Dans les localités touchées par le conflit, des groupes de jeunes veillent et donnent l’alerte, limitant ainsi l’infiltration de l’ennemi.

Il n’existe plus une seule localité  dans  la  région de  l’Extrême-Nord  qui ne dispose d’un comité de vigilance. Il s’agit-là des groupes bien structurés et reconnus  par  les  autorités administratives. Ce sont des hommes et des femmes qui, de  jour  comme  de  nuit, sillonnent  les  quartiers  et, en  temps  réel,  livrent  aux autorités administratives et aux  forces  de  défense  et de sécurité, de précieux renseignements sur toute présence  humaine  suspecte.

Ces jeunes dévoués et patriotes, qui abandonnent de temps en temps leurs activités pour barrer la voie aux terroristes,  méritent  les hommages  de  la  Nation. Leur  collaboration  a  ainsi permis d’étouffer dans l’œuf bon nombre d’attentats-suicides planifiés par les membres de Boko Haram,. Ce qui a plusieurs fois permis d’éviter  des  carnages  en  plein marché ou à l’intérieur des mosquées. Il y a de cela un peu  plus  de  six  mois,  un membre du comité de vigilance de Zélévet dans le département du Mayo-Tsanaga à  la  frontière  nigériane  a réussi  à  neutraliser  un adepte de Boko Haram qui avait l’intention d’actionner sa charge pour tuer les populations  locales  qui  couraient vers lui. Ils sont bien nombreux, les membres des comités de vigilance ayant versé leur sang pour sauver la vie des autres.

Et comme aime  si  bien  le  dire  Midjiyawa Bakari, le gouverneur de  la  région  de  l’Extrême-Nord,  leur  sang  n’aura  pas coulé  en  vain.  On  a  vu  le gouverneur  plusieurs  fois descendre sur le terrain, sur instruction du chef de l’Etat, pour  remettre  des  appuis financiers aux familles des victimes afin d’organiser les funérailles  et  même  attribuer des décorations à titre posthume à ces vaillants citoyens. A maintes reprises, des appuis  multiformes  ont  été envoyés  par  le  président Paul Biya aux membres des comités  de  vigilance  afin d’améliorer leurs conditions de travail et leur efficacité.

Quand  ces  appuis  ne  sont pas d’ordre financier, ils sont constitués  de  dons  en  nature, notamment des motos, des sifflets, des téléphones portables,  des  lampes  de poche, des bottes, bref, du nécessaire permettant à ces bénévoles de participer efficacement  à  la  protection des personnes et des biens. En dehors de ces appuis du président de la République, on enregistre les dons des particuliers  et  autres  personnes  morales.  Pour  mémoire, le 2 août dernier, les sénateurs de l’Extrême-Nord ont mobilisé une somme de 30 millions F mise à la dis- position des comités de vigilance  de  la  région.  Dans certaines communes, l’appui aux  comités  de  vigilance est systématiquement inscrit dans le budget .