L’entreprise étatique, Campost, vient de connaître un changement significatif au niveau de son organe de gestion. Un camerounais a été nommé et installé jeudi 7 juillet dernier, après une décennie de contrôle par les filiales étrangères. La décision est saluée par l’ensemble du personnel de la Campost. Pascal Bouolla, directeur régional de l’Ouest s’est confié à notre rédaction

Un camerounais à la direction générale de campost, après une décennie de contrôle par les filiales étrangères. M. le régional, qu’est ce qu’on se dit après un tel dénouement ? Un ouf de soulagement pour dire, enfin ils sont partis ?

Nous ne pouvons pas parler de ouf de soulagement. Mais c’est appréciable qu’un national soit à la tête de la Cameroon postal services aujourd’hui. Je pense que les deux cabinets qui ont travaillé au niveau de la Campost nous ont donné des satisfactions à leur niveau. Le gouvernement camerounais a cette option de faire appel aux expatriés pour faire ce qu’on appelle le transfert des technologies dans le domaine postal, notamment, dans le domaine du courrier et Ems. On peut dire tout compte fait, que ce soit avec Tecsult international, que ce soit avec Sofrepost, que le personnel de cette autre entreprise de l’Etat (la Campost : ndlr) est bien formé. C’est ce que cherchait le gouvernement. Qu’avec Sofrepost, que le train de la campost puisse arriver à l’heure comme le train français. C’est vrai, le train peut arriver à l’heure mais avec des secousses à l’arrivée, susceptibles de ternir un peu la qualité des services rendus, mais nous en tant que personnel de l’entreprise, je crois que nous avons beaucoup gagné de cette option de formation initiée par l’Etat du Cameroun dont le chef de l’Etat, Paul Biya, qui s’est personnellement impliqué à cet effet, afin que la Campost soit aussi au même niveau que les postes occidentales. Vous savez qu’au Japon par exemple, la Banque postale c’est l’une des premières Banques de ce pays. C’est dire l’importance de la poste dans les pays développés. Le premier cabinet avec qui nous avons travaillé était canadienne et nul n’ignore le niveau d’évolution de la poste là-bas. Le 2e cabinet était français et on connait bien aussi le niveau de développement. Avec le cabinet Sofrepost nous avons eu sur le plan international beaucoup de prix, notamment, les certifications en Bronze et en Argent, cela grâce aux efforts consentis entre le cabinet et le personnel de la Campost. Aujourd’hui, nous sommes l’un des rares pays en Afrique au Sud du Sahara à avoir eu cette certification. Nous sommes d’ailleurs en train d’améliorer cette qualité de service afin que nous ayons la certification en or qui est la dernière certification. Ce qui est déjà évident c’est qu’en terme des services du courrier aujourd’hui dans le monde nous sommes en bonne position, nous faisons aussi les efforts pour que les délais d’acheminement sur le plan national soient les plus bons possibles. Si nous ne pouvons plus avoir peur de la concurrence actuelle, c’est en partie grâce à l’esprit que nous ont impulsé les deux cabinets : Tecsult et Sofrepost. Mais comme j’ai tantôt dis, il était temps qu’un national prenne la gestion parce que nous pensons que lorsqu’un enfant nait il tète, et à un moment il doit arrêter de téter

Croyez-vous qu’il était vraiment temps d’effectuer cette transition, monsieur le directeur ? En fait, on a l’impression qu’il ya eu précipitation quelque part

Non, aucune précipitation. C’est une bonne chose cette transition parce que, à un moment donné quand vous avez un enfant qui est né, il tète, si à dix ans il continu toujours à téter, ça veut dire que cet enfant a un problème psychiatrique et qu’il faille le traiter rapidement. Le gouvernement a pensé qu’après cette longue période que nous avons eu à nous frotter avec ces deux cabinets, qu’il était temps que nous-mêmes, nous commençons à avancer avec le processus. Et c’est la raison d’être de la nomination d’un camerounais, je puis dire à mon niveau que nous avons eu le temps de nous frotter à l’expérience des autres qui venaient des divers horizons et le directeur général aujourd’hui vient aussi d’autres horizons. Avec un personnel adapté, un personnel orienté vers l’innovation, un personnel orienté vers le professionnalisme, un gouvernement qui ne cesse d’apporter son soutien, avec ce que nous appelons la Data center aujourd’hui, il ya des ministères, il ya des entreprises privées qui viennent faire des visioconférences chez-nous déjà, donc, il est évident que nous avons déjà des valeurs fortes pour pouvoirs continuer avec la gestion

