Cameroun,RDPC: Bal des crocodiles à Douala
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Laurent Esso faiseur de rois ? Une posture inhabituelle pour ce ministre réputé proche du chef de l’Etat, que répugnent les manifestations publiques, opportunément placé à la tête du leadership du Rdpc dans le Littoral. Ce week-end à Douala, il a actionné un deuxième appel en faveur de la candidature de Biya, après celui des forces vives du Wouri.

Bal des crocodiles? Participation non dénuée de calculs politiques au meeting monstre du Rdpc à la maison du parti de Douala-Bonanjo samedi 13 février 2016. On estime à 3000, les participants et militants réunis à l’invitation du ministre Laurent Esso, chef de la délégation permanente du Littoral, qui ont massivement convié Paul Biya, par la voix du sénateur Etamè Massoma, à se porter de nouveau candidat à la magistrature suprême.

C’était en l’espace de deux semaines, le deuxième appel à Paul Biya au pouvoir depuis 34 ans, après celui fait par les militants du Wouri, à l’initiative du sénateur Tobbo Eyoum, coordonnateur du Rdpc, chargé du suivi des activité dans le Wouri, appuyé à l’occasion par le maire Denise Fampou et Jacques Bimaï en charge de la communication. Ce premier appel avait été remis au gouverneur du Littoral, sans doute aussi, membre du Rdpc, pour acheminement.

Bal de crocodiles ? Faudrait-il s’attendre encore a d’autres appels de ce genre de la part du Moungo et de la Sanaga maritime et du Nkam? Tout est possible dans la mesure où personne ne veut être en reste de « ces appels incongrus qui interviennent hors temps», selon un observateur de la société civile, dans la mesure où il reste un peu plus de deux ans avant l’élection présidentielle prévue en 2018, et que manifestement, il n’y a pas péril en la demeure, la candidature à la présidence de la République étant verrouillée par ‘le candidat naturel’, qui ne saurait être autre que Paul Biya. Alors que cachent ces appels intempestifs à la camerounaise ? Véritable culte réglé comme du papier à musique ? On peut voir, comme avec le double appel du Littoral, que nul ne veut être en reste dans cette course au positionnement qui ne dit pas son nom, en cette période de transition politique ou aucune position n’est permanente, ni dans le parti, ni dans le gouvernement, encore mois dans l’administration. Beaucoup se souviennent avec effroi, du sort de ceux qui ont payé indirectement de leur liberté, leur réticence à actionner l’appel à la révision constitutionnelle, après l’élection présidentielle de 2004 qui marquait l’épuisement des mandats présidentiels de Paul Biya.

C’est ainsi qu’on a observé dans le Wouri, des levées de boucliers de ceux qui estimaient que leurs noms ne figuraient pas dans la liste de ceux qui ont participé à l’appel du sénateur Tobbo Eyoum.

Ce qui expliquerait les inscriptions massives pour le second appel dit du Littoral, qui a ratissé large cette fois-ci. Ces incohérences sont également observées ailleurs.

Voici donc surplombant les sections de base, des députés de l’Assemblée nationale membres de la majorité, des «élites et forces vives» du Sud, qui croient se distinguer dans la mouvance des appels ; voici le président de l’Assemblée nationale ; les élites du sud ; les anciens étudiant de l’Enam qui s’invitent à la curée.

Pour ce cas, le fait est inhabituel de la part des fonctionnaires dont on attend une certaine neutralité.

Comme tout aussi inhabituelle la présence de Laurent Esso, ministre en poste, réputé proche du chef de l’Etat, qui s’est résolu à descendre dans l’arène, lui qui répugne des meetings politiques, se plaçant ainsi comme leader des élus et sympathisants du parti dans le littoral.

Raison pour laquelle il est le porte-parole des élites du Wouri et du Littoral à toutes les sorties du chef de l’Etat dans la région dont Douala est la vitrine. 

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