Remédiation : Comment le gouvernement gère ces crises ?
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Il a tour à tour joué sur la démobilisation, le dialogue, les mesures répressives et « cosmétiques » pour certains.

Face à l’embrasement de la crise et des massacres, le gouvernement a adopté plusieurs mesures. D’abord, à propos de Boko Haram, le ministre de la Communication a annoncé plusieurs fois que les forces de défense et de sécurité camerounaises "ont vigoureusement riposté contre cette agression barbare et contraint l'ennemi à battre en retraite". Bien plus, pour néantiser les combattants de la secte, une mutualisation des moyens entre le Cameroun et le Nigéria a été mise sur pied, un appel à la solidarité internationale pour mieux lutter contre Boko Haram s’en est suivi ainsi que la réorganisation de notre système de défense avec la création des nouvelles unités, la nomination du personnel militaire etc.

Au-delà des tourments de Boko Haram, le Cameroun a pris des mesures face à la violence des groupuscules sécessionnistes qui se sont formés aux marges du Southern Cameroons Ambazonia Governing Council, le groupe sécessionniste qui bat de l’aile actuellement. Pariant d’abord sur l’épuisement de la mobilisation, le gouvernement a selon plusieurs sources alterné répression et concessions cosmétiques. Selon Joseph Le, le directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République le gouvernement a apporté des réponses spécifiques  aux revendications corporatistes, point de départ des tensions en cours dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Jour, le directeur adjoint du cabinet civil a cité par exemple, « la mise à disposition de la version officielle, en anglais, des actes uniformes de l’OHADA et du code pénal camerounais, la création à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature du Cameroun, d’une section anglophone, la création d’une faculté des sciences juridiques et politiques à l’université de Buea », entre autres. Sur le plan politique, le Pca de la Sopecam a parlé notamment de la création de la  Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, ou encore de la libération de personnes arrêtées dans le cadre de cette crise (Ayah Paul, Agbor Balla, Fontem Neba, etc. Pour lui, la persistance de la crise anglophone ne saurait se justifier par un manque de volonté de la part du gouvernement.

A l’heure actuelle, les tenants du réalisme politique au sein du pouvoir parient sur une approche répressive. Le lundi 18 décembre 2017, au cours des travaux de la seconde semestrielle de la conférence des gouverneurs au titre de l’année 2017, René Emmanuel Sadi a invité l’autorité administrative à s’assurer que force reste à la loi. Preuve qu’à la radicalisation graduelle et actuelle des activistes qui expriment dans une violence inouïe, des exigences extrémistes, l’Etat répondra inéluctablement par la violence.

Des mesures critiquées par certaines élites. L’économiste Dieudonné Essomba pense pour sa part que « si les victoires militaires peuvent contenir les actions de violences de  sécessionnistes, elles ne résolvent pas les problèmes de la Sécession. Une Sécession est une hydre qui ne meurt jamais ! Elle se cache, se camoufle, s’apaise, revient, sans cesse,  toujours et toujours ! ». Le dialogue inclusif reste attendu.

Pour le politologue Sosthène Nga Efouba, cette crise a atteint tous les segments de la société et « l’Etat doit cesser d’être répressif pour être un Etat rationnel, humble et modeste afin de prendre en compte toutes les contributions positives, le pouvoir de Yaoundé doit accepter  les changements au niveau de l’architecture politique ».

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