Cameroun: LE MEA-CULPA DE NATHALIE KOAH A LA JEUNESSE
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Cameroun: Le Mea-Culpa De Nathalie Koah A La Jeunesse :: Cameroon

Imaginons. Imaginons un seul instant, un moment seulement, qu’au lieu de se lancer dans une aventure littéraire qui livre, au-delà des images de sa nudité, les non-dits de sa libido libertaire. Imaginons. Imaginons qu’au lieu de courir après une justice humaine qui rétablit sans restructurer, parce qu’elle est incapable de redresser ce qui a déjà été déformé. Imaginons que de se laisser aller à ce qui semble être une pathologie clinique, cette Eto’o-dépendance qui révèle un autre mal plus profond, la nympho-mytho- kleptomanie de son être…, celle qui défraie aujourd’hui la chronique, tant son histoire malgré nous, nous suit, nous poursuit, avait dit les choses autrement :

« Je reconnais que je me suis laissé aller, un peu trop d’ailleurs, à mes errements, à mes égarements, à cet amour débridé du sado-maso livré à la surenchère technologique. Je sais, pour avoir fait ma classe terminale, que « l’homme est la mesure de toute chose » et que j’aurais dû m’arrêter quand le jeu devenait dangereux. Mais n’est-ce pas la même philosophie qui nous enseigne que « le cœur a ses raisons que la raison ignore » ? On plaint aujourd’hui la technologie, ses dérives. La science inquiète plus qu’elle ne rassure. Et dans cette inquiétude actuelle, il y a la mienne. Désormais inscrite dans les annales perverses de l’humanité, il est certain que rien ne pourra l’effacer. Mais si j’ai un regret, c’est celui d’avoir aimé un homme donc la bassesse serait sans doute aussi profonde que la hauteur de son talent, au point de le pousser, si jamais la justice le prouve, à me dévoiler nue aux yeux du monde. Si j’ai un regret, c’est celui de ma naïveté, nourrie par l’ambition démesurée de sortir un jour de l’anonymat auquel me destinait la misère de mes origines.

Si « rien de grand dans ce monde ne s’est accompli sans passion », certaines de nos passions peuvent nous avilir, nous anéantir, nous rendre rien. Mon rêve ? Ne plus jamais être la fille inconnue, celle que personne ne remarque autrement que par ses haillons, par sa crasse. Dieu en me destinant à une pauvreté héréditaire, m’avait donné le moyen de m’en sortir. Du moins, je le croyais ! Je pensais que cet éclat de beauté, qu’il faisait rayonner dans les ténèbres de mon existence, était mon héritage. Que ma beauté était ma fortune. Que sur mon corps, il construisait une richesse qu’il avait refusée à mes parents. Ne dit-on pas que Dieu n’oublie personne ? Je n’ai pas voulu être le mauvais serviteur qui enterre l’unique talent que Dieu lui a donné. J’ai voulu le faire fructifier. En multipliant mes amants, et en me soumettant à leurs désirs enflammés. De la cendre de mes origines, je croyais faire jaillir l’étincelle, la flamme d’une nouvelle vie.

Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Ma nudité, cache peut-être certains de mes vices. Mais, des vices, nous en avons tous. Que celui qui n’a jamais péché me jette la première pierre. Parce qu’au moment où j’ai fait tout ce que j’ai fait, j’ai cru bien le faire. J’ai cru le faire au prix du sacrifice de ma dignité livrée à l’autel de tous les désirs. « Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions » ! Les miennes étaient de ne plus jamais dévoiler ma nudité à mes nombreux frères et sœurs avec qui je partageais l’unique lit de notre commune misère ; de ne plus observer du dépotoir de ma cour, volant dans les cieux de la liberté, un avion en me laissant emporter par le rêve de vivre ailleurs que chez moi ; de ne plus jamais laver le sol du voisin pour regarder un téléfilm d’une famille heureuse, mangeant des pop-corn devant un écran plasma ; de ne plus porter autour de ma poitrine minuscule, le soutien des mamelles qui m’ont allaitées, en les cachant sous une robe délavée empruntée chez une copine. Mon rêve ? Je voulais être celle que je suis aujourd’hui. Connue, reconnue. Mais pas en voyant ma nudité dévoilée devant le premier venu qui peut impunément se masturber en me regardant.

Contre cela, mon désir d’érection, de m’élever, souffre aujourd’hui d’une éjaculation précoce, qu’aucune thérapie ne peut guérir. J’assume ma faiblesse sexuelle, et je demande à tous ceux à qui je n’ai pas pu satisfaire par mon comportement, de comprendre que je ne suis qu’un humain. Je ne suis pas parfaite. Comme tout le monde d’ailleurs. Mais, je me rends compte que si mes désirs ont été une grossière erreur, quand on tombe, on doit se relever. Je suis couchée. La main tendue vers vous. Je veux me relever ».

Mais contre cela, on interpelle le monde, les médias, on devient victime, la victime innocente, l’agneau de Dieu qui se croit investit du noble devoir de défendre la cause de toutes les femmes contre le désir prédateur de l’autre sexe. On tient un discours mariné au goût du féminisme et concocté dans les antichambres de la déstabilisation de l’homme. Mais comme je l’ai dit ailleurs, le véritable féminisme c’est celui qui apprend de ses erreurs. C’est celui qui assume ce qu’il a fait, et décide de continuer ou de s’arrêter. On n’est pas féministe quand on se laisse submerger par la vengeance. Revenge porn n’est qu’un déni supplémentaire, et non une thérapie. Il est plus simple de faire porter le chapeau de nos têtes vides à ceux chez qui on remarque la calvitie.

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