateur de ses adversaires actuels à l’instar de Maurice Kamto. Raison pour laquelle à 85 ans passés et 36 années de règne sans partage, ce que nous appelons le Biyaïsme eschatologique consiste à s’appuyer sur le Biyaïsme systémique pour permettre au Cameroun de sortir des multiples crises sus évoquées, et surtout, d’avoir accès à la démocratie en éliminant la machine politico-administrative et institutionnelle dont le but est d’être une technique administrative, politique et institutionnelle d’autoconservation de l’ordre dominant. Le Biyaïsme eschatologique n’est pas un soutien au Biyaïsme systémique. Il est une façon de dire à son leader qu’après avoir gagné le combat politique en battant tout le monde à plate couture depuis 1982, après avoir été dans les hautes sphères de l’Etat du Cameroun depuis les années 1960, après avoir prouvé que ne reste pas « aussi longtemps au pouvoir qui veut mais qui peut », le temps est venu d’utiliser cette domination pour penser la prospérité future du Cameroun en arrimant celle-ci à une transition testamentaire qui te ferait entrer dans l’histoire. Vous avez tout vécu, vous n’avez plus rien à perdre mais vous pouvez faire gagner le Cameroun et les Camerounais en faisant de votre fin de parcours politique la fondation d’un Cameroun nouveau.

Le Biyaïsme eschatologique invite à se soumettre à une évidence cartésienne liée au caractère mortel et fini de la nature humaine : la fin de vie inéluctable de Monsieur Paul Biya. Même si personne ne détient le secret des horloges et des tours de passage dans ce domaine, même si, en tant qu’humain, nous ne souhaitons nullement sa mort, il semble pertinent et rationnel de penser que le Président camerounais est plus proche du son de son glas que du début de sa carrière politique. Dès lors, le Biyaïsme eschatologique revient à transformer la fin du Biyaïsme nominal en naissance des bases d’un Cameroun véritablement démocratique. Cela permettrait à ce que nous appelons « le Biyaïsme sans Biya » de ne pas être une reproduction post mortem du Biyaïsme systémique actuel, mais son antonyme démocratique dans tous les domaines. Quelles sont donc nos propositions pour un Biyaïsme eschatologique ? Elles sont nombreuses et visent non des réformes mais la transformation du pays afin que ce mandat soit un point d’inflexion majeure vers la trajectoire future du Cameroun et des Camerounais :

* Monsieur le Président, organisez une conférence nationale sur la question anglophone avec la participation de tous les partis politiques de poids, de tous les leaders d’opinion qui comptent, des compatriotes anglophones aujourd’hui incarcérés et des représentants, si nécessaires, des anciennes puissances coloniales. L’objectif ici pourrait être l’invention de modalités concertées pour une décentralisation démocratique, solidaire et concurrentielle.

* Monsieur le Président, mettez sur pied des assises nationales pour l’élaboration d’un code électoral démocratique.

* Monsieur le Président, initiez une nouvelle réforme de la Constitution camerounaise afin que l’élection présidentielle soit désormais à deux tours et que le mandat présidentiel soit ramené à 5 années renouvelables une seule fois.

* Monsieur le Président, nommez un Camerounais jeune comme Président du Sénat à la place du Président actuel malade et incapable de vous succéder en cas de problème. Cela éviterait une instabilité au pays le cas échéant.

* Monsieur le Président, instaurez une journée nationale de la mémoire camerounaise afin de rendre hommage annuellement aux combattants historiques (anglophones et francophones) pour notre indépendance.

* Monsieur le Président, fixez l’âge de la majorité politique à 18 ans afin d’assurer la concordance entre la structure jeune de notre population et l’exercice de la citoyenneté politique.

* Monsieur le Président, accordez la double nationalité aux Camerounais de la diaspora. Ils sont des yeux et des mains du Cameroun à l’extérieur d’un Cameroun qui doit, comme tout Etat moderne, assurer sa souveraineté sur eux via la double nationalité.

* Monsieur le Président, réformez notre système éducatif vers plus de professionnalisation et d’adaptation des enseignements aux contextes et problèmes nationaux concrets sans oublier son ouverture au monde.

* Monsieur le Président, interdisez juridiquement et pratiquement le cumul des mandats afin que d’autres talents et d’autres Camerounais et Camerounaises émergent et servent leur pays.

* Monsieur le Président, après avoir fait tout cela, prenez une retraite méritée. Cédez le pouvoir à un Camerounais anglophone que vous aurez, afin de respecter la Constitution, au préalable nommé comme Président du Sénat. Qu’il soit anglophone peut, à notre sens, stabiliser le pays et renforcer la réconciliation car ce sera à lui de mettre toutes ces réformes en application.

Monsieur le Président, ces réformes ne signifieront pas que vous êtes incapables mais que vous appliquez la sagesse de la fable du « laboureur et ses enfants ». Le Cameroun et les Camerounais vous en remercieront éternellement et feront de vous un sage, un monument ayant mis le pays sur les sentiers de sa réussite. D’autres l’ont fait dans l’histoire comme le roi d’Espagne, comme Rawlings et comme Nelson Mandela en Afrique.

Nous pensons qu’en posant ce type d’actes et bien d’autres, le Biyaïsme eschatologique peut se concevoir comme la transformation de la fin du Biyaïsme systémique en un temps de parturition d’un Cameroun complètement différent. La dernière frontière du Renouveau National serait donc, dans ce sens, la naissance d’un aggiornamento multiforme et profond faisant changer de style, d’époque, de logique et de situation au monde au Cameroun dans tous les domaines. Nous nous adressons à Paul Biya parce qu’en tant qu’acteur qui domine le champ politique camerounais dans tous les domaines depuis 1982, il doit et peut jouer un rôle clé pour laisser le Cameroun actuel sur les rails de la prospérité et de la paix. À l’endroit de Biya et de Kamto, le Biyaïsme eschatologique souligne l’inutilité et l’impossibilité d’être vainqueur lorsque le Cameroun perd. Il met en lumière le fait que l’ivresse de garder le pouvoir jusqu’à sa mort (cas de Paul Biya) peut détruire un pays autant que l’ivresse de vouloir prendre le pouvoir par tous les moyens (cas de Maurice Kamto). Ce sont deux ivresses de même nature parce que nourries par la même motivation morbide, le pouvoir pour le pouvoir. Ce qui peut permettre d’en sortir c’est l’intérêt supérieur du Cameroun comme dernière frontière qui contraint vos engagements politiques.

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