Cameroun, Université de Yaoundé 1: Un laboratoire d'étude de plantes médicinales opérationnel
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Cameroun, Université de Yaoundé 1: Un laboratoire d'étude de plantes médicinales opérationnel :: CAMEROON

Dans le cadre du projet YABINAPA (Yaoundé-Bielefeld Graduate School for Natural Products with Antiparasite and Antibacterial Activity) l’Université de Yaoundé 1 vient d’être équipé en matériel de pointe afin d’effectuer des recherches en plantes médicinales devant aboutir à la production de médicaments en faveur de la population. S’étendant jusqu’en 2020 et financé à hauteur de 2 millions d’Euros soit environ 1 milliard 310 millions de Fcfa, il est le fruit de la coopération entre l’Université de Bielefeld en Allemagne et celui de Yaoundé 1 au Cameroun.

Dans ses propos liminaires, le Vice-recteur Pr Jean Emmanuel PONDI a d’abord magnifié cette belle initiative en promettant que tous les moyens seront mis à disposition par l’Université de Yaoundé 1 pour faire perdurer cette coopération. D’après lui «Il s’agit d’un projet dune importance capitale parce qu’il renforce les capacités de recherche en équipe et individuel camerounais. Des équipes d’entrainement d’abord et des jeunes chercheurs ensuite. C’est un projet qui apporte de l’équipement très sophistiqué et adapté à nos besoins locaux dans notre contexte. »

Pour le Pr Bruno LENTA, coordonnateur du projet YABINAPA, la sélection des chercheurs se fait de manière objective. En 2017, le projet a lancé la sélection des étudiants et a sélectionné 20 d’entre eux. De manière spécifique en 2017, 8 ont été choisi à l’Université de Yaoundé 1 et 2 étudiants viennent respectivement de l’Ethiopie et une fille du Bénin. En 2018, le Comité scientifique s’est déjà réuni et à choisi 10 postes à savoir 5 étudiants de plusieurs Universités camerounaises et 5 étudiants des Universités étrangères (2 Malgaches, 1 Ethiopien, 1 Nigérian et Une béninoise).

A ce jour et toujours dans le cadre de cette coopération, 2 étudiants Camerounais sont déjà en Allemagne pour approfondir leur apprentissage. Un parti pour une bourse de 6 mois et Un doctorant qui y est pour une bourse de 2 ans.

Déjà dans la recherche

En visitant les laboratoires, le Pr Jean Emmanuel PONDI a été émerveillé par les explications du Pr KOUAM FOGUE Siméon. Dans un laboratoire de substances naturelles, le Pr KOUAM va édifier sur l’isolation dans ce milieu de recherche scientifique des constituants de plantes. D’après lui « généralement nous effectuons des activités sur des plants ayant des propriétés biologiques. Nous partons sur la base des dires de guérisseurs traditionnels qui nous orientent à première vue sur les propriétés de la plante et qu’ils utilisent dans la médecine traditionnelle pour soigner certaines maladies. En nous donnant ces informations nous avons la possibilité de les vérifier ici en procédant par des analyses de laboratoire. Lorsqu’ils sont vérifiés nous irons un peu plus loin dans la recherche avec notre matériel. Nous recherchons par exemple des constituants responsables de ses activités que les plantes ont données. En obtenant ses constituants, nous devons analyser. Pour cela nous avons un appareil qui permette d’avoir une analyse d’abord préliminaire et un autre plus approfondi pour continuer les analyses à l’extérieur dans le cadre du projet ; ce sera en Allemagne. En plus de tout ceci, les données récoltées chez les guérisseurs nous renseignent bien sur les plantes mais nous envisageons revenir vers eux après avoir fait ces analyses afin de mieux les orienter sur les dosages octroyés à leurs malades. »

Réactions

Pr Bruno LENTA, Coordonnateur du projet YABINAPA

Techniquement qu’est ce que le projet apporte à l’Université de Yaoundé 1 ?

