TRANSPORT URBAIN : Les vieux taxis pullulent à  Yaoundé
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Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, ces tacots continuent de sillonner les routes de la capitale camerounaise.

Aun an de la Coupe d’Afrique des nations  (CAN 2019), Yaoundé peine à se débarrasser de ses vieux taxis. En dépit de la sommation faite en 2016 par le délégué régional des Transports pour le Centre, Josué Meyoua, aux propriétaires de ces tacots de « rénover leurs véhicules dans un délai d’un mois », la mue escomptée n’a pas encore eu lieu. D’Essos à Biyem-Assi, en passant par le marché central, la briqueterie ou le marché Mokolo, l’on rencontre des véhicules de transport urbain qui présentent des pare-brises cassés, des carrosseries cabossées et multicolores, des sièges déchirés et sans mousse. Plusieurs ne peuvent rouler qu’en journée pour défaut de phares auquel s’ajoutent l’inexistence des rétroviseurs et un état de salubrité au rabais.

Pour le secrétaire général du Syndicat national des taximens actifs du Cameroun (Synatacam), Hervé Tchoya, « tout part de l’état des véhicules qui entrent au Cameroun, tous ou presque vieux ». Par ailleurs, il évoque «le mauvais état des routes de Yaoundé [qui] contribue à la destruction de ces vieilles automobiles. A cela s’ajoute la corruption des agents chargés du contrôle de l’état des véhicules sur nos routes. » Des clichés, selon le syndicaliste, « qui mettent en difficulté le parc automobile de la ville de Yaoundé constitué de plus de 40 000 véhicules dont pratiquement 10% sont en bon état ».

Brenda Ngoufack, étudiante à l’institut Siantou supérieur, reconnaît qu’« emprunter un taxi à Yaoundé relève de la gageure. Il m’arrive de constater que pendant le trajet, mon pantalon s’est déchiré sous l’effet d’une ferraille sur le siège du véhicule ». Pour Bernadette Mfegue, revendeuse au marché central, «cette situation fait en sorte que je privilégie les motos et parfois la marche. L’on aime bien parler des mesures prises par les autorités sans qu’on en note les effets. La corruption entre policiers et taximen est telle que seule la répression est  salutaire.»

Comparé à ceux des capitales d’autres pays tels que le Gabon, les taxis de Yaoundé sont des cercueils ambulants. « Les taxis considérés comme neufs au Cameroun sont vus d’un mauvais oeil à Libreville », indique une source ayant vécu dans la capitale gabonaise. « Là-bas, poursuit notre source, la police est exigeante et très répressive. Avec des amendes d’au moins 25 000 FCFA pour une peccadille.» Si beaucoup de Camerounais évoquent le non respect de la règlementation (défaut d’assurance et de visite technique) pour justifier la prolifération des véhicules défectueux dans nos rues, les administrations concernées se défendent L'information claire et nette.

Cadre dans une agence d’assurance, Armand Bessala déclare que « pour assurer un véhicule, il faut tout simplement avoir les documents requis (carte grise, documents de dédouanement ou attestation de vente). Généralement, les clients ne viennent pas chez nous avec leurs véhicules. » Au sujet de la visite technique, un maillon essentiel dans l’entretien d’une voiture, Bertrand Nji, responsable dans une société en charge au quartier Omnisports à Yaoundé, indique que « le passage dans nos services permet d’indiquer au chauffeur l’état de défectuosité de son véhicule. C’est à lui que revient désormais la responsabilité de remettre sa voiture à neuf. »

Pour les propriétaires de véhicules, comme pour les agents de contrôle, il suffit de brandir un certificat de visite technique pour attester du bon état de l’engin. Une attitude qui participe à renforcer le parc automobile de Yaoundé en vieux véhicules qui donnent à la capitale camerounaise une image édulcorée.

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