Mortalité maternelle : Près de 30% d’accouchements sans assistance médicale au Cameroun
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Mortalité Maternelle : Près De 30% D’accouchements Sans Assistance Médicale Au Cameroun :: Cameroon

La mise en oeuvre des Odd 4 et 5, et le Plan d’action de Maputo censés améliorer la santé maternelle entre autres, piétinent, d’après un constat fait lors des concertations à Yaoundé.

La Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW) en français, Association camerounaise pour le bien-être familial, a organisé deux rencontres de plaidoyer les 14 et 17 août à Yaoundé. Respectivement sur : « L’évaluation de la mise en oeuvre des Objectifs du développement durable (Odd) » pour la première et « l’évaluation de la mise en place du Plan d’action de Maputo (Pam) », pour la seconde.

Parlementaires, représentants des partenaires au développement, de la société civile, et d’autres composantes préoccupées par les questions de santé maternelle et de bien-être y ont pris part. Les Objectifs du développement durable (au nombre de 17) en question le 14 août, ont remplacé les huit Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Comme les Omd, ces objectifs s’inscrivent dans le désir des Nations Unies à réduire l’extrême pauvreté dans le monde. Toutefois, depuis 2015, date de début de ce nouveau déploiement, les Odd 4 et 5, tout comme les 15 autres, sont plus restés théoriques que pratiques au Cameroun. Les stratégies élaborées ont du mal à se concrétiser sur le terrain. Le même sort est réservé au Plan d’action de Maputo (Pam) ; document qui fait suite aux Omd d’abord puis aux Odd ensuite et qui interpelle l’Afrique.

Le Pam met plus l’accent sur la santé maternelle et les droits sexuels, avec un point d’honneur sur la planification familiale (ensemble de méthodes qui permettent à un couple d’avoir le nombre d’enfants qu’il désire au moment voulu). Bien loin de la réduction des naissances, ces méthodes sont entre autres les implants, la pilule, les préservatifs, le stérilet, qui doivent être proposées aux hommes, aux femmes et aux jeunes.

Crise anglophone

Seulement, pour exemple, la lutte contre la mortalité maternelle qui est de 782 décès pour 100.000 naissances vivantes, d’après les résultats de l’enquête démographique et de santé de 2011 (Eds 2011), n’a pas connu d’actions concrètes. A cause des moyens financiers limités ou absents, près de 30% d’accouchements se font sans assistance médicale, en ville comme en campagne. Et même dans les formations hospitalières, l’on fait face à l’insuffisance voire à l’absence de personnel qualifié et de plateau technique adéquat. En dehors de quelques hôpitaux et centres de santé dotés de chèques de santé, l’argent à débourser pour les consultations prénatales et pour l’accouchement est hors de portée pour une bonne tranche de la population. Le chèque santé étant une souscription qui offre à la femme le privilège de recevoir des soins prénatals, l’accouchement et un accompagnement jusqu’au 42e jour après la naissance du bébé. Il est de 6000Fcfa pour un accouchement par la voie basse et de 40.000Fcfa en cas de césarienne.

Des deux rencontres des 14 et 17 août à Yaoundé, il se dégage que des efforts ont été relevés dans la mise en oeuvre des Odd et du Pam. Cependant, la question du financement de la santé se pose plus. « Le budget consacré à la santé a connu une évolution. Il s’est même retrouvé à près de 5,5% de l’enveloppe globale. Mais en 2018, il a baissé de 2% », renseigne Eulalie Njanko, experte en question de population. Elle n’en dit pas plus sur les raisons d’une telle dégringolade.

« L’on ne peut pas essayer d’en savoir plus dans un pays en proie à l’insécurité dans au moins quatre de ses régions », explique Paul Dieudonné Atangana Ondobo, directeur des programmes de la CAMNAFAW. La crise anglophone (au Nord-Ouest et au Sud-Ouest) qui s’est ajoutée à la menace de la secte terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et à l’insécurité transfrontalière dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, imposent la revue à la baisse de certaines enveloppes budgétaires au profit de la paix et de la sécurité, à en croire des députés présents à la rencontre. La déclaration d’Abuja, signée par le Cameroun demande que le budget dédié à la santé soit l’équivalent de 15% de l’enveloppe annuelle nationale.

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