Nous avons reçu dans le cadre du projet YABINAPA des appareils qui nous facilitent la recherche et qui permettent aux étudiants d’avancer dans leurs travaux. A part l’Ecole Normale Supérieure qui abrite une partie des infrastructures, une autre partie a été installée dans les locaux de la faculté des sciences.

Comme équipements nous avons reçu des consommables, des réactifs et des étudiants reçoivent à la fin du mois des bourses pour permettre de se concentrer dans la réalisation de leurs travaux. C’est un projet innovant qui pourra améliorer la qualité de la recherche, d’aboutir à des résultats beaucoup plus intéressant au-delà des objectifs qui consistent à changer de paradigme de la recherche issue des plantes médicinales. D’ici 3 à 4 ans, nos avons échangé avec les collègues, en étudiant les plantes nous pouvons être sûrs d’utiliser ou encore d’avoir des résultats concrets et applicables dans notre contexte.

Le problème de maintenance se pose concernant le matériel ultra-sophistiqué acquis. Comment le projet s’est arrangé pour remédier à cela ?

Certains de ses appareils peuvent être maintenus par certains techniciens locaux et l’Université va nous appuyer dans ce sens. Je prends un exemple avec le spectromètre de masse acheté et de dernière génération qui ne doit pas être touché part n’importe qui. Après il faudra former des gens pour y remédier dans les jours avenirs. Pour le moment l’Université de Bielefed nous appui dans ce domaine et a accepté d’assurer la maintenance entre 2017 et 2020.

Après cette période, la promesse faite par l’Université de Yaoundé 1 de continuer d’appuyer a été faite. Pour cela il faudra mettre sur pied un programme de formation qui va aboutir à rendre opérationnel des étudiants dans les années avenirs. Cette formation aidera également d’autres Universités qui utilisent les mêmes appareils de pointe.

Environ 8 salles d’appareils ici à l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé pour le projet YABINAPA. Quel sera le processus d’étude des plantes médicinales ?

Nous travaillons sur les plantes médicinales qui ont été sélectionnées sur la base des recherches préalables. Pour ce travail nous avons des biologistes et des chimistes qui travaillent conjointement.

Vous savez, pour aboutir à un médicament, il y a plusieurs étapes. Si on doit partir de l’ethnopharmacologie, il faut aller sur le terrain pour demander ce que l’on fait avec les plantes. Après il faut chercher le botaniste pour sélectionner les plantes. Ensuite identifier les plantes. Faire les extractions et les tests biologiques. Si tout cela marche, il faut enfin étudier, re-tester les fractions et passer à la formulation. Pour un tel travail, il faut une bonne ressource humaine. C’est pour cela que le travail se fera dans plusieurs laboratoires. Pour le moment nous avons choisi 8 salles mais nous avons dans le cadre du projet des partenaires associés qui appuieront encore tels que des Enseignants des Universités de Dschang, Maroua, Ngaoundéré, des Sud-africains, etc...

Vice-recteur de l’Université de Bielefeld en Allemagne

Quelle est la nature du partenariat entre L’Université de Yaoundé 1 et L’université de Bielefeld

Le partenariat avec l’Université de Yaoundé 1 supporte les infrastructures de recherche pour qu’il y ait une indépendance dans la recherche. Toutes les activités scientifiques qui doivent s’y dérouler se feront avec un matériel de pointe. Dans la recherche en santé le matériel sophistiqué ainsi acquis permettra certainement d’atteindre les objectifs

Le coût du matériel et que prévoit les prochaines années de collaboration ?

La maintenance du matériel est très importante dans le cadre de ce projet car ce matériel est de haute technologie. Dans le cadre du partenariat qui court jusqu’en 2020, le financement qui est mis à disposition est de 2 millions d’Euros (environ 1 milliard 310 millions de Fcfa). Cet argent prend en compte l’achat de l’équipement et la maintenance qui sera fait par l’Université de Bielefed.

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