La hausse de 25% enregistrée depuis ces trois dernières années est due au coût élevé des Douanes et à la hausse du cours du dollar. Dans son bureau à la direction générale de Sanili Moto au quartier Akwa à Douala, Magloire Mbouendeu, le responsable commercial a la tête plongée dans la paperasse. 

Ce mercredi 27 janvier 2016 il n’est pas sur le terrain comme à l’accoutumée. Il en profite pour ranger un peu la documentation. Pas l’ombre d’un client. Lorsque le reporter veut savoir si le marché des mototaxis attire encore grand monde comme au début des années 2000, le responsable secoue la tête et affiche une mine grave. « Non, dit-il à voix basse en secouant la tête. On voulait même fermer boutique un moment, parce qu’on tournait à perte », indique Magloire Mbouendeu. Il explique que le marché des mototaxis a perdu sa cote il y a trois ans, à cause de l’augmentation des coûts de
Douanes. 

Il y a aussi l’augmentation de la valeur du dollar qui a un impact sur le marché. « Nous achetons les motos en Chine en dollar. Lorsque le coût de la monnaie augmente, la marchandise nous revient aussi plus chère. Et nous sommes obligés de répercuter une partie de ces coûts sur le prix de la marchandise. Ce qui décourage certains clients», dé- taille le responsable commercial.

Ainsi, les mototaxis destinées au transport urbain sont passées de 360 000 à 420 000 F. Cfa. D’autres véhicules-deux-roues sont passés de 540 000 à 630 000 F. Cfa, apprend-on. Soit une hausse de l’ordre de près de 25%. Une situation qui n’est pas sans incidence dans le marché de mototaxis, autrefois très couru. 

« C’est dur. Depuis le matin je n’ai pas vendu une seule moto », lance une vendeuse à Ktm-Omega, une boutique de ventes de motocyclettes située au lieu-dit Feu rouge Bessenguè à Douala. La dame que nous rencontrons autour de 16h mercredi a le visage serré. Elle ne consentira plus à dire un seul mot. «Le nombre de motos vendues a quasiment chuté de près de 10% par rapport aux chiffres réalisés il y a trois ans», glisse un employé de Sanili Moto. Il confie que la société, installée au Cameroun depuis 2004, est actuellement en rupture de stock. Mais le ravitaillement est prévu pour le lendemain, jeudi 28 janvier 2016. «Presque toutes les motos qui arrivent de Chine dans les conteneurs ont déjà été achetées. Il s’agira juste de les partager entre les différents acheteurs», confie –til.

Cet employé nous apprend aussi que 80% des motos vendues au Cameroun proviennent de Chine. D’autres motos sont importées de l’Inde.