Il ya encore des citoyens qui ont la nostalgie de la caisse d’épargne postale qui a fait disparaître en 2003 leurs épargnes, bien que l’arrivée de la Campost ait sonné le glas de la reforme qui tient bon. Aujourd’hui, ce sont les questions de détournements des fonds qui sont légions. Alors est-ce finalement une campost en bon état qu’hérite M. Kaldadat ?

Ce que je peux dire par rapport à cette question c’est que là où il ya deux ou trois personnes il ya toujours possibilité de vol. Ce n’est pas seulement à la Campost et ce n’est pas non plus pour dire que c’est bien ce qui se passe parce que le patrimoine de la Campost appartient à tous les camerounais. L’Etat a le contrôle sur cette structure. Ce qui est important dans les structures, que ce soit des structures publiques ou privées, c’est la capacité de s’adapter, la capacité de mettre sur pied des procédures pour pouvoir dératiser ceux qui ne peuvent pas regarder le patrimoine commun d’un bon œil. Il est du devoir de toutes les organisations d’être fermes et vous comprenez ce qui se passe aujourd’hui dans notre environnement avec l’opération épervier. Ce que je veux dire c’est que l’Etat du Cameroun essaye toujours de mettre sur pied des techniques pour anticiper ces comportements peu orthodoxes et lorsque cela arrive nous réagissons de façon prompte, de façon à mettre ces gens hors d’état de nuire. Si on veut faire une analyse comparative, on comprendra que ces dernières années il n’ya pas eu comme par le passé, ces cas de fuites qui sont préjudiciables à l’Etat du Cameroun. C’est d’ailleurs l’une des priorités de madame le ministre des postes et télécommunications, Madame Libom Li likeng qui a assigné au comité qui assurait la transition avant la nomination du directeur général, elle avait ordonné de mettre l’accent sur la sécurité des finances de la population. Là je peux dire à toutes les populations que leur patrimoine est plus sauvegardé aujourd’hui qu’hier, et qu’avec la nouvelle équipe, j’en suis sûre que cela sera encore renforcé, parce que le nouveau directeur, M. Kaldadat Pierre vient du contrôle supérieur de l’Etat

Voulez-vous dire que le nouveau DG est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et, digne d’espoir ?

Le chef de l’Etat a répondu non seulement aux attentes de la population mais aussi aux attentes du personnel de la Campost. C’est un professionnel du milieu à qui le chef de l’Etat a remis la gestion. Il n’ya pas plus grand cadeau que d’apporter un professionnel dans une maison qu’il connait bien. Nous pensons que tout le personnel doit se mobiliser plus que par le passé, pas pour soutenir M. le directeur général parce que c’est une expression que je n’aime pas beaucoup, mais pour soutenir l’entreprise camerounaise parce qu’il s’agit de notre entreprise et nous ne sommes que les agents mandatés pour gérer au nom de l’ensemble des camerounais. Nous avons cette obligation d’être les véritables agents des vrais propriétaires que sont les populations camerounaises et l’Etat du Cameroun. Nous devons faire le maximum d’efforts, pour être des véritables leaders sur le marché postal camerounais et celui de l’extérieur. Nous disions tantôt que nous avons déjà eu des médailles, des certifications, mais nous pensons en avoir d’avantage. Et nous devons surtout faire en sorte que ces certifications aient une tâche d’huile au niveau de la population, cela signifie qu’il ne suffira pas d’avoir des certifications, mais de faire ressentir davantage les actions de la poste auprès de la population par l’offre des produits adaptés à la satisfaction de toute la clientèle pour que nous contribuons véritablement au développement du pays à l’émergence si chère aux autorités camerounaises

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