LOGEMENTS UNIVERSITAIRES : Le chemin de croix des étudiants
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: LOGEMENTS UNIVERSITAIRES : Le chemin de croix des étudiants :: CAMEROON

Après la réussite au baccalauréat, le plus dur commence pour le futur étudiant avec la recherche d’un logement. Un chemin parsemé d’embûches.

Obtenir un logement dans une cité universitaire aux environs des universités de Ngoa-Ekele et Soa et des grandes écoles à Yaoundé est un calvaire pour les étudiants. A l’observation, l’offre est inferieur à la demande tant le nombre d’étudiants qui rentre chaque année dans ces universités (environ 8 000 par université à Yaoundé I et Soa) est largement au dessus des logements mis à leur disposition.

De ce fait, ces derniers sont insuffisants, malgré le coût plus ou moins abordable. Pour avoir la possibilité de s’offrir une chambre, certains étudiants rencontrés rapportent que « nous procédons par renseignements auprès des anciens occupants et le plus souvent, c’est de bouche à oreille. Un proche cède toujours son logement à un autre ». La même situation se vit à Soa et dans toutes les autres universités d’Etat.

« Cette chambre appartenait à mon frère ainé. Lorsque j’ai obtenu mon bacc et qu’il était sur le point de libérer, je me suis installée. Il a juste informé les responsables que j’étais sa petite-soeur et j’ai continué à régler la note de la chambre. Je ferai pareil s’il arrive que je quitte la cité », explique une étudiante. Pour amortir les coûts de loyer, à Soa, plusieurs optent pour la colocation : un étudiant prend une chambre pour une durée d’un an, se la partage avec un autre et les deux règlent les factures. L’insuffisance de l’offre publique de logements estudiantins a fait apparaître sur le marché des operateurs privés.

Ils proposent aux étudiants des chambres dans des mini-cités à plusieurs niveaux. Sauf qu’ici, les loyers sont chers ; les prix varient entre 250 000 et 450 000 FCFA par an en fonction du standing (spacieux, la qualité du matériel utilisé, meublé ou non). Ces chambres ne sont pas toujours la disposition du citoyen lambda. Selon des informations que nous n’avons pas pu vérifier auprès de certains bailleurs réticents, les propriétaires de ces mini-cités usent de subterfuges pour se faire de l’argent sur le dos des étudiants (surfacturation de l’eau et de l’électricité, contrat à piège, arnaque sur le nombre de mois d’occupation).

Pour Joël Fotso, un étudiant de Yaoundé 2 à Soa, « l’attitude de tout bailleur reflète celle de tout Camerounais. Nos concitoyens recherchent toujours des failles pour vous arnaquer. Et l’argent qu’on nous prend ne sert pas à améliorer les conditions d’habitation des étudiants. Cependant, tous les bailleurs ne comportent pas de cette manière. Il y en a qui militent en faveur du bien-être des étudiants mais ils ne sont pas nombreux ».

Au ministère de l’enseignement supérieur où nous nous sommes rendus, une source interne reconnait que « l’offre est inférieure à la demande ». Voulant savoir d’avantage si l’Etat avait un droit de regard sur les prix homologués tant pour les citées étatiques que pour les citées privées, le personnel qui a piloté ce dossier depuis des années est absent. Malgré nos relances, nous n’avons pas pu avoir ces informations. Pendant ce temps, les étudiants continuent de trinquer. Surtout en cette période de rentrée académique..

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo