Incendie au domicile de John Fru Ndi
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Le feu maîtrisé au domicile du chairman du Social Democratic Front est une promesse des activistes ambazoniens qui l’accusent de traîtrise.

Mercredi 28 février 2018, aux alentours de 21 heures, la résidence du chairman du Sdf, Ni John Fru Ndi, sis à Ntarikon, un quartier rendu célèbre par la présence de cette résidence qui rivalisait jadis avec le palais de l’Unité à  Etoudi, a été la cible d’un incendie. Les flammes, d’une intensité importante, ont brûlé une partie de la toiture d’un espace  ouvert de cette maison, présentée par les habitués de la concession comme la cuisine externe. La situation a été rapidement maîtrisée, grâce à l’intervention de l’unité locale des  sapeurs pompiers et des riverains.

Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, même si les dégâts matériels sont importants. En attendant les conclusions de l’enquête, tout plaide pour l’origine criminelle de l’incendie. Un bidon d’essence a été retrouvé non loin de la concession. Plus est, Ni John Fru Ndi a été ces derniers jours la cible des activistes indépendantistes, qui l’accusent d’avoir trahi leur cause. Ses options fédéralistes contredisent les intérêts de ces radicaux, qui voulaient utiliser sa machine politique pour accélérer la sécession. Quelques  jours avant l’ouverture du dernier congrès du Sdf, ils avaient menacé de s’en prendre aux participants. Le chairman avait menacé à son tour.

« Qu’ils tentent, je crois que cette fois-ci, ils rencontreront plus maquisard qu’eux. (...) Aucun d’entre eux ne peut empêcher la tenue du congrès, donc soyez tranquille », avait-il rassuré ses militants, comme un défi. Malgré tout, le congrès fut délocalisé. Après avoir brûlé la banderole annonçant l’événement, les sécessionnistes anglophones qui réclament des preuves de vie de leur leader, Ayuk Sisiku enlevé au Nigeria, menaçaient alors d’incendier le domicile de l’opposant si ce congrès se tenait à Bamenda. Ils ne veulent  pas d’activité politique en « Ambazonie », la république virtuelle pour laquelle ils se battent en usant et en abusant du feu.

Des  mesures dissuasives de sécurité avaient été déployées. Toutes les entrées de la résidence de Fru Ndi étaient filtrées par les forces de l’ordre. Les « vanguards » du parti achevaient le travail au portail. Durant la neuvième convention, malgré les trois jours de ville morte décidés pour la cause, les services de renseignement avaient la maîtrise de la situation. Conséquence du relâchement post-convention ?

Tous coupables

Sur des tracts en circulation dans la ville de Bamenda, le chairman et les cadres du Sdf sont assimilés aux « satanic boot lickers » du Rdpc, le parti  au pouvoir, qu’il convient d’éliminer, au même titre que les ennemis de l’ « Ambaland » dont la liste est donnée sur le document : les deux gouverneurs et leurs secrétaires généraux, les présidents de sections Rdpc, les préfets et leurs adjoints, les sous-préfets, les députés et sénateurs, les délégués régionaux, les délégués du gouvernement, les militaires et les autres anglophones qui aident l’ennemi, « la République ». Hier matin, le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, s’est rendu sur les lieux du sinistre alors qu’on reste sans nouvelle de ses collaborateurs enlevés.

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